p. 818. a.

p. 817. c.

d.

c1818. a.

180,deCom.

travail, & foupirant aprés les plaifirs de Rome, fe mettoit peu mode 1.
en peine de les foumettre tout à fait, comme il luy euft efté ai-
fé de faire à l'égard des Marcomans. 'Il leur accorda donc la
paix à tous,à condition qu'ils n'habiteroient point à"deux lieues 40 ftades,
pres duDanube, 'fur les bords duquel les Romains avoient bafti
divers chafteaux. Il tira des Quades treize mille foldats, & un
peu moins des Marcomans, à qui il ofta auffi quelques armes :
& il les obligea encore à luy fournir tous les ans une certaine
quantité de blé, ce qu'il leur remit depuis. Il voulut encore
qu'ils ne s'affemblaffent qu'une fois par mois, en un feul en-
droit, & en presence d'un Centenier Romain:'& qu'ils ne puf-
fent faire la guerre aux Jazyges, aux Bures, ni aux Vandales.
[Ces conditions eftoient honorables pour les Romains:mais]il
abandonna tous les chafteaux qu'il tenoit dans leur pays,
ceux qui estoient dans les deux lieues pres du Danube.[On ne
dit point s'il impofa les mefmes loix aux autres peuples.]

hors

'Les Bures luy envoyerent fouvent demander la paix,fans la pouvoir obtenir, parcequ'on croyoit qu'ils fouhaitoient moins la paix, que le temps de fe preparer à une nouvelle guerre. Il la leur accorda enfin quand ils eurent efté entierement ruinez: Vorb.p.418.b. '& depuis cela on n'entend plus guere parler de cette nation. Her.l.1.p.470. 'Il ne fut pas fi difficile à d'autres [qu'on crut moins en état de nuire,] & comme il ne manquoit point d'argent,il leur en donna tant qu'ils voulurent pour acheter d'eux la paix & le repos aprés lequel il afpiroit.

c. d.

d4711Com.v.

P. 46. e.

a Com.v.p.46. elEuf. chr.

Her. 1. 1. p.

470.471.

Goltz p.81.c

Bir.p.245.

'Aprés avoir ainfi'plutoft abandonné que terminé la guerre, remifit. il s'en revint à Rome en diligence, a & y triompha des Allemans. Il y fut receu de tout le monde avec une extreme joie, b Ily parcequ'on croyoit ne devoir rien attendre que de favorable d'un fils de M. Aurele.[Le Senat luy donna apparemment alors le furnom de Pius,]'qu'on trouve dans fes medailles des la fixie. me année de fon Tribunat,[commencée en 180 vers le mois d'aouft.]'On marque en la mefme année deux liberalitez qu'il Her.p.471.d. fit [au peuple de Rome ou aux foldats.] 'Aprés avoir vifité le Capitole & les autres temples, & avoir remercié le Senat & les foldats demeurez à Rome, de la fidelité qu'ils luy avoient Dio, l. 72.p. gardée[en fon abfence,] 'ce qu'il ne put faire fans dire plufieurs chofes fort mal à propos, il fut conduit par eux au palais le 22 d'octobre.

Bir.p.245.

818. c.
d
.Com.v.p.50.

d.

Her.p.471.d.e.

'Il fut quelques années à ne rien faire que par l'avis des fages miniftres que fon pere luy avoit laiffez:[& ainfi il ne faudra commencer fes cruautez avant l'an 183.]

pas ART. II.

mode 1, 2.

ARTICLE

II.

Tr. P. VI. Felix.

Tr. P. VII.

Guerres vers la Dace, & dans l'Angleterre: D'Ulpius Marcellus,
& Aufidius Victorinus.

Idat/Cyp.dif. app.p.99.

L'AN DE JESUS CHRIST 181, DE COMMODE I, 2. 'Commodus Auguftus III, & Burrhus, Confuls. URRHUS eft nommé Birrus dans Caffiodore. La chronique d'Alexandrie & l'Anonyme de Cufpinien ont Verus ou Berus II.J'On croit que tous ces noms marquent Byrrus,ou Onu.p. 235 bl plutoft Antiftius Burrhus mari d'une foeur de Commode. Com.v.p.48.c 54.cn.CF.95.

