Imágenes de páginas
PDF
EPUB

III. Dr

Sultan,

Tinfame cupidité, fe fervoient dans la levée des impôts en nature de denrées, naftic,les Sa de poids & de melures au-deffus de la manides. régle prefcrite; ces fangsues s'enrichif- Ifinael, f foient aux dépens du peuple : les habitans d'Herat s'en plaignirent au Souverain; il envoya un de fes Officiers en diligence à cette ville, dont les habitans furent allarmés, ayant d'abord cru que c'étoit pour leur annoncer quelque nouvelle impofition ; ils furent étonnés lorsqu'ils apprirent que le même envoyé étoit reparti après avoir pris dans un fac des poids & mefures du tribut, & ceux des fermiers; Ifmaël les ayant lui-même examinés, les étalonna de nouveau, & ordonna que les fermiers diminuaffent à leur préju dice, les tributs à lever de l'équivalent de l'injustice qu'ils avoient faite aux habitans par leur derniere levée. Difons à la gloire des Souverains qu'ils auroient cet efprit de bonté & de juftice, s'ils étoient informés de l'oppreffion des fujers; mais ceux qui les environnent n'y trouveroient pas leurs propres interêts; ils s'engraiffent louvent d'une oppreffion dont ils partagent les profits, ou dont ils protégent les auteurs. Il eut un fils qui lui fuccéda; on ne trouve

point l'année de la mort d'Ifmael; on naftie, ies St-Peut conjecturer que ce fut à la hur. tiéme année commencée de fon regne,

III. Di

manides,

[blocks in formation]

environ la 208. de J. C. Son fils lui fuccéda.

Ahmed Ben-Ifmail-al-Samani.

Nous avons vû que fon Pere avoit fait prifonnier Amrou Ben-Leith, lequel vécut encore fous le Regne du fils, & très-étroitement gardé.

Ahmed apprit dès fon avenement au Throne, qu'Haffan Ben Ali, defcendant d'un autre qu'Ali, gendre de Mahomet, avoit fait foulever contre lui la Province du Thabareftan, Province auprès de l'ancienne Hircanie: il étoit à la chaffe lorsqu'il apprit cette nouvelle, & il fongea auffi-tôt à affembler une armée.

On prétend qu'à peine elle étoit affemblée, que le feu prit à fon camp, d'où il eut peine à se fauver. Les aftrologues étant confultés, dirent que c'étoit un finiftre préfage. Ou le Prince ignora leur réponse, ou il méprifa cette prédiction, comme vaine; mais on affure qu'elle fut vérifiée le troifiéme jour de la marche, & qu'il fut tué par

la.

III. Diraf

nides,

la conjuration de fes efclaves. La raison qui les à ce crime, nous eft in- te,es samaporta connue. Mais on peut conjecturer que ce Prince étoit peut être devenu odieux par la dureté avec laquelle il traitoit fes gens. Il regna fix ans & fix mois, & mourut l'an de l'Hegire 296. & de J. C. 908.

Naffer Ben-Ahmed.

Sultan,

Ce Prince n'étoit âgé que de 8. ans à la mort de fon pere. Si cela eft vrai, Naher, III, il paroîtra peu digne de croyance qu'il ait été capable d'un fait que l'hiftoire rapporte; & il eft plus vraisemblable · que Naffer eût environ 18. ans, que 8. à la mort de fon pere: que ce foit une erreur de copie, ou la vérité du fait, le voici tel qu'on le trouve rapporté. Naffer qui avoit appris la mort de fon pere, fit périr par les plus cruels fupplices ceux qui en avoient été les auteurs ou les complices. Cette fermeté d'efprit & de courage furprit tout le monde, & avec raison, dans un enfant de 8. ans. Elle infpira aux peuples une idée très-avantageufe de ce qu'on devoit attendre de lui. Cette elpérance ne fut pas trompée.

Tome I.

E

¡¡I. Dinaf

nides.

Sultan.

[ocr errors]

Naffer s'attira l'eftime & la vénéra→

xie, les Sama tion de fes Sujets par fa conduite, fa piété, fa valeur, & les vertus qui lui Naffer, III acquirent une haute réputation parmi tous les Princes de l'Orient. Deux ennemis s'éleverent contre lui. Ce fut Makan Roi de Dilem, qui méprisant fa jeuneffe, avoit attaqué fes Provinces; mais à qui Naffer apprit bien-tôr que les grands hommes font formés pour les qualités de l'ame, avant le nombre des années.

Ishac, Prince du Sang des Samanides, fe livrant aux défirs de fon ambition efpera profiter heureusement de la jeuneffe de Naffer. Il fe fit un grand nombre de partifans par fes libéralités envers le peuple, par fes careffes & fes manieres féduifantes envers ceux qu'il connoiffoit amateurs des nouveautés, gens hardis & prêts à tout pour leurs intérêts. Il ne manqua pas de trouver des mécontens ; & après avoir reconnu leurs difpofitions favorables, il leva l'étendard de la révolte. Naffer avec autant de courage que de prudence,fe mit en diligence à la tête de fes troupes, & éteignit la rébellion d'Ifhac par une victoire complete qui diffipa tout fon parti.

III. Dinaf tie, les Samanides.

Naffer, III

Ce Prince qui étoit d'une fanté foible, étant tombé dans une ptifie dé clarée, fongea dès ce moment à fse préparer par la prière au terme fatal de tous les hommes. Il fit conftruire un Sultan, Oratoire près de fon Palais, où il alloit prier Dieu, & chanter fes louanges, avec un nombre de fes Officiers, auffi bons Mufulmans qne lui. Cet efprit de piété dans ce Prince fe répandit parmi fes Sujets, qui font ordinairement tels que le Souverain les fouhaite. Quelques-uns par vanité, ou par un vrai défir de perfection, voulurent renchérir fur la piété des autres, & ils prirent un habit & un genre de vie différent. Ce fut l'origine des Dervifchs, ou Religieux Mufulmans qu'on place fous le regne de ce Prince Samanide, qui mourut l'an 426. de l'Hegire, de J. C. 1022. à l'âge de 37. ans, & la trentiéme de fon regne Ses grandes vertus lui acquirent le glorieux titre d'Emir-Sard, c'est-à-dire, le bienheureux Prince, dont plufieurs Poëtes & Hiftoriens celebrent les loüanges. Il eut pour fucceffeur fon fils.

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »