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189,deCommode 9,10.

&c.

des toits : & l'infanterie [des gardes] de la ville ravie d'avoir
avantage fur la cavalerie[des Pretoriens,]fe joignit au peuple.
Ainfi la cavalerie obligée de fuir avec beaucoup de defordre &

de perte,'fut poursuivie par le peuple jufque bien pres du palais Dio, p. 823.
de Quintile, fans que Commode qui eftoit dans un endroit Her.p.479.d¡
écarté,tout occupé de fes plaifirs,fceuft rien de ce qui fe paffoit: 480.b.
& Cleandre avoit défendu de l'en avertir.

481.

'Enfin neanmoins Marcia luy en fut donner avis; a & Fadilla Dio,p.823.c. a Her.p.480. qui eftoit [alors] l'aifnée de fes foeurs,"courut toute echevellée luy dire que tout eftoit perdu, fi on n'abandonnoit Cleandre au peuple pour l'appailer. D'autres confirmerent la mesme chofe: de forte que Commode tout effrayé fit venir Cleandre, luy fittrancher la teste, & l'envoya au peuple, ce qui finit le combat qui duroit encore.'Le peuple fit toutes fortes d'indi Dio,p.823.d. gnitez à fa tefte & à fon corps.'Sa femme, fes enfans, dont l'un c.diHer.p.481. eftoit toujours fur les genoux de Commode,furent auffitoft mis bicom. v. p. à mort,avec divers affranchis de l'Empereur, & d'autres perfonnes de fa faction,'dont les corps après avoir efté longtemps Her.p.48r.b.c trainez par les rues, furent enfin jettez dans les cloaques. Voilà quel fut le fort de Cleandre; & l'on vit en un feul homme[que par les ordres fecrets de la providence divine,]les derniers des hommes peuvent devenir les premiers, & que du comble de la grandeur on peut en un moment tomber dans l'abyíme le plus profond de l'infamie & de la mifere.

48.d.

Dio, 1. 72.p.
83. d.

'Commode fit alors Julien & Regille Prefets du Pretoire au Com.v.p.48.d.
lieu de Cleandre [& de fes collegues.] Mais il leur ofta bien-
toft cette charge avec la vie, quoiqu'il appellaft Julien fon pe.
re,& qu'il luy témoignaft une affection extraordinaire. Il re-
vint ensuite à Rome, où le peuple le receut avec de grands té-
moignages de joie. [Il femble qu'il n'y fuft point rentré depuis
qu'il en eftoit forti à cause de la peste.]

Her p.481.c.

'On accufa Pertinax d'avoir contribué de l'Angleterre où il Pert.v p.54.c..
eftoit,à la mort d'Arrius Antoninus, [d'où nous tirons que Per-
tinax a demeuré en Angleterre jufqu'en cette année. Mais il
ne peut pas y eftre demeuré davantage, comme on le juge par
les emplois qu'il eut enfuite avant la mort de Commode.]

'Ayant efté dechargé du gouvernement de l'Angleterre, com- e55. 2.
me il l'avoit demandé, il eut l'intendance des vivres [à la place
de Papirius, l'que Commode fit mourir avec les autres qui
avoient contribué à faire encherir le blé.

Dio,p.824.a.

c Com.v.p.516.
ab.
d la.
1.p.485.b Dio,
p. 28 ab..

p. 52 cHer l

[Eusebe remarque fur cette année]dqu'il fit ofter la tefte du

[ocr errors]

Idat. &c Onu.
P. 238. b.

a Cyp.dif.app.

P. 99.

Dio, l. 72. p. 824.a.b.

b.

p. 823. d.

a

grand coloffe du foleil, & y fit mettre la fienne. Cela s'entend
de celui que[Neron]avoit fait faire à Rome, [& non de celui de
Rhode,comme l'a mis la chronique d'Alexandrie.]

もんもんも

ARTICLE X.

