l'une contre l'autre, ou pour se défendre, ou pour envahir. Après la division de l'Empire Romain, & le partage qu'en fit Théodose le Grand à ses fils, Honorius & Arcadius, on vit la décadence entiere de celui d'Occident sous ce premier, parmi les nations Barbares, qui y fonderent plufieurs Monarchies. C'est un fujet qui ne nous regarde pas. Arcadius, l'aîné de ces deux Durant le v Princes, posséda l'Enipire d’O-fiécle , aprese rient, & établir fa résidence à Constantinople. Théodose, II. · du nom, son fils, n'ayant point laissé d'enfans, son Thrône fut possédé par divers Princes Electifs, de différentes familles Greques, ce qui fit donner à ces Souverains le titre d'Empereurs d'Orient , par fa situation, d'Empereurs ou Grecs, à cause de la nation en général. L'Asie mineure étoit de leur partage à l'O Tome I. bo J. C rient, jusques vers l'Euphrate, ainsi que les deux Syries, & l'Egypte vers le Sud. Au-delà de ce Aeuve étoient les Perfes Seconds, dont l’Empire se soûtenoit avec un grand succès, foit par l'affoiblissement de l'Empire Romain depuis le partage, soit par la mauvaise conduite des Souverains, par leurs discordes intestines, ou par les brigues & les cabales, q'ii plaçoient fur le Thrône de Constantinople le plus fort ou le plus heureux. Les Perses , leurs ennemis irréconciliables, désoloient fréqueminent Deurs Provinces Orientales, par des incursions rapides, pareilles å celles des Tartares. C'est un Agathias,&c. fujer qui regarde les Historiens Grecs du bas Empire. L'Empereur Héraclius remdu VI, tiécle porta fur les Perses Seconds plus depuis 1.c. fieurs viđoires considérables :: les deux Syries & l'Alie mineure, Au commencement , théâtre continuel de leurs guerres , n'étoient plus qu'un vaste pays , qui offroit par-tout les traces affreufes du fer & du feu, par les armes des Grecs & des Perses. Toutes ces belles Provinces éroient encore plus déso. lées par les schismes & les héréfies de l'Eglise Greque. Les Trithéites, les Jacobites, les Eutichiens , les Melchites , &c. défiguroient la Religion Chrétienne par sa doctrine, la defhonnoroient par leurs moeurs, & fomentoient entre les diffé, rens partis , une haine implacable. Les plus forts persécutoient les plus foibles. Les Patriarchats d'Aléxandrie , de Jérufalem , d'Antioche, les Archevêchés, les Evêchés, étoient poliédés par des Intrus, au gré des partis dominans. Ces éminentes dignités occupées auparavant par de fçavans & faints personnages, étoient alors poffédées par les plus offrans à l'avarice des Souverains temporels. Telle étoit alors la face de l'Asie mineure, des deux Syries, lorsque la colere céleste éclata sur ces Provinces de l'Empire de Constantinople. On auroit dit que le Sei. gneur aimoit mieux les livrer aux Infidéles qu'à ces Chrétiens de nom, qui déchiroient son Eglise. Nous voici arrivés à cette épos après J. C. ' que la plus mémorable de ces fiécles reculés. Toutes les révolutions de l'Empire d'Occidente, & sa chute , par l'invasion des peuples Septentrionaux de l'Europe, n'ont rien de comparable aux évenemens de l'Asie, de l’A. frique , & d'une partie de l'Europe, par le furieux & terrible orage qui s'éleva dans l’Arabie. Cetre grande Presqu’ise, comprise dans l'Afie par les Géo L'an 22. du VII. fiécle 1 graphes , n'étoit jusqu'alors connuë que par diverses Tribus. Trois ou quatre Souverains y regnoient sur des sujets fort pauvres", par la stérilité, la fécheresse d'un terroir aride, sur-tout celui qu'on appelle l'Arabie déferte. Les peuples les plus voifins de la Syrie Damascene , étoient comme nos Miquelets nos Bandouliers, vivans de rapides, sans loix, sans Souverains, connus pour des voleurs & des brigands publics , sous les noms de Sarralins ou d'Agaréniens: les Nomades, leurs voifins vers l'Eft, menoient une vie champêtre, occupés du soin de garder leurs troupeaux , qui leur fournissoient de quoi se. nourrir & s'habiller. Les Yémamites, les Héniarites, &c. habitoienr l'intérieur de l'Arabie ; les uns vers les bords du Golphe Persique, & les autres sur ceux |