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79, de Tite pretend avoir efté autrefois egal au refte. 'Tous les environs Strab. 1.5 . p. & les cofteaux de cette montagne eftoient alors des lieux tres 247. a. agreables, '& les hauteurs mefmes qui faifoient comme l'am- Dio, p.75 5. b. phitheatre, eftoient couvertes de vignes & d'arbres. 'Mais le Strab.p milieu eftoit ftérile des le temps d'Augufte. Il y avoit de gran- b. des fondrieres: la terre en paroiffoit comme de la cendre, &

κρατήρας.

P.P.247.a.

les pieres noires & enfumées; 'en forte qu'on jugeoit des ce bln.p.116.ex
temps-là qu'il y avoit dans la montagne'des fources de feu, qui Diodoro.
l'avoit embralée autrefois, [ quoiqu'on n'en trouve rien dans
l'histoire.]

'Dion dit qu'en ce temps-ci il parut comme un grand nom- Dio, 1.66. p.
bre de geans fur la montagne & dans tout le pays d'alentour, 755.d.
dans la campagne, & mefme dans les villes, tantoft fur la terre
tantoft dans l'air. 'Il vint enfuite de fort grandes chaleurs, & c.
des tremblemens de terre 'qui durerent beaucoup de jours, Plin.l.6.cp.2..
plus foibles [en des endroits, ] & violens [en d'autres,] accom- p.378.
a Dio, p.755.c.
pagnez de bruits comme de tonnerres & de mugiffemens dans
l'air, fous la terre, & fur la mer. Enfin il fe fit tout d'un coup
un bruit & un fracas furieux, comme fi des montagnes fe fuffent
entrechoquées, [& du creux du Vefuve dont nous avons parlé,]
'il fortit de grandes pierres qu'on voyoit voler bien haut, en- p.756. a.
fuite un grand feu, & une fumée effroyable, qui couvrit tout
l'air, & du jour en fit la nuit. On pretend qu'on voyoit encore
dans cette fumée des fantofmes de geans, & qu'on entendoit
comme des trompettes.

b

'Le feu fut auffitoft fuivi par une quantité incroyable de cen. b. dres [ meflées de terre & de pierres, ] qui remplit l'air, la terre, & la mer, fit mourir tous les oifeaux & les poiffons, étoufa un grand nombre d'hommes & de beftiaux, couvrit quantité de terres, 'ruina les plus beaux pays [de l'Italie,] accabla des villes Plin. 1.6.cp.16. & des peuples entiers, comme la ville d'Herculane, & celle p.368. ¿Dio, p.756.6. de Pompeies, qui perirent toutes entieres. Elles eftoient toutes deux fur la cofte au pié du Vefuve.] 'Celle de Pompeies avoit Senec. nat. q. 1. déja efté ruinée par le tremblement de l'an 63. [Mais on l'avoit 6. c.1.p.454. rebastie, & on y avoit fait un theatre, ]'où les habitans eftoient Dio, p.756.c. affemblez lorfque la cendre vint fondre fur eux. 'Il femble les villes de Pouzoles & de Cumes aient auffi reffenti les mefmes malheurs. 'Cette cendre vola jufqu'en Afrique, en Egypte, & en Syrie. Elle fut fi grande à Rome, que le foleil en fut obfcurci durant plufieurs jours; ce qui caufa d'autant plus d'effroy, qu'on ne pouvoit deviner la caufe d'un evenement fi pro. digieux.

que

Plut. num.
vind. p.1005

Bar.81.67.
Dio, p.756.c.

79, de Tits

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Z.

ARTICLE V.

Plin.l.6. ep.16.
P.369-371.

P.370.

P.571.

P.372.

P.373.

ep.20. p.378. #ep.I6.P-373•

2.374.

ap.20. P.377. 378.

Pline l'ancien étoufé par les cendres du Vefuve; fon neveu en
danger de l'eftre.

