AN. 1530. VII. plaint du juge Ferrare. 20. Paul Jov. lib. 27. & de la puissance où nous voyons aujourd'hui les grands ducs de Toscane, qui doivent toute leur forLe pape se cune à l'empereur Charles V. Clement VII. ne fut ment de l'em- pas fi content du jugement que ce prince porta fur veur du duc de l'affaire du duc de Ferrare. Comme ce duc lui avoit reinis ses intérêts entre les mains, Charles crur devoir examiner quelle étoit la justice qui lui étoit dûë, afin de la lui rendre ; & l'examen fait, il prononça uchesne des papes , vie que Modene & Reggio appartenoient de droit à ce de Clement duc, & qu'il recevroit feulement une nouvelle in vestiture de ce duché, en payant cent mille ducars au souverain pontife, avant le vingt- neuviéme de Juin , fête des apôtres saint Pierre & saint Paul. Clement VII. fut tellement irrité de ce jugement, qu'il ne voulut point le racifier , ni recevoir le payement des deniers , de quoi l'empereur se mic fort peu en peine : il fallut toutefois que le saint pere en passat Charles étoit parti de Boulogne le vingt-deuxiéme parc de Boulo-de Mars pour se rendre en Allemagne , après avoir gne pour fa donné ordre aux affaires d'Italie , & le pape le fuivit quelques jours après pour aller à Rome. L'empereur va hist . de alla d'abord de Boulogne à Mantouë , où le duc Charles v.pas . Frederic de Gonzague le reçut magnifiquement penskidan . in dant trois jours , & fa majesté impériale en recon noissance, érigea en duché fon écat, qui n'étoit que marquisat auparavant. Ce für de-là que, fuivant le Stond,hoc ann. conseil de Ferdinand son frere , la diéte d'Ausbourg qui avoir été indiquée au huitiéme d'Avril, fut protogée jusqu'au vingtiéme de Juin fuivant : de quoi les Lathériens ne furent pas fâchez, parce que cette prorogation leur donnoit le tems de travailler avec par-la. VIII. magne. com. lib. 7. p. 208. Belcarius lib. 20. 2. 3. AN. 1530. IX. bourg Sleidan. loco plus d'exactitude à dresser la confession de foi qu'ils De Mantouë Charles V. traversa les terres de la x. у eur Luthériens. l'en empêcherent, lui représentant qu'il ne pouvoit AN. 1530. fe dispenser de les entendre dans la diéte , pour sça voir quelle étoit leur créance. Cette dispute retarda la procession qui se fit ensuite avec beaucoup de pompe , & à laquelle l'empereur assista avec édification. Comme ce prince avoit défendu à tous les prédiL'empereue cateurs de la nouvelle religion, de faire aucune préprêcher aux dication jusqu'à la conclusion de la diéte, il encore quelque dispute à cette occasion; plusieurs Sleid. in com. obéirent. Luther conseilla de se soumettre à cette dé fenfe, parce qu'elle n'étoit que pour un tems limi. té, inais plusieurs princes Protestans prétendirent que cette défense ne les regardoit point, & s'obstinerent à vouloir faire prêcher leurs ministres : mais l'empereur leur ayant marqué d'un ton assez haut qu'il vouloit être obeï, ils se soumirent comme les autres : tout étant ainsi reglé, la diéte commença un lundi vingtiéme de Juin , qui écoit le jour marqué : on en fic Esprit avant l'ouverture par une meffe du Saint-Esprit qui fut fo. la dite, ala-lemnellement chantée dans l'église cathédrale, & à reftans alic. laquelle l'empereur ordonna à tous les princes & Sleidan.ibid. électeurs de l'empire d'allister. Cet ordre embarassa Coenie hoc fort les princes Protestans , parce que l'électeur de Saxe étant grand maréchal de l'empire, devoit faire sa charge à cette messe , & porter l'épée devant l'empereur dans de semblables cérémonies. Ils confulterent leurs théologiens, qui déciderent que dans un cas semblable , il étoit permis à l'électeur de se trouver à la messe , non pas comme une action de religion ; mais seulement pour faire son office ; & là10.4.4 Rcg.18. dessus ils citerent l'exemple de Naaman, auquel le pro XI. Messe du Saint an. p. 207. AN. 1530 conc. Trid. lib. 3. cap. 3. . phére Elizée permir de soutenir le roi de Sirie son . hif. Après la messe, qui fur célébrée par l'archevêque Ferie de Los de Mayence, on alla à l'hôtel de ville , ou la diéte ther aux memdevoit s'affembler. Luther , qui eûc bien voulu faire d'Ausbourg. dominer son parti dans cette diéte, adressa à tous ceux qui devoient la former un écrie fore vif con-7. p. 230. tre la cour de Rome , & en même-tems affez arti. ficieux, pour faire croire à ceux qui n' n'étoient pas fuffisamment instruits, que la vérité avoit abandonné l'églife Romaine pour passer dans fon parti. Mais cet écrit ne fic impression que sur ceux qui étoient déja dévouez aux opinions nouvelles & n'empêcha point le parti Catholique de parler fortement pour la défense de la vérité dans la diéte. Après que cous ceux qui la composoient eurent pris leurs places l'empereur étant sur son trône, portant le sceptre, la d'Aleldamas couronne, le manteau impérial, & ayant devant lui com. lib. 7. p. l'épée nuë sur une cable , l'électeur de Saxe , George marquis de Brandebourg , Ernest. François de Lunes Sleidan. in comment. lib. XHI. Premiere séance de la diéte 409. feq. An. 15300 bourg, Philippe landgrave de Hesse & Wolfgang , chacun y proposât par écrit ce qu'il jugeoit à propos ; & qu'on pût délibérer sur les propositions que l'on у feroit pour procurer la paix & le repos à l'Allemagne. La diéte ayant mis l'affaire en délibération, l'on itacua qu’on commenceroit par ce qui regarde la religion. La seconde séance se tine le vingt-quatriéme du même mois, fête de saint Jean-Baptiste. Le cardinal Campege y fit un discours latin, en présence de l'empereur & des princes. Il releva fort la vertu & la piété de l'empereur, & exhorta les princes à luiêtre soumis & à lui obéir ; promettant au nom du pape , que de son côté la sainteté feroit tout ce qui dépendroit d'elle, pour les engager tous à faire profession d'une même foi , & à entreprendre d'un commun ac XIV. Seconde séan ce. Sleid. ibid. ut fupràp:212, ܪ . |