[Eufebe remarque fur cette année que le temple de Serapis 2bPagi,181.1. fut brulé à Alexandrie: J'& la chronique d'Alexandrie y parle Chr.Al.p.614. des liberalitez qu'un Artabane bourgeois d'Antioche fit au peuple de la mefme ville.

[On peut ce femble raporter à ce temps çi la feule action

que nous fachions de Commode, digne d'un fils de M. Aurele.]
'Manilius en qui Avidius Caffius avoit eu beaucoup de croyan、 Dio,val.p.725、
ce, & qui luy avoit fervi de fecretaire pour les lettres latines,
s'eftoit fauvé après la mort de Caffius, & s'eftoit toujours tenu
caché depuis. On le trouva fous Commode, &[pour obtenir fa
grace,]il promit de decouvrir bien des chofes.Mais Commode
ne voulut point dutout l'écouter, & brula toutes les lettres
qu'il avoit, fans en lire aucune.

'Une medaille"de cette année, & plufieurs de l'année sui- Bir.p.246. vante, donnent à Commode le titre" d'Heureux. [Ainsi Lam

246.

pride fe trompe]'quand il dit que le Senat le luy donna aprés la Com.v.p.49 a.
mort de Perennis[en 186,]'en quoy neanmoins les plus habiles Spanh.1.8.p.
le fuivent. C'est donc à Commode,&"des cette année mefme ou 720.725 Bir.p.
la fuivante, qu'on commence à trouver dans les medailles,
tantoft ensemble, tantoft feparement, ces titres de Pius Felix
qui font fi communs dans celles des Empereurs fuivans.
L'AN DE JESUS CHRIST 182, DE COMMODE 2, 3.

Mamertinus, & Rufus, Confuls.

Chr. Al. &c

'Entre ceux que Commode fit mourir, il y eut un Velius Ru. Com.v p.47.c. fus Confulaire,'& un Petronius Mamertinus, qui avoit appa. p. 48. c. remment epousé une fille de M. Aurele. Lampride femble le mettre entre ceux qui n'avoient pas efté Confuls,[quoique cela foit difficile à croire d'un beaufrere de l'Empereur,]& qui avoit un fils affez agé pour eprouver la cruauté de fon oncle.

Tom. II.

Hhh

Goltz.p.81.d. e.Bir.p.5.

Dio, 1. 72. p. 820. C.

496. L.

Chr.Al.&cl
Nor ep.conf.p.

115.

Onu. in faft. p236.f1213.

Commode prit cette année avant la fin d'aouft le titre d'Imperator pour la cinquieme fois. [Ce fut apparemment pour] la guerre que Dion met vers ce temps-ci contre les barbares d'audelà de la Dace. Albinus & Niger qui difputerent l'Empire à Severe, y acquirent beaucoup de reputation.[Je pense que Com.v.p.st.a. Lampride marque cette guerre lorfqu'il dit que] 'les Daces p.48 a Vorb.p. furent défaits par les Lieutenans de Commode.'On y peut raporter encore ce que dit le mefme auteur, que Perennis,dont nous parlerons dans la fuite, attribuoit à fon fils la gloire des avantages que d'autres avoient remportez fur les Sarmates. L'AN DE JESUS CHRIST 183, DE COMMODE 3, 4. 'Commodus Auguftus IV, & Victorinus II, Confuls. a On croit que le dernier eft"Aufidius Victorinus gendre de l'orateur Fronton, & tres eloquent luy mefme. On marque outre cela qu'il ne cedoit à perfonne"pour le courage & les autres grandes qualitez de l'ame. M.Aurele avec qui il avoit étudié, l'aima & l'avança beaucoup de forte qu'il fut Prefet de Rome, *& deux fois Conful.fIl fut envoyé en 161 ou 162 faire la guerre contre les Cattes, & eut[ pour cela ] le gouvernement de la Germanie. Voyant que fon Lieutenant prenoit des prefens, ill'entreprit en particulier: mais ne le pouvant corriger par cette voie,il assembla [les troupes,]& jura que jamais il n'avoit pris aucun prefent, & qu'il n'en prendroit jamais. Il ordonna enfuite au Lieutenant de faire le mefme ferment, & celui-ci n'ofant s'engager à un parjure,[dont il euft efté aifé de le convaincre, lil luy ordonna de quitter fa charge. 'Eftant depuis Proconful d'Afrique, & voyant un de fes affeffeurs qui tomboit dans la mesme faute, il le fit mettre fur un vaiffeau, & le renvoya à Rome.