Mort de Jule Alexandre & de beaucoup d'autres.
L'AN DE JESUS CHRIST 190, DE COMMODE 10, II.
'Commodus Auguftus VI, & Petronius Septimianus, Confuls.
Es fastes de Theon font Septimien Conful pour la fecon-
de fois.

L

19c,de Commode 10,11.

[La pefte"dont nous avons parlé fur l'an 187,]'duroit ce fem- V.$7. ble encore aprés la mort de Cleandre. Outre la pefte,des miferables tuerent pour de l'argent un grand nombre de perfonnes à Rome & partout l'Empire avec des aiguilles empoifon. nées, comme cela eftoit arrivé du temps de Domitien.

'Mais ni la pefte, ni les poifons n'eftoient point fi" redouta- xx bles que Commode. 'Il avoit un peu quitté les jeux & les divertissemens, [aufquels il fe donnoit auparavant tout entier :] mais ce n'eftoit que pour repandre le fang des perfonnes les plus illuftres, [comme Eufebe meíme le remarque fur cette anHer.l.1.p.481. née.] 'Tant d'entreprifes fur fa perfonne & fur fes miniftres l'avoient rendu défiant, & la defiance luy faifoit recevoir aisėment les raports les plus faux & les plus calomnieux : & avec cela il ne fe laiffoit approcher par aucun homme d'honneur ou d'erudition, les regardant tous comme les ennemis.

c. d.

Com.v.p.48.d.

C.

461. a.

c.

'Entre ceux qu'il fit tuer en ce temps. ci,on marque Petronius Mamertinus, Antonin fon fils dont la mere eftoit fille de M. Aurele, Annia Fauftina coufine germaine du mefme prince, Gal.prog.t.3.p. 'dont Galien parle en un endroit, Sulpicius Craffus Proconful Com.v.p.48. d'Afie; fix Confulaires à la fois, dont l'un fe nommoit Pactumeius Magnus; & plufieurs autres dont on peut lire les noms dans Spartien, outre une infinité qui ne font point nommez Caff.v.p. 45.a. dans l'hiftoire. Il fit bruler vifs ceux qui restoient de la famille d'Avidius Caffius, comme convaincus d'une faction [& d'une Com.v.p.49.a. confpiration,]'qu'on croyoit qu'il avoit feinte exprés pour faire mourir plus de perfonnes.

Dio, l. 72. P. 823.824.

'Dion parle en particulier d'un Jule Alexandre natif d'Emese, homme extremement fort, qui ayant appris à Emese que Commode avoit envoyé des gents pour luy ofter la vie, [& l'on

envoyoit

19, de Com

mode 10,11. envoyoit d'ordinaire un Centenier avec quelques foldats; ] il les tua tous durant la nuit, tua encore divers habitans d'Emele qui luy eftoient ennemis : aprés cela il monta à cheval pour fe retirer chez les barbares; & fe fuft fauvé effectivement, s'il n'eust voulu enimener avec luy un homme qu'il aimoit. Car celui-ci ne pouvant pas aller auffi vifte que luy,parcequ'il n'eftoit pas fi fort, comme il voulut l'attendre, il donna moyen à ceux

3.

qui le pourfuivoient, de l'approcher. Se voyant donc pres
d'estre pris, il tua fon ami, & puis fe tua luy mefme.[C'eft ap-
paremment cet]'Alexandre que Lampride dit s'eftre revolté Com.v.p.99.al
fous Commode, & s'eftre enfin tué après avoir tué les fiens: .C.p.96.1.a.b
mais Dion ne luy attribue point de revolte.

