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leurs places s'acquittent exactement de leur devoir, AN. 1528, exercent l'hofpitalité & foulagent les pauvres.

tieres.

V.

Enfin le dernier decret ordonne, que pour empêcher Autres decrets la profanation des cimetieres, ils feront clos & fermez fur les cimele plutôt qu'on pourra le faire, & au plus tard trois ans après la publication des reglemens de ce concile ; & que fi ceux qui doivent en avoir foin, négligent de le faire, ils feront punis fuivant la volonté de l'ordinaire. Après tous ces decrets on regla la décime que le roi demandoit, pour aider au payement de la rançon des deux princes fes fils, & on finit le concile.

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VI.

Révolte daus

d'Utrecht à

Luthéranifme,

Vitraject.

ecclef.du Paise

y avoit huit cens ans que les évêques d'Utrecht étoient feigneurs fpirituels & temporels de la province la province qui porte ce nom, lorfque l'héréfie Luthérienne y pé- l'occafion du nétra : Et comme il n'y avoit point de païs mieux dif- Jean Berar pofé à la révolte que celui-là, il s'en fallut peu que le Chronic. epifc. nombre des hérétiques n'égalât d'abord celui des ca- Gazey. hift. tholiques. L'évêque qui étoit alors Henri de Baviere, Bas. le cinquante-huitiéme depuis l'établissement du fiége épifcopal, s'oppofa avec tant de lenteur au progrez de l'héréfie, que le mal devint bientôt incurable. Les Luthériens fe révolterent à la premiere recherche que l'on fit de ceux qui répandoient cette mauvaise doctrine, & incapables de soutenir la guerre contre l'évêque & le chapitre, ils appellerent à leur fecours Charles d'Egmont duc de Gueldres, qui depuis long-tems afpiroit à la feigneurie d'Utrecht. Charles vint avec des troupes, qui furent introduites dans la ville fans aucune réfiftance; il s'empara des villes de Deventer, de Harderwik, & le reste de la province fe rendit, à l'exception de la forteresse de Tyles, devant laquelle on mit le fiége. L'évêque & le chapitre fe trouvant ainfi furpris,

a

Tome XXVII.

B

VII.

L'empereur

AN. 1528. eurent recours à l'empereur Charles V. en qualité d'ar chiduc des Pays-bas, & lui repréfenterent que les ducs de Gueldres ayant toujours été ennemis de la maison d'Autriche, il ne devoit pas fouffrir qu'il s'emparaffent de la feigneurie d'Utrecht,à caufe des liaisons très-étroites qu'il y avoit eu de tout tems entre les rois de: France & ces ducs. Cette raifon toucha l'empereur; mais demande l'u- comme cette province étoit à fa bienféance, il répondit nion de la fei- à l'évêque & au chapitre, qu'il étoit fur le point de contrecht aux clure une paix avantageufe avec la France, dont le duc Paysite notit. de Gueldres étoit allié, & qu'il ne pouvoit le traverser, ecclef Belgic. à moins que la fouveraineté d'Utrecht ne fût unie au: domaine des Pays-bas, ce qui marquoit affez nettement qu'il vouloit être maître de cette feigneurie, pour récompenfe du secours qu'on lui demandoit.

gneurie d'U

Pays-bas.

Val. André to

pogr. Belg.

La condition paroiffoit affez dure, puifqu'il s'agiffoit de perdre entierement une fouveraineté : mais l'évêque & le chapitre ne penfant qu'à faire au duc de Gueldres tout le mal qu'ils pourroient, en lui oppofant un adverfaire auffi puiffant que l'empereur, confentirent à fe rendre fes fujets; mais comme on vouloit pour cimenter cette union, que l'autorité du faintfiége y intervînt, on eut recours au pape Leon X. qui ayant befoin de l'empereur pour élever à la fouveraineté de Florence la maifon de Medicis, lui accorda tout Le pape ap- ce qu'il voulut.

VIII.

prouve le

feigneurie

De rebus ec

tranfport de la Il autorifa l'union de la feigneurie d'Utrecht aux d'Utrecht à Pays-bas, & fuppléa de fa pleine puiffance apoftolique l'empereur à tous les défauts qui pourroient être intervenus dans slef. Ultrajec- le traité. Ce transport de la domination temporelle du in quarto im- pays à Charles V. du confentement de l'évêque & du pr. an. 1725 clergé, fe fit le vingt-un d'Octobre de l'année 1528.

tenfis hiftoria

pag. 1..

IX.

paix entre

le roi de Fran

La raison que l'empereur avoit alléguée à l'évêque AN. 1528. & au chapitre d'Utrecht n'étoit pas fans fondement; il étoit vrai qu'on parloit fortement de paix entre l'em- On parle de pereur & le roi de France : & il paroît qu'on n'étoit l'empereur & fur le tems de la révocation de Lau- ce fans fuccez en différend que trec, qui commandoit l'armée françoife en Italie. L'empereur prétendoit qu'elle devoit précéder la liberté des deux jeunes princes qui étoient en ôtage à Madrid, & François I. foutenoit qu'elle n'en devoit être que la fuite, ou que du moins ces deux chofes devoient s'exécuter en même tems. Les miniftres de l'empereur perfuadez que le roi de France avoit raison, pressoient leur maître de fe contenter de la garantie du roi d'Angleterre qui fe vouloit charger de l'accompliffement du traité. Le feul chancelier Gattinara étoit pour la continuation de la guerre, & fon avis fut fuivi. Les ambaffadeurs de France & d'Angleterre qui étoient à Burgos, voyant l'empereur obstiné sur l'article de la révocation de Lautrec avant toute autre chofe, lui demanderent leur congé le vingtiéme de Janvier 1528. mais il leur répondit qu'il falloit pourvoir à la fureté de ses miniftres auprès de leurs maîtres. Les deux hérauts d'armes que ces ambassadeurs avoient avec eux, dont l'un se nommoit Guyenne & l'autre Clarence, firent demander à sa majefté impériale une audiance qui leur fut accordée le vingt-deuxième Février à Burgos.