Dio,l.72.p.

822. b.

M.Aur.v.p.

23.c d..

d Dio, l. 72. p..

822. a.

Onu. in faft. p. 213. e.

FM Aur.v.p.

2.5. e.

g Dio, l. 72. p. 82.2.b.cival. p.

726.729.

val. p. 729.

p.72611.72.p.

mode 2,5.

v. Antonia 7.

K

'Commode eut fouvent le deffein de le faire tuer : & on nè 818.c822b fçait pourquoi il ne l'executa pas. Comme le bruit en eftoit tout public, Victorin s'en vint un jour luy mefme trouver Perennis, qui eftoit alors le premier miniftre de Commode, & il luy dit: Je fçay que l'on a bien envie de me faire mourir : Pourquoi donc tardez vous? pourquoi differez vous, puifque vous le « pouvez faire des aujourd'hui ? Cependant Commode le laiffa «< P. 822. a vivre:& quand il futmort vers l'an 186,on luy dreffa une statue. Goltz.p.81.el 'Commode prit cette année avant la fin d'aouft le titre Bir.p.247.248. d'Imperator pour la fixieme fois, avec celui de Britannique [à 1. Dans une medaille Tr. P. VIII. Imp. V. Cof. IIII, Dans plufieurs autres Tr. P. VIII. Imp. VI. On cite d'une Tr. P. VIII. Imp. VI. Cof. III. Il y a faute.

Bir. P. 247

183,deCom mode 3,4.

&c.

820. c.d.

caufe de la guerre d'Angleterre,'la plus grande qui ait jamais Dio, 1. 72. p.
efté fous fon
regne. Car les barbares de cette ifle ayant passé le
mur qui les feparoit des Romains, firent de grands ravages, &
taillerent en pieces un General Romain avec les troupes:ce qui
obligea Commode d'y envoyer Ulpius Marcellus, homme d'u-

ne naiffance fort mediocre, '& d'un naturel1 affez rude & affez d.c{821.a/val. farouche, mais d'un grand cœur,incorruptible à l'argent,tres P-725-726. fobre, prefque toujours eveillé,"qui favoit mefme faire veiller les autres, & qui fe traitoit pour la nourriture & pour tout le refte,quand il eftoit à l'armée, comme les fimples foldats. Il se faifoit apporter du pain de Rome en Angleterre, afin qu'il fust fi fec qu'il n'en puft manger qu'autant que la neceffité l'y obliJews and geroit.'Cet homme tout militaire" remporta divers avantages 1.72.p.821.a.b. fur les barbares, & s'acquit une telle eftime, que Commode penfa depuis le faire mourir : neanmoins il luy pardonna.

Lucille forme une confpiration contre Commode : Il la fait mourir

N

avec Crifpine fa femme.

que

Ous avons dit Commode avoit durant quelques Hcr.l.1.p.471.
années deferé beaucoup aux avis des perfonnes fages que

fon pere luy avoit laiffées pour le confeiller. Mais il fe laffa en-
fin de cette fujetion: il ne voulut plus croire les autres, mais

fe fuivre luy mefme, comme capable de donner ordre à tout :

a

472.

■Com.v.p.46.

c.

'& c'eft de quoyil eftoit entierement incapable, eftant natu. Com.v.p.51.af rellement pareffeux & negligent, & ne fongeant qu'à boire,& Dio,val.p.726à fe plonger dans les plaifirs. Il donnoit l'adminiftration des provinces ou aux compagnons de fes crimes, ou à leurs amis. 'Niger eut de cette forte le commandement des armées de Sy- Nig.v.p.74.c. V.§ 11-13. rie,à la recommandation de l'athlete Narciffe dont"nous par

lerons dans la fuite, & beaucoup d'autres par des voies fembla

bles. 'Ses affranchis auffi vendoient tout,& faifoient toutes for. Dio,val.p.726.
tes de maux,de crimes & d'infolences.'Cette mauvaife condui- Com.v.p.46.c.
te fit bientoft meprifer & haïr Commode, furtout par le Senat;
& luy irrité de ce qu'on le haïffoit, commença à faire mourir

les perfonnes les plus illuftres.

