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tie, les Ifmae

Sultan,

borfque Giauhar, Grec de Nation, affranchi du Roi fon pere, & qui s'étoit IV. Dinaf élevé par fon mérite aux emplois mili- liens. taires, fe fut rendu maître de l'Egypte Moëz-Ledi-. entiére, par la conquête de cette Ville: nilah, IV. elle s'appelloit alors Fuftat, dont nous avons vu la fondation dans l'Hiftoire des Khalifes précédens de Bagdet. Ce fut au lieu même appellé Fuftat, que Moëz fit aggrandir & embellir cette Ville, qu'on a appellée depuis le Grand-Caire.

Nouairi, Historien, écrit que Moëz ayant regné 20. ans en Afrique, partit de Manfouriah, ville bâtie par fon pere, & paffa dans l'Ile de Sardaigne, l'an de l'Hégire 36. laiffant l'Afrique gouvernée, durant fon abfence, par JolephBen Zeiri-Ben-Menad; & après un an de féjour dans cette Ifle, il vint à Aléxandrie, où il établit le Siége de fon Empire, ayant abandonné l'Afrique, où les Prédécefleurs avoient regué 65.

aus.

Auffi tôt que Moëz fe vit paisible Poffeffeur de l'Egypte, il fit fupprimer dans les prières publiques, le nom de Morhi, Khalife des Abbassides à Bagdet: il fit avancer les ouvrages commencés pour l'aggrandiffement de la Ville,

Tome I.

I

tie, les Ifniaë

dont Giauhar fon Général avoit jetté IV. Dinal- les fondemens fous l'horofcope du Dieu Mars, dont la planete s'appelle Caher. On appella dans la fuite cette ville Al Kaherah, ou ville de Mars, & par corruption le Caire.

liens.

Moëz. Ledi

niliah, IV.. Sultan.

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Selon Schunah, ce Prince ayant réfolu de paffer en Egypte pour y faire fa réfidence avant que de quitter l'Afrique, fit fondre tout l'or & l'argent en lingots, dont il forma deux maffes, chacune du poids de cinq cent livres, qui firent la charge d'un chameau; laquelle peut aller jufqu'à mille livres pefant.

Il ajoûte que le nom de Moëz fut publié & proclamé aux priéres publiques, dans la Syrie, & même dans une partie de l'Arabie.

Schifme dans le Khalifat.

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Moëz pour établir dans l'efprit des peuples la croyance de fon origine préj tendue de la Race des Alides, dont Mahadi fon ayeul s'étoit vanté à faux, fit ajoûter à la prière publique cette formule: Vive Ali, dont toutes les actions ont été loüables.

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Ce Schifme parmi les Nations Ma

IV Dinaf

hométanes, dura plus de 200. ans, depuis l'an 362. de l'Hégire, jufqu'en tie, les Ifmae$67. que Nourredin, Sultan d'Alep & liens. de Syrie, & Saladin fon Général en Moëz-LediEgypte, fupprimerent le Khalifat des nillah,IV. Sul Fathémites, & rétablirent celui des Aban. baffides en reconnoiffant Moftadhi

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pour feul & légitime Khalife, Souverain Iman, où Pontife des Muful

mans.

Moëz mourut l'an 365. de l'Hégire, âgé de 45. ans, après un Regne de 20. ans en Afrique, & de 3. en Egypte, laiffant pourSucceffeur fon fils,qui fut proclamé Khalife dans la Ville même de

la Mecque On affure que lorsqu'il quitta l'Afrique pour venir établir le Siége de fon Royaume en Egypte, ce Prince fit tranfporter auffi les corps de fes Ancêtres, qui furent renfermés dans les magnifiques caveaux qu'il fit conftruire pour leur fépulture & la fienne, dans la fuperbe Ville du Caire, où il acheva le

cours de la vie.

Nous avons vû ci-devant ce que répondit ce Prince à quelqu'un qui lui demandoit la généalogie de fa Race. Les Hiftoriens ont vanté la juftice & la modération de ce Prince, & fur-tout Ebn-Hani, Efpagnol de naiffance. &

Arabe d'origine, qui rapporte plufieurs IV, Dinaf- exemples de fes qualités & de fes vertie, les Ifmae- tus. Il laiffa pour fucceffeur fon fils

liens.

Moez-Ledi

Aziz-Billah.

millah,IV.Sul- Remarques fur la Vie & le Regne de Moez-Ledinillah.

tan.

Ce Prince, que le Traducteur Delmacin appelle Mugazzoldinillah, défigurant tous les noms à fon ordinaire, étoit d'un naturel fort doux, amateur de la justice, & de très-bonnes mœurs.

La femme d'Aschir, * dont la maifon fut éteinte, avoit mis en dépôt chez un Juif une robe de drap d'or, garnie de pierreries. Quand on lui demanda de la rendre, il répondit qu'il ne fçavoit ce que c'étoit: prenez-en une partie pour vous, lui dit cette femme, pour ne pas tout perdre, il fit la même réponse. Elle vint porter fes plaintes au Khalife, qui fit venir le Juif. Il nia la chofe, comme il avoit déja fait. On le mit à la question; mais il la foutint fans rien avoüer. Enfin le Khalife ordonna qu'on allât foüiller dans toute fa maifon, & qu'on la dérnolît même,

** Ce fameux Gouverneur d'Egypte, dont nous avons beaucoup parlé fous les Khalifes Abbaffides,

s'il le falloit, jusqu'à ce qu'on eût trouvé ce dépôt. En abattant une muraille tie, les Ifmaeon y trouva dans l'épaiffeur un coffre liens.

I V. Dinaf

de fer, où étoit cette riche robe, dont Moëz-Ledile Juif avoit auparavant arraché deux nillah,IV.Suk. groffes perles, qu'il avoit vendues fei- tan ze cens écus. Le Khalife admira la beauté & la richeffe de cette robe. Alors cette généreufe femme le fupplia de vouloir la garder; en lui difant: Seigneur, elle convenoit autrefois aut rang que je tenois, lorfque mon mari étoit Souverain de l'Egypte : elle convient aujourd'hui au vôtre. Le Khalife la remercia de fa générofité; mais il refufa ce riche & fuperbe préfent qu'elle remporta.

Moez étoit fort adonné à l'aftrologie judiciaire, en laquelle il avoit une croyance fuperftitieufe. Un faiseur d'horofcope l'ayant menacé d'un grand péril, auquel il feroit exposé en un certain jour de l'année, ce Prince crédule, pour s'en garentir, fit conftruire un appartement fouterrain, où il s'enferma jufqu'à ce que ce jour critique fût paffé: ce qui dura une année entiére, pendant laquelle Giauhar fon Miniftre gouverna les affaires de l'Etat.: Peu de tems après avoir quitté fon fou

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