X.

Les hérauts

de France &

L'empereur étant entré dans la falle d'audiance & placé fur fon Trône, les deux hérauts ayant leur cot-des deux rois te-d'armes fur le bras s'approcherent, & après trois ré-d'Angleterre vérences le genou en terre, s'avancerent jufqu'au pied guerre à Chatdu Trône, où Clarence demanda fureté pour leurs per-les v. fonnes tant qu'ils feroient dans les états de l'empereur,

déclarent la

AN. 1528. & un fauf-conduit pour en fortir : ce qui leur ayant

XI.

Reproches in

l'empereur fait

CC.

De Anton. de

Charles V.pag.

151.

été accordé, Guyenne & Clarence lurent la déclaration de guerre, ce qui irrita fi fort l'empereur, qu'après avoir reçu le mémoire de la main des hérauts, qui s'étoient revêtus de leurs cottes-d'armes, il relegua les ambaffadeurs de France, de Venise & de Florence à vingt lieuës de fa cour, & leur donna des gardes. Il ménagea un peu plus l'ambaffadeur d'Angleterre, dans l'efpérance de détacher fon maître de la confé

dération.

De plus l'empereur s'étoit vanté en présence de toujuricux que te fa cour, que deux ans auparavant il avoit dit, en au roi de Fran- parlant au premier président de Grenoble, ambassaMémoire du deur du roi de France, qu'il étoit prêt de vuider seul Bellay liv, 3. à feul fa querelle avec fa majefté très-chrétienne, & Vera hift. de qu'il étoit furpris de ce qu'elle, qui faifoit une fi haute profeffion de générofité, n'avoit point accepté le défi qu'il lui avoit fait alors. Mais le préfident interrogé sur ce sujet, répondit positivement que l'empereur ne lui avoit jamais tenu de pareils difcours, & que quand il l'auroit fait, il ne fe feroit pas chargé d'en porter la parole à son maître, sa majesté impériale ayant un ambassadeur en France, à qui elle en pouvoit donner l'ordre. François I. pour fe juftifier de ces reproches, fit venir l'ambaffadeur de l'empereur, fe plaignit hautement des difcours de fon maître, & lur préfenta un billet, qu'il le chargea de lire & de rendre à l'empereur ; & fur ce que l'ambaffadeur refusa l'un & l'autre, le roi lui en fit faire la lecture. Cet ambassadeur étoit Nicolas Perrenor de Granvelles, d'une famille peu confidérable de Franche-comté, mais homme de tête, & d'une grande étenduë d'esprit.

XII.

François I. dé

à un combat fingulier. ra ibid. p.153.

L'écrit du roi contenoit en peu de mots fa jufti- AN. 15 28. fication fur le reproche que l'empereur lui faifoit d'avoir manqué à la parole, & de n'être point homme e l'empereur d'honneur ; c'étoit un cartel de défi, par lequel il appelloit Charles V. en duel pour avoir réparation l'épée à la main, de l'injure qu'il avoit reçue; & fur refus fit Granvelles de s'en charger, parce que que ambassade étant finie, il n'avoit plus de caractére, envoya l'écrit par un héraut d'armes, qui le remit l'empereur à Valladolid.

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Anton. de Vele Mem. du Belfon Guicciardin. illiv.18. Bouch.

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lay liv. 3.

part. 4.

Cartel de défi

héraut.

de France tom.

çois 1. p. 372.

V.par

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Nous François par la grace de Dieu, roi de XIII. » France, seigneur de Gennes, &c. A vous Charles qu'il lui enpar la grace de Dieu, auffi élû roi des Romains & voye par un » roi d'Espagne. Nous vous faifons fçavoir qu'étant Dupleix. hift. averti qu'en toutes les réponfes que vous avez fai- 3. vie de Fran»tes aux ambaffadeurs & hérauts envoyez de notre Dans la vie de » part vers vous pour le bien commun de la paix, » vous aviez pris prétexte de refus fans fondement ni tom. 1.p. 336. raison, en m'accufant injustement d'être un cavalier perfide, d'avoir manqué à la foi & à la promeffe que je vous avois faite, & de m'être échappé furti»vement de vos mains, c'est ce qui nous oblige, pour la réparation de notre honneur de vous envoyer »ce cartel de défi (quoique nous fçachions qu'un homme à qui on fait faire par force une promeffe, » n'eft pas obligé de la tenir) nous avons pourtant voulu l'envoyer pour la défense de notre honneur, que nous avons toujours confervé avec grand foin, & que nous garderons cherement, s'il plaît à Dieu, jusqu'au dernier de nos foupirs. Pour cet effet vous faifons entendre que fi vous nous avez voulu ou voulez charger de perfidie, non- feulement en ce

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