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V. Tite $3

V.Tite no

tc 6.

Ibid. § 8.

a Quint. 1.10.

C. 3. p.48.

tieux,] fous une fimplicité & une modeftie apparente. Il fit des
declamations publiques. Il s'appliqua furtout à la poefie pour
laquelle il témoignoit beaucoup d'ardeur. 'Pline le naturalifte Plin.pr/Suct. p.
& d'autres parlent de fes vers avec eftime. a Quintilien les rele- 13.1.
ve extremement: b & Voffius foutient que ce n'eft point une c..p.so.1.
flaterie, comme on le voit, dit-il, par la tradition d'Aratus
que nous avons encore, dont on ne peut guere douter qu'il ne
foit auteur. Lactance & d'autres luy attribuent auffi le com-
mentaire que l'on a fur cette traduction. Voffius n'entre pas
dans ce fentiment. Le poete Valerius Flaccus qui écrivoit fous
Velpafien, promet un poeme de luy fur la prife de Jerufalem
par Tite, Onen cite un livre en profe, intitulé Du foin des
cheveux.

f

d

Vol po.lat. chat.1.c.22. p.115Lact.l.r. c.. P-4-3. voll. h.lat.p. Lact. 1.1.2. Val. Fl. 1.1.v.

C.21.p.123.1.5.

e

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II.p.70.

12. P.265.
f Suet.v Dom.

P

c.18.12. gc.2.p.781,

8 Quoiqu'il semblast ne fonger qu'à l'étude, il fit neanmoins ce qu'il put pour obtenir de fon pere qu'il l'envoyaft commander des armées en Orient,& il follicita les Rois voifins afin qu'ils le demandaffent; mais tout cela inutilement, [ parceque fon pere le connoiffoit trop pour s'y fier.] Il n'ofa non plus difputer I'Empire à fon frere, "quoiqu'il n'en manquast pas d'envie. 'Ainfi il paffa jufqu'à la mort de Tite fous le feul titre de Celar Onu. in faft.p. & de Prince de la jeuneffe.

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Domitien eft fait Empereur: Ses Confulats; fa qualité deCenfeur s
fa vie ordinaire.

L'AN DE JESUS-CHRIST 81, DE DOMITIEN I.

"Sex. Annius Silvanus, &T. Annius Verus Pollio, Confuls.

TH

210. d.

ITE mourut dans le pays des Sabins le 13 septembre de l'an 81, & on croit que Domitien contribua au moins à avancer fa mort. Ce qui paroift plus certain,] 'c'eft qu'avant Suet. c.2.p.732. qu'il euft rendu l'efprit, Domitien obligea tout le monde de l'abandonner, '& montant à cheval, fe rendit en diligence à Dio,l.66.p.753. Rome, alla au camp [ des Pretoriens, ] & leur ayant donné autant qu'avoit fait fon frere, il prit le titre & la puiflance d'Empereur. On juge par les infcriptions, qu'il prit en mefme temps tous les autres titres dont on avoit accoutumé d'accompagner la puiffance fouveraine, 'quoique les premiers Empereurs les receuffent quelquefois feparément. Mais pour luy il aimoit

h

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Dio,1.53. p.509.

b Suct.v.Dom. C.5.14. p.788.

81, de Do

extremement ces fortes d'honneurs, & tout ce qui reffentoit le mitica 1. Bir. p.131.132. fafte quelque vain qu'il fuft. 'Diverfes medailles font auffi juger qu'il prit des cette année le titre de Germanique, [peuteftre à caufe du voyage qu'il avoit fait à Lion en l'an 70, durant la revolte des Gaules & de la Hollande. Au moins on ne voit rien qui ait pu donner plus de pretexte à sa vanité.

Comme il aimoit tout ce qui le relevoit dans fon imaginaSuct.v.Dom.c. tion,]'il remplit Rome de chars & d'arcs de triomphe,qui mar1.67.p.762. d. quoient les victoires pretendues, & on n'y voyoit partout que les ftatues, [prefque toutes] d'or & d'argent, & d'un certain poids; car il le vouloit ainfi : & cela eftoit de mefme partout l'Empire.

