lebres, mais dont le nom paroist ici pour la premiere fois dans 191,deCom Amm.l.14 p. l'histoire.]'ll femble neanmoins qu'ils aient déja fait parler d'eux fous M. Aurele. Jufque là on ne les trouve que dans Pline & dans Ptolemée.

8.bln.p.12.

Sev.v.p.65.d.
[On ne fçait rien de ce que Severe fit dans l'Illyrie,] 'mais
Alb.v.p.so.a. feulement qu'il y acquit beaucoup de reputation: '& il fongeoit
déja à s'elever à l'Empire, en femant de mauvais difcours con-
tre Commode parmi les foldats; ou au moins on le perfuadoit
ainfi à Commode. On difoit la mefme chofe de Nonius Mur-
cus,[qui pouvoit commander les troupes de la haute ou de la
baffe Germanie.] 'Commode pour empefcher que les Gou.
verneurs & les Generaux des armées ne se revoltaffent, rete-
noit leurs enfans à Rome comme des oftages de leur foy; & on
le marque nommément de ceux de Severe, d'Emilien, [& de
Niger.]

Her.l.3. p.516.
Her.l.3.p.si6.

b.c.d.

Alb.v.p.79.80.

P.&. b.

F.84.c.

€ 3. c.

I

Se

L.

que 'On trouve dans Capitolin, que fur ce qu'on difoit vere & Murcus fongeoient à fe revolter, Commode[pour eftre entierement affuré du fecours d'Albin, qui avoit beaucoup de reputation dans la guerre, le fit paffer de quelque province moins importante au gouvernement de l'Angleterre, ] & en mefme temps luy écrivit de fa main, que s'il en voyoit quelque neceffité, il pourroit prendre le titre de Cefar, & les marques ordinaires de cette dignité : & il luy envoya en mesme temps des ordres pour prendre fur les finances l'argent qu'il faudroit en ce cas donner aux foldats.'Albin, dit-on, ne voulut pas prendre le titre de Cefar,depeur d'eftre entrainé par la ruine de Commode, qu'il jugeoit ne pouvoir finir que maniere tragique. Capitolin appuie cette particularité sur diverfes pieces qu'il donne pour originales: [& neanmoins"il s'y Nors s rencontre des difficultez qui nous empefchent de la regarder comme certaine.]'Ce qui eft conftant, c'est qu'Albin receut de Commode le gouvernement de l'Angleterre, & qu'il l'avoit encore aprés la mort de ce prince.

que

d'une

'Capitolin ajoute qu'il courut un faux bruit en Angleterre Commode avoit efté tué; furquoi Albin haranguant ses troupes,témoigna un grand defir de voir abolir la monarchie, & revivre l'ancienne autorité du Senat, fous laquelle on n'au. roit point vu les crimes des Domitiens & des Nerons; Que Commode mefme auroit beaucoup mieux valu, s'il eust eu le Senat à craindre, Que pour luy il ne vouloit point prendre le a. Si neceffitas fuerit; ce qui eft difficile à entendre.

mode 12,13.

πάδαλις.

nom de Cefar que Commode luy avoit offert ; qu'il fouhaitoit
que tous les autres en ufaffent de mefme; qu'ils fe foumiffent à
l'autorité du Senat, & qu'ils n'attendiffent que de luy les digni-
tez & les recompenfes que peuvent meriter des citoyens. Le e195.ai
Senat ne put s'empefcher de témoigner de la joie en apprenant
cette nouvelle,& mefme par des acclamations publiques,fi on
le veut croire fur l'autorité de Capitolin. Commode au con-
traire en fut tres irrité, comme il le témoigna par une lettre
qu'il en écrivit aux Prefets du Pretoire, & envoya Junius Se-
verus pour fucceder à Albin. [Si ces faits font veritables,il faut
dire que Junius ne put pas arriver en Angleterre avant qu'on
y euft fceu la mort de Commode.]

ARTICLE XIII.

Commode eft empoisonné & étranglé.

