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Jean. 20. v. 30 id. 21. v.

par

écrit: & cette même Ecriture étant

29. 1. Cor. 11. quelquefois fi difficile à entendre que plufieurs, dit faint Pierre, l'expliquent dans un fens d'autant plus abfurde, qu'ils

.34.2.The

2. v. 14.

2. Ep. de

S Jean.v.12. y trouvent leur propre ruine, & leur con3 Ep. de faint damnation éternelle.

Jean. V. 13.

Ꭴ 14.

2. 16.

Ch.20. v. 30. id. ch. 21. v.

25.

Luc ch. 1

Tout le monde fçait que l'histoire Bp. 2. ch. 3. du faint Evangile, (qui ne contient, dit faint Jean, qu'un abregé de la vie, & les principales maximes de la morale & de la doctrine de JESUS-CHRIST,) ne fut écrit que long-tems après la mort du Sauveur du monde, & en partie fur la Tradition. L'Eglife naiffante avoit cependant des principes de Chriftianif me, fondez fur les prédications de JESUS-CHRIST, que les premiers fidelles ne pouvoient avoir qu'à la faveur de cette Tradition, comine on le peut voir par ce que dit faint Paul dans fa preCh. 11. v. 2. miere aux Corinthiens: Je vous louë, dit ce grand Apôtre, de ce que vous vous fouvenez de moi en toutes chofes, &que vous gardez les Traditions & lee regles que je vous ai données par conféquent nous recevons avec refpect, 2. Theff. 2. fuivant le précepte de l'Apôtre, tout ce qui nous a été enfeigné, foit de vive voix, foit par écrit. Ainfi quand MefGeurs les Prétendus Réformez, nous

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demande

a

cap. 3.

demandent raifon de plufieurs pratiques de la Sainte Eglife Romaine, nous repondons à ces Meffieurs avec S. Vincent Adv. haref. de Lerins, que ces mêmes pratiques ayant été reçûës d'un confentement unanime dans tous les tems, fans pouvoir trouver leur fource & leur origine, n'y qu'aucun Pere de l'Eglife s'y foit oppofé; il faut abfolument qu'elles viennent de la doctrine verbale des faints Apôtres, ou de ceux à qui Dieu a donné une autorité abfolue dans l'Eglife: car je demande à Meffieurs les Prétendus Réformez, s'il feroit naturel de croire que quelques dogmes pernicieux fe fuffent introduits dans l'Eglife, fans que les Conciles & les faints Peres s'élevaffent contre de pareils abus; c'eft ce qui n'entrera jamais dans un efprit bienfait, & dépouillé de toute prévention.

a Saint Vincent exerça long-tems la charge de Préteur Romain, avec beaucoup de probité & de fageffe. Son efprit le po tant à la retraite, il fe retira dans le célebre Monaftere de Lerins, que S. Honoré, depuis Archevêque d'Arles, fonda l'an 375. dans l'Ifle nommée S. Honorat fur les côtes de Provence, où S. Vincent compofa entre autres fon excellent Traité intitu lé, Le Pelerin, qui eft un merveilleux tréfor de doctrine, pour combattre les amateurs des nouveautez. Ce Saint que l'on conjecture avoir été frere de S. Loup Evêque de Troye, mourut environ l'an 450. fous l'Em. pire de Theodofe 11. & de Valentinien III. S. Leon Pape tenant la Chaire de S Pierre. S. Vincent avoit Tiké au Concile général d'Ephef.

Enfin fans la Tradition, quelle certitude avons nous des hauts faits d'un Aléxandre, d'un Annibal, d'un Scipion, d'un Céfar, d'un Pompée, & d'une infinité d'autres grands hommes de l'antiquité, que des fiecles prefque innombrables éloignent de nos âges? Qui apprendra à la postérité la plus reculée, les actions inoüies, & les victoires fans nombre d'un Louis XIV. dit LE GRAND, fi le bronze & les monumens éternels élevez à fa gloire, ne confervent la Tradition & la mémoire de ce Heros? Quelle feureté les Monarchies les plus anciennes, & les Etats qui font trophée de leurs antiques fondations, auront ils non-feulement de la premiere fource de leur origine, mais encore des conftitutions & loix fondamentales de leur établissement? à moins

que l'hiftoire appellée profane, pour la diftinguer de l'hiftoire facrée, ne vienne à notre fecours, afin de nous débrouiller de cet obscur cahos, ce qui eft réellement de la vérité, d'avec ce que les fables veulent nous en impo

fer.

Il y a donc du renversement de raison de ne pas admettre une Tradition, fans laquelle rien n'eft certain dans l'uni

vers; finon il faut que nous vivions dorénavant comme des bêtes, fans ofer faire aucunes refléxions fur ce qui frappe nos fens, puis qu'étant dans un doute continuel touchant la fource radicale de ce qui paroît à nos yeux, nous fommes en droit de croire que toutes ces chofes font des effets de la fantafque production du pur hazard; & pour lors au lieu d'être Chrétiens, nous ferons de véritables & parfaits Pirrhoniens. a

J'avoue que c'eft par le motif d'une fine politique, que Meffieurs les Prétendus Réformez rejettent fi obtinément la Tradition: car leur étant impoffible de nous montrer l'antiquité de leur doctrine, ces Meffieurs regardent comme chimeres ce qui prouve la pri mauté ancienne de notre croiance, & la nouveauté de la leur.

Un jour que j'étois en converfation à Utrecht, avec un vieux Ministre,

A Les Pitthomiens étoient d'anciens Philofophes Scepriques, qui prétendoient que l'on devoit toûjours douter de ce qui étoit même vifible & palpable: en forte que tout n'étoit que préjugez dans la nature. Ce qui les engageoit à faire une recherche continuelle de la vérité. Ils vivoient l'an de Rome 450, environ 300. ans avant JESUS-CHRIST.

2. v. 14.

nommé le fieur Martin, a je lui demandai pourquoi il ne fuivoit point les ordres de faint Paul, qui dit: Gardez les 2. Theff. ch. Traditions que vous avez apprifes, foit ver balement, foit par mes Lettres. Ce bon vieillard me fit réponse, que les Tradi tions dont parloit ici faint Paul, avoient éte mifes renfermées depuis dans la Sainte-Ecriture. Moi qui croiois faire au Miniftre un argument un peu fort, je fus étonné de cette réponse, à laquelle je ne m'attendois pas; je coutinuai cependant à lui demander, s'il pourroît prouver par la Sainte-Ecriture la folution qu'il venoit de donner à ma difficulté: le vieux Ministre m'avoủa franchement que cela lui étoit impoffible, attendu que la Sainte-Ecriture n'en difoit pas un mot. Apparemment, Monfieur, lui dis-je, que c'eft la Tradition de votre Eglife qui vous l'apprend. Pour lors le Miniftre voiant bien qu'il étoit pris, n'ofa me répliquer; & aiant reçû fon filence pour un aveu formel, nous finîmes notre entretien, & je me retirai en avertiffant ce vieux Miniftre, plus

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Ce Miniftre eft l'Auteur de cette Bible in fol. vol. expliquée par des nottes de Theologie & de Cri rique, fur la verfion ordinaire des Eglifes Réformées. Il soit en France avant la démolition du Temple de Charenton.

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