Dio, 1.67. P.

509. c.

Auf. conf.p. 385.

'Sa folie & fa vanité luy firent auffi recevoir le Confulat pour 760. 153. P. dix ans de fuite, avec 24 licteurs, &"le titre de Cenfeur pour Nors 2: toute la vie. [ Il fut en effet dix fois Conful durant fon regne, mais il ne le fut d'abord que fept ans de fuite ]'Auffi on a écrit qu'il ne prenoit fi fouvent le Confulat, que par jaloufie, & pour ne pas ceder à d'autres l'honneur de remplir les faites, & de voir conter les années par leur nom. Cependant ce que fa vanité luy faifoit faire tournoit contre elle. Car on fe moquoit de cette baffle avidité pour les honneurs, & de cette longue lifte de fes Confulats, qui pouvoit bien enfler fon orgueil, & le rendre encore plus infolent qu'il n'eftoit, mais qui au jugement mefme des hommes du fiecle ne le pouvoit pas rendre heureux.

Suet.v.Dom.c.

13.p.804.

A Plin. pane. p. 125.

Suet. c.13.P.

804.

c.&. p.793.

b Bir. p. 132.

P.134.

Suet v.Dom.c. 2. p.78 11 Dio,

val. p.700.

'Il ne tint mefme jamais le Confulat plus de quatre mois, & le plus fouvent il s'en demettoit des le 13 de janvier. a Il quittoit cette charge par un edit fans en avoir fait aucune fonction, & fans s'estre seulement montré fur le fiege des Confuls: en forte qu'on ne favoit qu'il eftoit Conful, que parcequ'on n'en voyoit qu'un, la mefme vanité [ qui luy faifoit defirer le Confulat,] luy faifant dedaigner de l'exercer. [Il l'avoit déja eu fept fois avant que d'eftre Empereur.] 'Ainfi il l'eut dixfept fois; ce qui eft plus qu'aucun autre ne l'a eu ni avant luy [ni depuis.] 'Il femble qu'il n'ait pas pris d'abord la qualité de Cenfeur: b & les infcriptions ne luy en donnent le titre que l'année suivante. 'Il peut bien mefme"ne l'avoir eue perpetuelle que par un de- v.la note 2. cret exprés du Senat qu'en l'an 85.

[ Aprés que Domitien fe vit elevé au degré où il afpiroit depuis tant d'années,]'il fit l'apotheofe & les funerailles de Tite, & prononça fon eloge avec des larmes qu'on favoit bien n'eftre

mitien 1.

profeftis.

de die.

759. c.d/val.p.

pas finceres. 'Il décria autant qu'il put fes actions, a & perfecuta Suet.c.2.p.782.
etrangement tous ceux que luy & Vefpafien avoient aimez: a Dio, 1.67.p.
car c'eftoit aflez pour les luy faire haïr: outre qu'il fe plaignoit 705.
de ce qu'ils ne luy avoient pas fait accorder bien des chofes de-
raifonnables qu'il avoit demandées. 'Il fe vantoit mefme dans Suet. c.13.p.
le Senat que c'eftoit luy qui avoit donné l'Empire à fon
& à fon frere, & qu'ils n'avoient fait que le luy rendre: '& n. 2.
Martial n'a pas eu honte de le flater decette penfée. 'C'eftoit Dio,val.p.705.
luy faire une injure que de louer Tite en fa prefence.

pere

803.

'Depuis qu'il fut Empereur, il abandonna abfolument les Suet. c. 20. p. belles lettres, ne compofa jamais rien, & ne lut ni histoire, ni poefie, ni aucune autre forte d'ouvrages, hormis les memoires de Tibere. Quoiqu'il parlast affez bien, il ne vouloit pas le donner la peine de dreffer fes lettres, ni fes edits,ni les discours qu'il avoit à faire, mais les laiffoit compofer par d'autres. Il prit neanmoins un grand foin de reparer les bibliotheques qui avoient efté brulées [en l'an 80.] Il fit chercher des livres partout,& envoya copier ceux qui eftoient à Alexandrie.'Il aimoit c. 21. p.814. mieux employer le temps qu'il avoit de refte, [ fi un Prince en peut avoir,] à jouer aux dez: ce qu'il faifoit des le matin,mesme dans les jours"deftinez aux affaires.