L

E'premier jour de novembre

un peu aprés midi, on com- V. la note 4.
mença à appercevoir de Mifene cette nuée meflée de cen-
dres, de terre, & de pierres, qui fortoit du mont Veluve, [envi-
ron à huit lieues de là. ] Pline l'ancien estoit alors à Milene : &
comme il favoit & aimoit extremement les chofes de la nature,
il voulut aller droit vers le lieu d'où venoit la nuée: car il ne
favoit pas encore qu'elle fortoit du mont Vefuve. Il comman-
doit la flote de Mifene. 'Ainfi il prit une galere, & s'avança
vers le Vefuve. Il trouva bientoft fur la mer des gents qui qui-
toient la terre pour eviter l'embrafement: 'la cendre & les
pierres tomboient jufque dans fon vaiffeau, & il trouva un
nouveau cap que les terres ecroulées du Vefuve avoient déja
fait dans la mer. 'Il pafla outre neanmoins, & gagna Stabia,
[qui eft entre Pompeies & Sorrento. ] Il y trouva tout le monde
qui fe jettoit dans la mer pour s'enfuir, & ne laiffa pas d'y de-
meurer, & d'y paffer la nuit, dont l'obfcurité fit mieux voir
toute la montagne couverte de feu en divers endroits.

'Il fe fit la mefme nuit un furieux tremblement tant à Stabia,
'qu'à Mifene. a En mesme temps la cendre & les pierres com-
mencerent à tomber à Stabia en fi grande quantité, que Pline
depeur d'en eftre enfermé, ou d'eftre accablé par le tremble-
ment fe refolut enfin d'en fortir pour gagner la mer: mais le
vent eftant tout à fait contraire, il demeura fur le rivage juf
ques au jour. L'heure du jour vint, mais non pas le jour, [à cause
de la cendre qui couvroit l'air. ] 'Enfin une odeur de foufre fai-
fant juger que le feu eftoit proche, Pline fe hafta de fuir avec
les autres. Mais quoique foutenu par deux de ses domeftiques,
il tomba bientoft, étoufé à ce qu'on crut par l'epaiffeur de
l'air, à laquelle il refifta moins que les autres, parce qu'il avoit
la poitrine foible & étroite, deforte qu'il avoit fouvent peine.
à refpirer. Trois jours aprés on trouva fon corps fans aucune
bleffure.

'Pline le jeune fon neveu [ qu'il avoit adopté, ] penfa perir de

1. Ainfi il ne faut point s'arrefter à ce que porte la vie, ap. Suet. p. 852. que ne pouvant preffion qu'il fentoit, il s'eftoit fait tuer par un de fes valets.

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fouffrir l'op

mefme

79, de Tite

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mefme à Mifene où il eftoit demeuré. La crainte du tremble-
ment le fit lever la nuit. Il fortit de la maifon où il eftoit & de-
meura neanmoins dans une place qui n'en eftoit pas bien éloi-
gnée, occupé à lire Tite Live. Il faifoit encore peu de jour,
quoique le foleil fuft levé, lorsque le tremblement qui conti-
nuoit l'obligea de fortir la ville avec tout le peuple, qui eftoit
dans une etrange confternation. 'Il remarque que les chariots p.379.
qu'on vouloit faire avancer, reculoient, quoique ce fuft en une
pleine campagne, & qu'on mift des pierres fous les roues pour
Îes arrefter. La mer auffi s'eftoit retirée par le tremblement,
& avoit laifflé un grand efpace tout fec.