'Ĉe furent les cruautez qui felon Lampride,porterent fa propre fœur Lucille à former une confpiration contre luy. 'Dion Dio,l.72.p.818. 1.a Suidas dit tout le contraire, en ajoutant μilm̃xe, que nous n'avons point dans le texte de Dion.

Hhh ij

d. c.
a Suid.po. p.95.c.

dit neanmoins qu'elle le fit pour elever un homme qu'elle favorifoit au prejudice de fon honneur, & de Pompeien fon mari qu'elle n'aimoit pas. Car elle ne valoit pas mieux que fon freHer.l.1.p.472. re.'Elle avoit"tous les honneurs d'une Imperatrice: mais il fal- &c. loit qu'elle cedaft le rang à Crifpine femme de Commode; & Dio,p.818.d.c. elle ne le pouvoit fouffrir.'Elle fe ligua donc avec"Claude Pom- NOTE 2. Com.v.p.46. peien[different de fon mari,] à qui elle avoit fiancé fa fille, & 47.C.p.93.1. qui eftoit luy mefme parent de Commode. [Il eftoit affez pro

c.d.

el Her.p.472. d.c.

bablement fils de"T.Claudius Pompeianus Confulen 173.]Lu- v.M.Aurele cille fe ligua encore avec Quadrat, qui pouvoit eftre fils de $14. Her.p.473.a. Quadrat neveu d'Antonin. Plufieurs autres Senateurs entrerent auffi dans la confpiration. 'Mais elle fe garda bien d'en parler à fon mari, parcequ'il aimoit Commode: [& il n'euft pas fans doute voulu prendre part à une fi méchante action.]

P. 472, d.

P.473.a.blDio, p 813.dlCom. V.p.47.a.

'Lors donc que Commode entroit un jour dans l'amphitheatre par un endroit étroit & obfcur, le jeune Pompeien qui l'y attendoit, tirant fon poignard, & le luy montrant : Voilà, luy dit-il, ce que le Senat t'envoie. En s'amusant ainfi à menacer au lieu de fraper,comme il le pouvoit,il donna loifir aux gardes de l'arrefter. Herodien attribue ceci à un Quintien.'Ammien qui le fuit, dit que Quintien bleffa Commode"jufqu'à le ad debilita faire prefque tomber de foibleffé du fang qu'il perdit.[Mais tem penè. ceux qui font plus anciens ne le difent point.] 'Pompeien fut aj Dio,p.818.c. bientoft puni"de fa folie avec Quadrat,& plufieurs autres com- &c. plices de la confpiration. Lucille mefme fut bannie à Caprée, Her.l.1.p.473. & quelque temps aprés on luy ofta auffi la vie. 'Mais ce qui fut

Amm.l.29.p. 386.a.

Com.v.p.47.

b. c.

Spanh.1.7.p..

603.

aBir p.239.240.

Dio, 1. 72. P. 818.e.

Bir. p. 259.

P. 247. 248.

de plus fafcheux, c'eft que Commode ayant toujours dans l'ef
prit ce que le meurtrier luy avoit dit, qu'il venoit de la part du
Senat, commença à haïr tous les Senateurs comme eftant tous
fes ennemis. On pretend que l'extravagance des payens alla
jufqu'à faire une deeffe d'une femme telle que Lucille. a Cela
ne paroift pas neanmoins dans les medailles que Birague en

donne.

'Dion joint à la mort de Lucille celle de l'Imperatrice Crif-
pine, qui imitoit le peu de fidelité
de fidelité que Commode avoit pour
elle. Elle fut auffi bannie à Caprée, & tuée enfuite. [Ce ne fut
pas avant cette année: ]'Car on trouve une medaille d'elle,où
Commode eft appellé Britannicus 'Et on ne voit point dans les
medailles qu'on luy ait donné ce titre avant l'an 183. [C'eft en
parcie ce qui nous fait juger qu'on ne doit pas mettre avant
cette année la conjuration de Lucille.]