3 Aur.Vict.

'Dans le commencement de fon regne il avoit encore tous c.3.P 782/0.2. les jours un temps reglé, où il eftoit feul, fans faire autre chofe que tafcher à attraper des mouches,& à les percer avec un poinçon: ce qu'Hippocrate met entre les marques d'un efprit fombre & melancolique. On raporte qu'un homme demandant s'il n'y avoit perfonne avec luy, VibiusCrifpus celebre en ce temps " là pour fon efprit & fon eloquence, répondit plaifamment, II n'y a pas mefme une mouche.

"

Plin. pane.p.

'Il prenoit le bain"de fort bonne heure, [comme fon frere,] Suet. c.21. p. & difnoit amplement. Car il mangeoit beaucoup,& fort vifte. 814. Mais pour le fouper, [ qui eftoit le principal repas parmi les Romains,] il ne prenoit [fouvent] qu'une pomme,& buvoit un coup. 'Il ne laiffoit pas de tenir table à fouper, d'y inviter diverfes perfonnes, [comme c'eftoit la coutume des Empereurs,] 91. & de s'y trouver avec eux, mais moins pour manger, ou pour honorer la compagnie, que pour eftre le cenfeur des autres. Il felaffoit bientoft de cette efpece de focieté avec des personnes qu'il dedaignoit, & fe haftoit de fe renfermer dans fa folitude. 'Car avant que de fe coucher il eftoit encore quelque temps Suet. p.814. feul à fe promener. 'Et il s'entretenoit ainfi longtemps feul avec Tac.v.Agr. 6.

I iij

39.P.150.

7.C.2.0.323.b.

Plin.pane. p. 86-90.

mitien I.

luy mefme quand il vouloit mediter quelque action méchante 81, de Do Apol. Ty.v.l.& cruelle. 'Car c'eftoit particulierement dans le filence de la nuit"qu'il refolvoit ou qu'il executoit fes meurtres. Il aimoit 4pxm. tellement à le renfermer feul dans fon palais, [foit par melancolie, ] foit par timidité & par défiance, foit par fierté, qu'on n'approchoit jamais de luy qu'en tremblant : & aprés qu'on eftoit venu avec grand empreflement le matin luy faire la cour, pour fatisfaire la vanité, on n'avoit pas moins d'empreflement à fe retirer auffitoft, & à le laiffer à la folitude. 'Cependant on le voyoit quelquefois s'entretenir longtemps avec des enfans, & mefme de chofes ferieufes.

Suet. c. 4. P.

784 Dio.1.67.

766. c.

Suet. p.783787.

'Il perdit beaucoup de temps & d'argent à des fpectacles,retablillant ceux que l'on avoit abolis, & en établiffant de nouveaux. 'Ceux qui conduifoient les chariots dans le cirque Proc. n.p.1c6. eftoient divifez en quatre bandes, diftinguées chacune par la

c7.p.790!

107.

Suet. c.3. P. 783 Eutr.

Aur. Vict.

795.
Suet. c.9. P

795.

venetus.

couleur des habits,favoir"le verd, le bleu, le rouge, & le blanc. prafinus,
Cette distinction caufoit des factions [ entre les fpectateurs
mefmes,]ce qui fait que les auteurs parlent fouvent des fureurs
du cirque: & cela a caufe quelquefois des feditions dangereu-
fes. Domitien ajouta deux nouvelles couleurs à ces quatre, le
jaune & le violet: [mais elles n'ont pas duré.]

