84, de Do mitien 3,4. voir les particularitez dans fa vie, en fut plus illuftre. 'Elle fe c.38. p.rs. 'L'Angleterre se trouva ainsi entierement foumife & domp. c.10. p.1421.1. 'Aprés la foumiffion des Horeftes, Agricola ramena fon armée de terre en quartier d'hiver ; & envoya celle de mer, dont il avoit commencé l'année de devant à se servir, b faire le tour de l'ifle [par le nord: & quoique la faifon parust déja bien avanpour ce voyage, ] il réuffit neanmoins heureusement. On s'aflura ainfi de plus en plus que l'Angleterre eftoit une ifle. V. Claude La flote alla"reconnoistre les ifles Orcades, [qui font au nord de l'Ecoffe, ] & les foumit pour la premiere fois à l'Empire. Elle decouvrit mefme celle"d'Iflande. $13. Thyle. cée 127. ac.25. p. 146. C Tac. v. Agr. c. 38.p.150. bc.38. p.15 ol Dio, 1.66.p. 754.e. Tac.v.Agr.c. 10.p.142. 'Agricola manda toutes ces chofes à Domitien, & la renom- c.39. p.150 mée les rendit celebres à Rome. Domitien en témoigna exte rieurement de la joie, comme c'eftoit fon ordinaire, mais dans le cœur il voyoit avec envie & avec inquietude que la renommée d'un particulier montaft plus haut que celle du Prince, & qu'une veritable victoire effaçast son faux triomphe. Il fut longtemps à s'entretenir feul [ de la peine qu'il se faifoit à luy mefme,] & c'eftoit une marque qu'il formoit quelque mauvais deffein. [Il fe refolut en effet à rappeller Agricola:] mais crai. gnant de faire paroiftre fon mecontentement, 'il luy fit en mef- c.40.p.110.151. me temps decerner par le Senat les ornemens du triomphe, une statue, & tout ce qu'on avoit accoutumé de donner en ces rencontres, depuis que les triomphes eftoient refervez aux Princes. Il fit mefme courir le bruit qu'on ne le rappelloit d'Angleterre que pour l'envoyer en Syrie, dont le gouvernement ne fe donnoit qu'aux perfonnes les plus confiderables:& il eftoit alors vacant par la mort d'Atilius Rufus. On crut qu'il luy en avoit envoyé le brevet par un de ses affranchis,avec ordre de ne le luy mettre entre les mains qu'en cas qu'il le trouvast encore en Angleterre : & que l'affranchi s'en retourna fans l'avoir feulement falué, parcequ'il le trouva qu'il repaffoit d'Angleterre en France, aprés avoir remis la province paifible & fans guerre entre les mains de fon fucceffeur, 'qui fut Suet.v.Dom c. Tac v.Agr. c. 40. P.ISI. C.41.42.p.151. 84, de Do. peuteftre Salluftius Lucullus. ] Cela ne fe fit apparemment mitien 3,4. qu'en 85.] 'Agricola entra à Rome 1 durant la nuit, pour eviter l'éclat, & le nombre de fes amis qui vouloient venir audevant luy; fut auffi faluer la nuit Domitien, qui luy avoit donné cette heure là, & en fut receu fort froidement. Il paffa le reste de sa vie en fimple particulier,'tafchant de n'irriter pas la mauvaise humeur du Prince, qui le haïffoit parcequ'il l'avoit offenfe [en ne recompenfant point fon merite, ] & qui le craignoit à cause de fes grandes qualitez. Il y avoit mefme affez de gents qui animoient ce Prince contre luy,ou en l'accufant de chofes dont il n'eftoit point coupable, ou en le louant. Mais la moderation & fa prudence le juftifioient dans l'efprit mefme de Domitien. C.43.44.p.152. Ainfi il eftoit fouvent & accufé & abfous fans le favoir. 'Voilà la vie qu'il mena jufqu'en l'an 93 auquel il mourut, [comme nous le pourrons dire alors.] I. Buch. de Belg. 1.5. c.15.9 6.p. 186. 