'Pactumeius Magnus avoit une fille du mefme nom que luy, Digeft.28.1.5.1.
qu'un autre Pactumeius furnommé Androfthene avoit fait fon 92. p.934.
heritiere. Magnus ayant efté tué[avec plufieurs de fa famille,]
le bruit courut que Magna avoit auffi efté tuée : fur cela An-
drofthene fit un fecond reftament, où il declara que puifque
ceux qu'il avoit voulu avoir pour heritiers, n'eftoient plus en
état de luy fucceder, il laiffoit fon bien à Novius Rufus. Aprés
la mort d'Androfthene, Magna[qui apparemment avoit esté
obligée de demeurer cachée, ]prefenta requeste aux Empereurs
[Severe, & Caracalla ou Albin,]pour demander la fucceffion
d'Androfthene, puifqu'elle eftoit en état de la recevoir ; & elle
luy fut ajugée, à la charge d'acquiter les legs portez par le se-

cond teftament.

a Com.v.p.52.

'Severe qui aprés fon Confulat avoit paffé environ un an à Sev.v.p.65.c. Rome fans emploi,obtint enfin le commandement des troupes de l'Illyrie. Cette charge fut le degré par lequel il monta à la puiflance fouveraine.'Il l'obtint par le moyen de Lætus, c'est c a à dire de Q. Æmilius Lætus dernier Prefet du Pretoire fous a'n.S.p.121.2.cl Commode.[Nous ne voyons pas s'il l'eftoit des ce temps.ci.] Dio,l.72.p.825. bPertinax aprés avoir eu quelque temps le foin des vivres,fut pert.v.p.ss.a. envoyé gouverner l'Afrique en qualité de Proconful. Il y eur beaucoup à fouffrir par les feditions des peuples.

1. Spartien dit de la Germanie; ce qui eft faux, ou fort impropre; les armées de la Germanie dans l'ufage des hiftoriens, marquant celles qui défendoient le Rhein. Or il est certain que celles dont Spartien parle içi, eftoient dans l'Illyrie fur le Danube.

d.

b

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Idat Prof
Spon, p. 114.5.

a Nor.ep.conf. a P. 118.

add Grut.p. 356.1.

al 483 a¡D.0,1. 72.p.829.

b.

ARTICLE XI.

Le temple de la Paix eft brulé.

L'AN DE JESUS CHRIST 191, DE COMMODE II, 12.
'Apronianus, & Bradua, Confuls.

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191,deCommode 11, 12.

I.

E dernier de ces Confuls peut eftre un Bradua Mauricus, qui fut Proconful d'Afrique fous Severe & Antonin[Caracalla.]'Dans une infcription qui paroift faite fous Severe, on trouve un M. Valerius Bradua Mauricus. Mais il n'est qualifié Onu.p.238.d. que pontife:& ainfi ce n'eft pas le Conful de cette année.'Onuphre donne à cet Apronien le nom de Caffius : [ & fi cela est fondé,il faut dire que c'est le pere de Dion Caffius l'hiftorien.] La chronique d'Alexandrie oublie ces Confuls, & leur année. Her.l.1.9.482. [Eufebe y place le grand embrafement] que les historiens mettent entre les prodiges & beaucoup d'autres malheurs qui arriverent à Rome un peu avant la mort de Commode. [Ainfi il Her.l.1 p. 482. appartient à cette année ou à la fuivante.J'Le feu prit tout d'un coup la nuit au temple de la Paix,precedé d'un petit tremblement de terre qu'on crut l'avoir produit:[car on n'entendit point de tonnerre, ] & le temps n'y paroiffoit point difpofé. 'Neanmoins Dion dit que le feu vint d'une des maisons voifines.["Ce temple avoit esté basti par Vefpafien aprés la ruine V.Vefpa de Jerufalem, pour y mettre les plus riches depouilles du Tem. fica 912, Her.p.482.b. ple des Juifs.]'On en parle comme du plus grand & du plus bel edifice qui fuft dans Rome, enrichi de quantité d'ornemens. Les gents de lettres avoient accoutumé d'y tenir leurs affemblées;& il femble qu'on y confervoit leurs ouvrages. Beaucoup de perfonnes y mettoient auffi ce qu'ils avoient de plus preDio, p.8 29.b. cieux, comme dans un lieu extremement feur.'C'eftoit encore le magafin des[epiceries] que l'on apportoit d'Egypte & d'Ara. bie: 'de forte qu'en une nuit bien des riches fe trouverent pauvres. Car le temple fut brulé tout entier'avec tous les baftimens qui l'environnoient. Galien fe plaint qu'un grand nombre de les ouvrages y eftoient peris.