Dcommode que de les folies, & des fpectacles qu'il fit re- Dio, l. 72. p.

ION & Herodien ne rempliffent la fin de l'histoire de

1.1.p.483-485.

Dio,p.826.al

827.a.

prefenter a durant les quatorze derniers jours de fa vie, dont il 824-817.Her.
fut luy mefme le plus extraordinaire & le plus ridicule perfon- a Dio, p.827.
nage. L'un & l'autre y eftoit prefent, & le premier en qualité
de Senateur.Commode y fit admirer fon adreffe à tirer de l'arc: Her.p.484.bp
b & on remarque entre autres qu'une panthere ayant attrapé
un homme, & eftant prefte à le dechirer, il luy tira une fleche Her.l1.p.4846
avec tant de promtitude,d'adreffe, & de force,que la panthere cd.
tomba morte, avant que d'avoir fait aucun mal à l'homme.
[Mais cela ne fert qu'à nous faire voir qu'on peut exceller en
bien des chofes,& eftre neanmoins l'horreur & la rifée de Dieu
& des hommes,lorfqu'on ne fçait pas s'acquiter des devoirs ef
fentiels à fon état.]'Pompeien fon beaufrere aima mieux s'ex- Dio, l. 72..
pofer à la mort, que d'entrer feulement au lieu où le fils de M. 827. a.
Aurele paroiffoit en un état fi indigné de fon rang.'Beaucoup b.
de perfonnes du fimple peuple eurent la mefme honte: '& les
Senateurs qui ne pouvoient s'exemter d'y eftre, mettoient à
l'exemple de Dion des feuilles de laurier dans leur bouche;afin
que cette amertume les empefchaft de rire de tant de folies;
ce qui eust esté un crime capital & irremiffible.

[N'eftant pas encore content de toutes les folies & de toutes
les cruautez qu'il avoit faites,'il vouloit paroiftre publique- p. 818. a.
ment le premier jour de l'an [193,]en Conful & en gladiateur
tout ensemble, & pour cela faire tuer[la nuit de devant] Eru-

Kkk iij

a. b.

mode...

cius Clarus & Sofius Falco destinez pour commencer ce jour 192,deCom Her.l.1.p.486. là leur Confulat.'Il dit la veille fon deffein à Marcia, & qu'il vouloit fortir folennellement le lendemain non du palais avec les marques de la dignité imperiale, comme la folennité de ce jour le demandoit, mais de la maison des gladiateurs, armé en gladiateur, & accompagné des autres gladiateurs. Marcia se jetta à fes piez, & le conjura avec larmes de penfer à ce qu'il faifoit, & qu'il expofoit fa vie en la confiant à des gents"fans foy & fans honneur. Il ne l'ecouta point, mais il ordonna à Læ. " tus Prefet du Pretoire, & à Eclecte alors fon grand Chambellan, de luy aller preparer l'appartement qu'il s'eftoit fait faire chez les gladiateurs, afin qu'il en partist le lendemain pour aller faire le facrifice folennel. Ils talcherent auffi de le detourner d'une pensée fi indigne : mais il se fascha contre eux,'& leur fit mefme quelques menaces.

Dio, 1. 72. p. 828. a.

Her.p.486.c.d.

49. C.

a p.48.c/Her. P. 486. d.

d.

P. 487.

c

'Il fe retira enfuite dans fa chambre, comme pour dormir; car c'estoit vers l'heure de midi ; & là il écrivit fur un"papier . les noms d'un grand nombre des premieres perfonnes duSenat, Com.v.p.48. dit Herodien, ('car Capitolin n'en met que quatorze,) a qu'il vouloit faire tuer pour's'emparer de leurs biens afin d'avoir de & quoy fatisfaire fes prodigalitez: & à la tefte eftoient Marcia, Her.p.486.c. Lætus, & Eclecte: il mit enfuite le billet fur fon lit, & puis s'en alla prendre le bain pour difner, & fe remplir de vin à fon ordinaire. Cependant un petit enfant qu'il faifoit elever auprés de luy,eftant entré dans la chambre,& ayant trouvé le papier, le prit, & l'emporta pour se jouer. Marcia le rencontra avec ce papier à la main,elle le luy ofta depeur que ce ne fust quelque chofe de confequence,& fut bien étonnée d'y voir ce que Commode luy preparoit pour le premier jour de l'an. Elle en avertit Lætus & Eclecte, [& des gents qui n'avoient rien à efperer hors de cette vie]n'eurent pas de peine à convenir qu'il falloit prevenir celui qui la leur vouloit ofter.