I

ARTICLE III

Fremier gouvernement de Domitien affez favorable: Il fait nean-
moins mourir Sabinus fon coufin.

pre

UELQUE mauvais naturel qu'euft Domitien, ] 'fon
mier gouvernement fut aflez egalement mefle de bien

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iners domi,

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& de mal. Il parut"avoir de l'application pour les affaires non adeo Id Suet. c.9. p. civiles, & aimer les travaux de la guerre. 'Il ne faifoit paroiftre belloque to aucune inclination à la cruauté, bll eftoit non feulement fans lerantior. avarice, mais mefine liberal & honnefte, donnoit beaucoup à fes officiers, afin qu'ils n'euffent point befoin de faire aucune baffeffe, & il le leur recommandoit tres fortement. Il ne recevoit point les fucceffions que lay laiffoient ceux qui avoient des enfans.'Il mit hors de cour tous ceux à qui le fifc demandoit des dettes anciennes de plus de cinq ans ; & ordonna"qu'on ne repeti pourroit obtenir de requeste civile, que dans l'an, & à condition que celui qui l'auroit mal obtenue, feroit banni. Il defen

P.796.

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1. Dion dit le jaune & le blanc. Mais le blanc eftoit encore une des couleurs du cirque au V. fiecle.

mitien 1.

inftigat.

&c.

βασιλική.

industrie & diligenter.

dit aux greffiers des trafics autorifez contre les loix par la cou-
tume. Il donna à des particuliers plufieurs terres dont il euft
pu profiter. Il punit avec grande feverité ceux qui faifoient à
d'autres de mauvais procés en faveur du fifc; '& difoit fur cela p.769|Dio, val.
que qui ne chaftie pas les delateurs,"les anime à calomnier. a Il P75.
a Dio, val.p.
confirma [comme Tite ] par un feul edit toutes les donations 705.
faites par fes predecefleurs. Il augmenta la paie des foldats. Suet.v.Dom.
b Il rebaftit le Capitole, le Pantheon,& beaucoup d'autres edi. c.8. p.792.
fices brulez [ fous Tite en l'an 80. ] Mais"il n'y mit partout que 78.6 Hier.
fon nom, fans conferver la memoire de leurs premiers fonda- chr.
teurs. 'Plutarque affure qu'il employa plus de douze mille Plut.v.Public.
talens pour la feule dorure du Capitole, & que neanmoins P.190.
toute la magnificence de ce temple n'eftoit plus rien quand on
venoit à confiderer les étuves, une feule galerie, ou"une fale
de fon palais.

bcs.p.787.

cp.191.

'Outre les anciens edifices qu'il rétablit, il en fit encore plu- Suet. p.788. fieurs nouveaux. 'Car il avoit une étrange paffion de baftir; & Plut.v.Public. il fembloit qu'il euft voulu que tout euft efté changé en pierres P.190. & en or. Eufebe marque fur l'an 85. qu'il baftit un temple où il n'y avoit point de bois.

Suct.c 8.p.792. 7931Vict epit

a

Alex.v. p. 137.

'Il rendoit la juftice'avec application & avec equité. Il exhortoit les juges à faire la mefme chofe, caffoit les fentences qu'ils avoient rendues par faveur, & declaroit infames & les juges & les Affeffeurs qui avoient pris de l'argent. Enfin il tint fi bien la main à l'administration de la justice & dans Rome & dans les provinces, que jamais elle ne fut mieux administrée, & les peuples mieux gouvernez. Ceux mefmes qui aimoient le moins leur devoir, furent obligez d'eftre fages tant qu'il regna [Nous verrons fur l'an 82,]'quelques bonnes ordonnances qu'il Suet.c.s.p.793. fit comme Cenfeur. [Voilà l'idée que l'hiftoire nous donne des premieres années de Domitien. Ce que nous dirons des dernieres en un autre endroit en donnera une bien differente.

Il faut fans doute raporter à fes premieres années, ] 'la per- Dio,val.p.70s. miffion que luy demanda plufieurs fois le Senat, de declarer par une loy qu'il ne feroit point permis aux Empereurs de faire mourir aucun Senateur qu'il n'euft efté condanné par la com pagnie. Il rejetta toujours cette demande. Et aprés tout, cela importoit peu aux Senateurs, puifque le Senat n'avoit garde de ne pas condanner tous ceux que vouloit l'Empereur.

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