36.p.135. Guerres en Allemagne : Les Sarmates font quelques ravages. O a N croit qu'il ne faut mettre qu'aprés le voyage deDomitien contre les Cattes,ce que Dion dit de Cariomer Roy Tac.de Ger.c. des Querufques' peuples d'Allemagne voifins des Cattes, mais plus portez à la paix dont ils avoient longtemps joui. a Cariomer leur Roy eftoit ami des Romains, à qui il avoit donné des oftages: & à caufe de cela il fut chaffé de fon Royaume par les Cattes. Il le rétablit par le moyen de fes alliez: mais en ayant ensuite esté abandonné, il eut recours à Domitien, qui fe conTac. de Ger.c. tenta de luy envoyer quelque argent. 'Tacite écrit au com 36. P.135. mencement de Trajan, que les Querufques dont on vantoit 1. Onuphre dans fes faftes de l'edition de 1557, p. 210. 2, dit qu'il eut le petit triomphe de l'Ovation en l'an de Rome 82, [ de J. C. 79. ] Mais il l'a ofté dans l'edition de 1588,fe contentant de dire, p.205.2, qu'il a eu les ornemens du triomphe en l'an de Rome 840, [ de J. C. 87. ] 84, de Do mitien 3, 4. gent pas que les crimes des puiffans les plus honorez des hommes, feront punis le plus feverement par le pere des orphelins, & par le juge des veuves. liers. 761. a. Vers ce mefme temps,] 'Ganda vierge Allemande qui faifoit Dio, 1.67.p. la propheteffe dans fon pays, comme Velleda avoit fait avant elle [fous Vefpafien,] vint trouver Domitien, en fut fort bien receue, & s'en retourna. On dit la mefme chofe de Mafye Roy des" Semnons peuples d'Allemagne. Tac.de Ger.c 39. p.136. Idat Chr. Al. L'AN DE JESUS CHRIST 85, DE DOMITIEN 4, 5. 'Domitianus Auguftus XI, & Fulvius, Confuls. 'Onuphre croit que ce Fulvius eft T. Aurelius Fulvus ou Onu.p.211.b.cl Fulvius ayeul paternel de l'Empereur Tite Antonin. Il eftoit T.Ant.v. p.17. de Nifme, fut deux fois Conful,en 85 & 89,& Prefet de Rome. a. 'Domitien prit cette année quatre fois le titre d'Imperator Goltz.p.59.c. [pour des guerres que nous ne connoiffons point. On peut fi Tac. 1.r.c.. P.4. ps1. l'on veut raporter à ce temps-ci] ce que dit Dion, 'que quel. Dio,l.67.p. ques Sueves & les Lyges [peuples d'Allemagne,] demanderent 761. a.b. ou Cheva du fecours à Domitien, qui leur envoya feulement cent"cavaliers. Les Sueves indignez, s'unirent avec les Jazyges [peuples Sarmates,] & fe preparerent à paffer le Danube [pour piller les terres de l'Empire. Dion ne nous apprend point ce qui en arriva. ]'Mais Tacite qui dit en un endroit que les Sarmates & les Sueves fe fouleverent contre l'Empire, a ajoute en un autre, que peu aprés qu'Agricola fut revenu à Rome [ cette année mefme,]les armées Romaines furent défaites dans la Pannonie. 'On trouve, comme nous avons dit, en cette année diverses Bir. p.134. marques d'une victoire vraie ou fauffe fur les Allemans, [entre lefquelles on pouvoit bien mettre les Sarmates.] 'Pour le voya- Nor. ep.conf, ge que Domitien fit en perfonne contre ces peuples, nous en P175.176. parlerons"fur l'an 93. 'On juge par une de ses medailles, qu'il Pagi,an,85.§1| revint cette année à Rome de quelque autre voyage[dont nous ignorons le fujet.] V. 516. 1. Dion met les Lyges & les Sueves dans la Myfie. [ Mais il faut qu'il étende la Myfie ou Mofie plus que les autres:] car felon luy mefme, ces peuples eftoient audelà du Danube à l'égard de Rome. Bir. p 135. Suet. v. Dom. Dio, 1.67.p. C.39. p.150. FOTOFOFOFO SÃO VO VOGUSONI ACOFOFON ARTICLE VII. La timidité, la croyance à l'aftrologie,& les calomniateurs,rendent COM NOMME l'histoire nous fournit peu de chofes pour cette année, nous y parlerons de ce qu'elle nous dit] 'de la feconde partie du regne de Domitien, celebre furtout par fa cruauté.'Il eftoit,comme nous avons dit, naturellement colere & violent. Il avoit encore une grande ambition, mais de cette Tac. v. Agr. ambition baffe, qui fait que voulant paroiftre exceller en tout, & ne pouvant exceller en rien, on hait ceux qui paroiflent avoir quelque chofe audeflus de nous au lieu de les eftimer. 