766.767.

@ 1.72.p.827.

$28.

[Voilà comment Herodien raconte la conspiration faite conCom.v.p.49.c. tre Commode :]'& Capitolin le confirme. Dion qui avoit déja d Dio,l.57.p. raporté une histoire toute femblable de la mort de Domitien, e fe contente de dire que Lætus & Eclecte,las de fouffrir la conduite deCommode,& effrayez des menaces qu'il venoit de leur Pert.v.p.ss.al faire,confpirerens avec Marcia pour le tuer.'On pretend que Juli.caf.p.14. Pertinax fceut leur deffein, & ne le detourna pas: ce que Her.l.2.p.490. payens qui l'eftimoient d'ailleurs, n'ont pu approuver. 'Cepen497.c.d Com. dant fil'on fuit Dion & Herodien,il n'ena fceu quoy que ce foit.

A.C.p.104.1.fl

Dio,1.73.p.830.

a.b.

les

'Ceux qui voulurent tuer Domitien, s'affurerent auparavant Dio, 1.67. p.
que Nerva accepteroit l'Empire de leur main. [Mais à l'égard 767.a.b.
de Commode on n'eut guere que le loifir de refoudre & d'exe-
cuter, fans fonger à autre chose. ]

Her.1 1.p.487.

'Les conjurez refolurent de tenter le poifon. Marcia qui 1.72.p.828.b.cf avoit accoutumé de luy prefenter à boire, le luy donna lorfqu'il 4 Com revenoit tout échaufé du bain, après avoir couru ou tué quel- 52. a. ques beftes. Il fe fentit bientoft la tefte chargée, & croyant qu'il avoit befoin de dormir, (car il dormoit à toutes fortes d'heures,) il ne s'en étonna point: & Eclecte fut bien aise d'avoir cette occafion de faire retirer tout le monde, outre que la nuit commençoit déja. S'estant bientoft reveillé, il commença à"fentir des étourdiffemens, & à vomir, foit qu'il euft pris du contrepoifon, foit parceque fon eftomac eftoit chargé de vin

& de viandes.

C.

a Her.l.1.p.

Com.v.p.52.ar

'Il fe douta bien qu'on l'avoit empoisonné, & menaça les Dio,L72.p.828. coupables d'ailleurs comme il vomiffoit beaucoup,il pouvoit jetter tout le poifon & rechaper. b Ainfi les conjurez refolus de 488.c. tout hazarder, firent venir l'athlete Narciffe, qu'ils avoient Dio,p.828.c gagné par de grandes promeffes : & celui-ci qui eftoit jeune & fort, fe jetta fur luy,& l'étrangla lorfqu'il prenoit le bain felon Dion. Victor dit que fon medecin qui eftoit de la confpiration, luy ayant confeillé d'aller faire exercice, [Narciffe] qui vint luter contre luy, le prit au cou comme par jeu, & l'étrangla effectivement.

Suites de la mort de Commode : Quelques evenemens de fon regne.

C

'EST ainfi

b.

CC.

Euf. hr.n.p.