'Ce qui étonna bien plus, fut qu'on apperceut de l'autre Ibid.
cofté une nuée noire, qui jettoit des flammes de toutes parts.
On la vit bientoft defcendre & cacher tout ce qu'on voyoit
auparavant des environs, puis fondre fur Mifene & fur ceux
qui s'enfuyoient, 'caufant des tenebres plus grandes que celles p.380.
mefmes des nuits les plus fombres. Il parut enfuite un peu de
jour qui fembloit plutoft venir du feu que du foleil. Neanmoins
le feu s'arrefta affez loin, & les tenebres revinrent avec une
grande quantité de cendres, dont Pline qui s'eftoit affis en un
endroit, dit qu'il euft été couvert & accablé, fi de temps en
temps il ne fe fuft levé pour l'écarter. Enfin la nuée se diffipa,
le jour revint, & le foleil parut, mais foible & pafle: '& alors p.381.
on vit toute la terre couverte de cendres. Pline retourna à
Mifene, quoique le tremblement continuast, ne voulant point
s'éloigner jufqu'à ce qu'il euft fceu des nouvelles de fon on le :
'& il apprit bientoft ce qui luy eftoit arrivé.

'On tient que le poete Cæfius Baffus fut brulé par ce debor-
dement de feu avec la maifon où il eftoit. Agrippa fils de Clau-
dius Felix autrefois gouverneur de Paleftine,& de Drufille fille
du grand Agrippa dernier Roy de Judée, y perit auffi avec la
femme.

ep. 16. p.374.

Perf. fat 6. n.

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a Jof.ant. 1.20.
cs.p.693.c.

ED

ARTICLE VI.

Diverfes remarques fur le mont Vefuve, & fur Pline.

N

Ous avons cru devoir raporter toutes ces particulari-
tez que Dieu nous a voulu conferver d'un evenement fi
remarquable.] Tacite les avoit demandées à Pline le jeune
pour les mettre dans fon hiftoire. Et il n'y avoit pas oublié ces p.377.

Tom. II.

H

Plin.l.6.ep.16.
P.368.374/20.

b Tac. 1.1. c.2.

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66.p.756.c.

P772 Diel. panie.'Il y envoya deux Confulaires avec de l'argent, pour y faire rétablir les villes qui avoient esté ruinées ; & appliqua à ce rétabliffement les biens de ceux qui eftoient morts dans cet accident fans laiffer d'heritiers. 'Il fut luy mefme cette année dans la Campanie pour eftre témoin des maux que cette province avoit foufferts.

Dio,l.66.p. 756.d.

d.el Suet.c.8.p. 772.

Suet.p.772]

1.5.

Dio,l.66.p. 756.757. Suct.p.772.

P.772.

Suet.p.772.

'Mais pendant qu'il y eftoit, le feu prit dans Rome; & en trois jours & trois nuits qu'il dura, il confuma le Capitole, le Pantheon, la bibliotheqne d'Augufte avec les livres qui y eftoient, le theatre de Pompée, & plufieurs autres baftimens publics, fans parler du refte.'Tite protefta que cette perte tomboit toute entiere fur luy, parce qu'un bon Prince fent tout le bien & le mal qui arrive à fes fujets. Les particuliers, les villes, & les Rois, luy offrirent & luy promirent de grandes fommes: mais il ne les voulut point accepter, [comme avoit fait Neron:]'& il aima mieux vendre tous les ornemens de fes palais, afin de faire rebaftir les edifices publics.

'Aprés cet embrafement, Suetone met une pefte la plus granDio,p.756.d. de qu'on eut peuteftre jamais vue.'On croit qu'elle vint des cendres que le Vefuve avoit repandues partout, quoique cela n'euft pas paru d'abord.'Tite employa pour l'appailer tous les remedes humains & divins qu'il put trouver. [ Mais il n'eftoit pas affez heureux pour connoiftre le veritable Dieu, qui tient en fa main la vie & la mort des hommes, quoique fa re igion eclataft alors de toutes parts, & euft peuteftre mefme deja gagné quelques uns de ceux qui luy eftoient les plus proches.]

c.7.p.769 v.

747.a.