'C'est pourquoi il eftoit ennemi des grands hommes, & de tous ceux qui avoient du cœur. [Nous avons déja vu comment il traita Agricola cette année mefme.] b On croit qu'il le fit enfin Tac.v.Agr.c. empoisonner: car il le servoit auffi de cette voie. C.41. p.151 Amm. 15. p. 44.c Dio, val. P.709. 43. p. 52. val. p.706. mitica 4, s. d Son ambition luy faifoit encore aimer à eftre flaté, & à vouloir paffer pour ne pas aimer la flaterie. Ainfi on ne favoit comment le prendre : car on l'offenfoit en ne le fatant pas, & on l'offenfoit encore en le flatant. On eftoit dans le mefme embaras en beaucoup d'autres occafions, fon efprit couvert & diffimulé faifant qu'on l'offenfoit, ou en n'entrant pas dans fes Apol. Ty.v.l. penfées, ou en témoignant trop les penetrer. 'Il avoit pour 7.c.2.p.323.a.b. principe que la"défiance eft le meilleur moyen qu'aient les bar. peuples pour se maintenir contre les tyrans, & les tyrans pour le maintenir contre les peuples: [ ce qui eft mettre l'épée à la main & des princes & des fujets, pour s'egorger les uns les auPlin.pane.p.35. tres, & renverser tous les Etats. J Auffi l'on voit que"ses défian- & Dio, 1.67.p. 759.8. val. p.706. Suet. c.2 1. P. $14. Dio, 1.67. P. ces avoient entierement ruiné les armées. [11 fe faifoit mefme une maxime d'eftre fevere,]'difant que ce ne font pas les bons princes qui ne puniffent pas beaucoup de perfonnes, mais ceux qui font affez heureux [ pour rencontrer peu de crimes à punir. ]'Auffi il ne fe mettoit guere en peine des louanges qu'il favoit bien que l'on donnoit à la bonté de Tite. 'Il fe plaignoit que la condition des princes eftoit miferable, parcequ'on ne croyoit jamais qu'on euft confpiré contre eux, qu'aprés qu'ils eftoient tuez. 'Eftant, comme nous avons dit,lafche & timide, [ il ne faut Suct. c.14. p. pas s'étonner qu'il fust cruel. ] Mais fa timidité naturelle fut 761.d. 805.806. e beaucoup $5, de Do mitien 4, 5. &c. beaucoup augmentée par la croyance qu'il avoit aux folies 767.b. 14. P.749. 'Ceft par la mesme vanité qu'ayant voulu avoir l'horofcope Dio, 1.67. p. de toutes les perfonnes de qualité, il fit mourir fur cela un grand nombre des principaux de l'Empire, qu'il s'imagina y voir deftinez à quelque chofe de grand, [& qui dans l'ordre de Dieu eftoient deftinez non à la puiffance fouveraine, mais à cette fin malheureufe. ['Metius Pompofianus qu'on avoit tafché Suet.v.Vef. c. inutilement de rendre fufpect à Vefpafien fous ce pretexte, 'fut de ce nombre. Il le bannit dans l'ifle de Corfe,& le fit enfin v.Dom.c.1c.p. mourir, fans luy pouvoir rien reprocher, finon qu'il avoit dans 799 Dol.67. fa chambre une carte du monde,"& d'autres badineries femblables. 'Mais il ne put pas faire le mefme traitement à Nerva, Dio, 1.67. quoiqu'il le vouluft. [Celui dont la fagefle fait la destinée des 767 a.b. Rois comme des autres,] ayant refolu de le faire regner aprés luy, luy conferva la vie par le moyen mefme des aftrologues, dont l'un fit croire à Domitien qu'il devoit mourir dans peu de jours. [A tant de caufes que Domitien trouvoit en luy mefme pour eftre cruel,il faut joindre la malice des delateurs & des calomniateurs,qui ne manquent jamais fous les princes qui les veulent ecouter.]'Les principaux eftoient Metius Carus, Catullus] Meffalinus, Bebius Maffa.bCarus eft celebre dans Pline contre lequel il donna des memoires à Domitien, dans Juvenal, & dans Martial.Il appelloit fes morts ceux qu'il avoit fait mourir, & ne vouloit pas que d'autres fe meflaffent d'en dire du mal. P.765.a. 7.P.. Tac. v. Agr. c. 45. p. 112. ap.152/1.4.c. so. p.101. Plin. ep.5. 27.p.445. p.1ejnot.7.ep. |