Dio,p.829 b.

Gal.libr.t. 4.p.

363.a.c. Her.p.482.4.

Her.p.482.b. c.d Gal.libr.p.

363. a.

Her.p.482.c.
Euf. chr.

'Le feu fe repandit enfuite en beaucoup d'endroits de la ville, & y confuma les plus beaux edifices, particulierement le temple de Vesta.Les Vestales s'enfuirent au palais avec la statue de Pallas, qu'on pretendoit avoir esté apportée de Troie, & n'aL. Illecite de Dion & de Capitolin : je ne le trouve dans aucun de deux.

model 12.

1.

voir jamais efté vue depuis, comme elle le fut alors. 'Mais le Dio,p.829.b.
feu gagna le palais mefme, & en reduifit en cendres beaucoup
d'endroits : & il s'en falut peu que tous les papiers qui regar-
doient le gouvernement ne fuffent brulez.

'On fit tout ce que l'on put pour éteindre l'embrafement: <
les foldats y jettoient quantité d'eau avec le peuple: Commode
mesme revint pour cela de la campagne. Mais tous les efforts
des hommes furent inutiles. Il brula tous les endroits où il
s'eftoit attaché, & puis s'éteignit de luy mefme, 'ou par les Her.p.482.
pluies qui furvinrent aprés qu'il eut duré plufieurs jours. Et les
payens mefmes reconnurent que c'eftoit un effet de la puissan.
ce de Dieu,qui l'avoit fait commencer & finir quand il luy avoit
plu. On pretendit qu'il prefageoit des guerres,furtout lorsqu'on

vit celles qui s'eleverent bientoft après. 'Quelques uns croient Euf.chr.n.p. qu'on a voulu marquer cet embrafement dans les livres des Si- 226. 2. bylles.

'Pertinax aprés le gouvernement de l'Afrique eut celui de Pert.v.p.ss. a. Rome. Julien luy fucceda en Afrique, d'où il eftoit déja reve. Juli.v.p.60.d. nu à Rome dans les premiers mois de l'an 193.

MIESTE MESMENTE MEME HESTEDEMIC: DE MESMESNE SME VESTESIESEMEIER
ARTICLE XII.

De Niger, Severe, & Albin.

L'AN DE JESUS CHRIST 192, DE COMMODE 12, 13.

L

Grut.p.56.41

'M. Commodus Augustus VII, & P.Helvius Pertinax II, Confuls. Idat Chr.All Es armées Romaines eftoient commandées en ce temps- 84. 1. ci par trois Generaux, qui firent bien du bruit l'année fuivante, Niger, Severe, & Albin.]'Niger, comme nous avons Nigr.v.p.74.c déja dit,avoit obtenu le gouvernement de laSyrie par le moyen de l'athlete Narciffe,'à la place d'Emilien, qui fut fait gouver. Her.l.3.p.sis.el neur d'Afie. On raporte que les peuples de la Palestine demandant quelque remife à Niger, parceque leurs terres eftoient a. 5. » trop chargées d'impofts,il leur répondit fort durement: Je voudrois vous faire payer l'air mefme que vous refpirez. [Si ceci s'entend des Juifs, ils meritoient bien cette réponse.] Il y eut vers ce temps-ci quelque guerre contre les Sarrazins, où les troupes Romaines furent defaites par ces barbares[depuis fi ce

1. Nous fuivons le texte qui porte aerier. Mais ne faudroit-il point amirov, le temple de Pallas & de Vefta? Neanmoins Eufebe marque l'embrafement du palais de Rome, auffibien que de la maifon des Veftales,

516.b.
a Nigr.v.p.77.

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