226.2 Com.v. P.si.als.dl

que mourut Commode dans la nuit qui finif. Diol.72.p.828.foit l'année[192] Ila vécu trente & un & quatre mois, [depuis le 31 aouft 161,]& a regné douze ans, neuf mois,& quatorze jours [depuis le 17 mars 180 que mourut fon pere.]'Il fut tué dans le palais appellé de Vectile fur le mont Coelius, où il logeoit alors, parcequ'il ne pouvoit dormir, difoit-il, dans le palais imperial. 'Les conjurez enveloperent fon corps dans une méchante Her.l.2.p.489. couverture,& deux valets dont on eftoit affuré, l'emporterent jusque hors du palais au milieu des gardes, la plufpart ivres ou endormis, comme quelques hardes qu'on envoyoit autrepart..

Chr. Al.

a. b.

le

cDio,1.73.p. On le mir enfuite fur un chariot, & on l'alla enterrer par 830.elCom.v. foin de Fabius Chilo defigné Conful' dans quelque tombeau Com.v.p.5. [que l'on rencontra,]a d'où Pertinax le fit depuis transporter dans le maufolée d'Adrien.

p. 53.c.

b.

Her.l.2.p.489. d491.d.

P. 491.b. c.

52.53.

'On repandit le bruit qu'il eftoit mort fubitement d'une apoplexie, ce qui eftoit aifé à croire d'un homme qui mangeoit fans ceffe comme luy:[& Eutrope le dit comme le croyant veritable.]'Des que le peuple fceut fa mort, chacun fe hafta d'en Dio,l.73.p.830. témoigner fa joie,"lans attendre que le jour fuft venu.'Le Senat &c. 831|Com.v.p. s'eftant auffi affemblé des la nuit,le declara ennemi,& le charPert.v.p.ss.el gea"de toutes fortes de maledictions, b fit abatre les ftatues,c& &c. Her.l.1.p.483. effacer fon nom de diverses infcriptions; d & fit de grandes inCom v.p.52. ftances pour avoir fon corps, afin de le mettre en pieces auffibien que fes ftatues, & le trainer dans le Tibre: & comme Pertinax qui avoit efté declaré Empereur,répondit qu'il eftoit Dio,p.830.c. déja enterré; fon demanda qui avoit efté affez hardi pour luy fCom.v.p.53.c. rendre cet honneur, & on parla mefme de le deterrer.

C.

c

b.

db.d Dio, p. 830. d.

Eutr.

Spon, p. 176. &c.

gCom.v.p.52.c.

P.49.c/Dio,l. 72.p.814.c.

'Nonobftant cette horreur & cette deteftation publique,qui le faifoit regarder de tout le monde comme un ennemi du genre humain, Severe fe fit un honneur de le dire fon frere,& s'avifa mefme d'en faire un dieu,luy donna un pontife, établit une fefte en fon honneur:[& il ne trouva perfonne entre les payens qui ofaft luy refifter. Et peuteftre que Commode meritoit bien autant de paffer pour díeu que Jupiter.] 'On luy donnoit cette qualité des devant fa mcrt, & on luy immoloit des victimes.

[Les lecteurs nous pardonneront fans doute, fi nous n'avons pas cru devoir mettre toutes les folies, les impietez, & les autres crimes que l'hiftoire raporte de luy.Mais nous ne pouvons omettre ce qu'elle nous apprend que ce monftre de cruauté qui Com.v.p.sz.b. faifoit trembler tout le monde,]'craignoit luy mefme fi fort les moindres perfonnes, que n'ofant fe fier à un barbier, il eftoit reduit à fe bruler la barbe, [comme on le dit auffi du celebre Denys le tyran.]

P. 51. d.

p.52.b/n.C.p.

101. 2. d.

'On pretend que s'estant imaginé un jour qu'on s'eftoit raillé de luy, il avoit voulu faire maflacrer tout le peuple dans l'amphitheatre, & faire bruler toute la ville; mais que Lætus le detourna de ce furieux deflein.

[L'Empire luy eftoit neanmoins redevable]'d'avoir établi une flote & une compagnie de marchans, pour apporter du blé d'A. Bir.p.2511Pag, frique à Rome quand celui d'Egypte manquoit.'Quelques uns 1. His rof. rìdessãor, qui peut fignifier un tombeau, comme gãov.

186. § 3.

croient

I.