Bo,delitch

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'Il acheva cette année un grand amphitheatre pour les com. Nors. Vef.c.9.p.7451 bats des beftes, commencé par fon pere au milieu de la ville, D.4] Dio,p. & dont on voit encore aujourd'hui une partie.[Martial en a fait une epigramme celebre, où il parle des bains ] que Tite acheva aufli cette année. [On y voit que ces grands baftimens n'eftoient que des parties du palais d'or de Neron.] Pour dedier ces deux ouvrages, Tite donna des fpectacles tres magnifiques dont on peut voir la defcription dans Dion. Ils durerent cent jours. On y reprefenta"dans les mefmes endroits des ba. &c. tailles de terre & de mer.

Onu.in faft.p. 210.c.d.

Calv.p.232.2.

'Il fit encore refaire quelques aqueducs à fes depens.aOn cite de Solin, qu'il fit paver de groffes pierres"le chemin qui con- viam Fladuifoit depuis Rome jufqu'à Rimini au travers des roches &

I, c'eft à dire qui avoient cfté Confuls.

2. Eusebe le met l'année suivante,

miniam.

88,deTiter, des montagnes [de l'Apennin,] afin que le charroi y pust passer

2.

aperuit.

ad Taim aftuarium.

commodément.

'Agricola dans fa troifieme campagne d'Angleterre continuoit Tac.v.Agr.c. novas gentes les courses fur les barbares,"dont quelques uns avoient efté 22.p.145 Lloyd.p.774.1 jufques alors inconnus aux Romains, [bien loin de leur avoir donné fujet de leur venir faire la guerre.] Il pouffa le degast "jufqu'au golphe[que fait l'embouchure]du Tay riviere d'Ecoffe, [& qui la partage en deux parties prefque egales.] L'armée Romaine fouffrit beaucoup en cette marche par le mauvais temps: mais l'effroi eftoit fi grand parmi les barbares, qu'ils ne l'oferent attaquer : & elle eut mefme la liberté d'y baftir plufieurs chasteaux pour y laiffer des garnifons. [ Ce fut peuteftre à l'occafion de cette victoire que]'Tite prit vers ce temps-ci le Goltz.p. 56.c. titre d'Imperator pour la 16 & la 17° 17o fois.

a

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"A

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ARTICLE VIII.
Faux Neron: Mort de Tite.

L'AN DE JESUS CHRIST SI, DE TITE,2,3.

an

NOTE 6. 'Sex. Annius Silvanus,"&T. Annius Verus Pollio, Confuls. GRICOLA fe contenta d'affurer dans cette quatrieme campagne les conqueftes qu'il avoit faites les autres nées dans l'Angleterre, particulierement tout ce qui eft audeça des golfes de Glota & de Bodotria, [ appellez aujourd'hui de Clyd & de Forth,] qui venant l'un de la mer occidentale, l'autre de l'orientale, ne laiffoient entre deux qu'un efpace de terre affez étroit. Les Romains maistres de cet espace, & des bords des deux golfes pouvoient borner là leurs conqueftes, & laiffer en paix les barbares qui eftoient audelà des golphes comme dans une ifle differente. Mais leur gloire, [c'eft à dire leur ambition, & leur defir d'ufurper ce qui ne leur appartenoit pas,]n'avoit point de bornes. Ainfi Agricola continua la guerre les années fuivantes, ["comme nous le verrons autrepart.]

V. Domitien $13.

32.

Nor.ep.conf. P.50.51./Cufp. p.334.b | Cald. a Tac.v.Agr.c. 23.p.146.

'Un Terentius Maximus fe voulut faire paffer vers ce temps- Zon.p.195.d.c. V. Nerons ci pour Neron felon Zonare,"& caufa quelques troubles dans l'Afie, & encore plus vers l'Euphrate. Il fe retira enfuite chez les Parthes, & fut fort bien receu par Artabane leur Roy, qui eftoit brouillé avec Tite; de forte qu'il fe prepara mefme à rétablir ce faux Neron par les armes. [Je ne trouve point quand cet Artabane avoit fuccedé à Vologefe, ni ce qu'il luy eftoit.

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