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AN. 1528." qui regarde la promeffe que nous vous en avons faite, ou notre liberté; mais que vous nous accufiez même d'avoir jamais fait la moindre chose qui » ne fe doive faire par un gentilhomme d'honneur » & de probité, nous difons que vous en avez menti par la gorge, & qu'autant de fois que vous le direz, autant de fois vous en aurez menti, étant réfolu » de défendre notre honneur jufqu'au dernier bout » de notre vie. Pourquoi, puifque contre vérité vous » nous avez voulu charger, déformais ne nous écri» vez aucune chose, mais marquez-nous le champ où »nous puiffions nous trouver feuls vous & moi, » ou chacun avec un fecond, & nous vous porterons les armes, proteftant que fi après cette déclaration, » vous écrivez ou parlez contre notre honneur, la honte d'avoir refufé ou différé le combat, tombera » toute fur vous, puifque par ce feul moyen nous pou→vons mettre fin à toutes écritures & paroles. Fait en → notre bonne ville & cité de Paris, aujourd'hui vingthuitième de Mars l'an 1527. avant Pâques (c'est-àdire en l'an 1528. comme on compte aujourd'hui) figné, François.

XIV.

Charles V. en

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Charles V. ayant reçu ce cartel l'accepta, & fans Coyles are trop penfer à ce qu'il étoit convenable de faire, il crut cartel au roi que fon honneur l'engageoit non-feulement d'accepter le défi, mais encore d'envoyer un cartel de fa part

François I.

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au roi de France; il choifit pour le porter un homme de Bourgogne, homme également habile dans les armes & dans la négociation. Ce cartel contenoit un récit du traité de Madrid & les réponses qu'il avoit faites au premier président de Bourdeaux. Il y disoit, que François I. en avoit fort mal agi à son égard, jusqu'à

le traiter de pédant, parce qu'il avoit cité les loix pour AN. 15′28. décider une affaire d'honneur; il marqua pour le lieu

du combat une petite ifle que forme la riviere qui paffe

in quarto vie

à Fontarabie. Bourgogne porteur de ce cartel de défi, Daniel hift. de étant arrivé auprès de François I. ce prince lui donna France tom. 5. audiance fur un échaffaut dreffé dans la grande falle de François I.. du Palais, vêtu de fes habits royaux, accompagné de fes princes, & en préfence de tous les ambaffadeurs qui étoient à fa cour.

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pag. 598.

XV.

Audiance que

raut de l'em-

Anton.de Vera

Auffi-tôt que Bourgogne parut à l'audiance, le roi Farrêtant tout court, lui dit, qu'il lui donnât feule-François I. ment la fureté du champ de bataille, & non autre cho-donne au héfe. Le heraut repliqua qu'il la portoit, & qu'il lui di- pereur. roit conjointement ce que l'empereur lui avoit com- hist.de Charles mandé de dire; mais le roi repartit qu'il ne vouloit P155 que la fureté & l'affignation du lieu fans autre raifonnement: & auffi-tôt il fe retira dans une autre chambre. » Bourgogne en le fuivant lui dit : que fi sa majefté ne le vouloit pas entendre, il pourroit difficilement lui donner un cartel, & lui défigner un lieu; qu'il l'affuroit d'avoir un écrit qui l'en informeroit; qu'il eût donc agréable de le recevoir,, que c'étoit par ces paroles qu'il le lui devoit apprendre : qu'à son avis il ne pouvoit féparer ce qui étoit fuperflu, d'avec ce qui étoit néceffaire: qu'avec la » même liberté que fon héraut avoit euë en Efpagne, il lui fût permis de faire sa charge ou qu'on lui donnât un acte qui fit connoître comme les chofes s'étoient "paffées. Ce dernier article lui fut accordé : on lui don-» na fon congé & un fauf-conduit pour s'en retourner; mais Bourgogne, pour mieux juftifier fon voyage & Phonneur de Charles V. fon maître, follicita durant

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29

AN. 1528. trois ou quatre jours un des favoris du roi pour lui faire avoir audiance, proteftant de nouveau que fon écrit marquoit le lieu du combat, quc le roi le devoit recevoir, ou lui accorder la permiffion de publier, que fi le combat n'étoit point exécuté, c'étoit par la faute de sa majesté. Le favori lui répondit que sa commisfion étoit faite, qu'il pouvoit s'en retourner, que le roi ne vouloit plus l'écouter, & que s'il paffoit outre, il le feroit pendre: Et en même-tems il fit élever une potence pour intimider le heraut, & l'obliger à s'en Afezeray abré-retourner au plutôt. Tel fut le fuccès de ces défis muge chrono!.com. tuels, qui ne furent, dit Mezeray, que de belles pieFanf. 1. pag. ces de théatre qui ne fe terminerent qu'à des rodomon346. tades de part & d'autre.

4. hift. de

XVI.
Le roi de Fran-

re la

en guerre

Flandre.

La difpofition dans laquelle fe trouvoit ces deux ce preffe Hen. princes, ne pouvoit que produire une guerre assez viri VIII. de fai- ve, non-seulement en Italie, mais encore du côté des Pays-bas, de la Bourgogne, des Pyrennées, fur l'océan, & fur la méditerranée. François I. preffa Henri VIII. d'entrer avec lui dans la Flandre, qui étoit alors dégarnie de gens de guerre, offrant que les villes qui feroient prifes demeureroient à fa majesté Angloife, jufqu'à ce qu'elle eût été remboursée de tout ce que l'Espagne lui devoit, & qu'enfuite on les partageroit. Mais comme le roi d'Angleterre eût beaucoup plus perdu que gagné dans une rupture avec les Paysbas, fon principal revenu confiftant dans le commerce de fes fujets avec les Flamands, qu'il ne pouvoit rompre fans s'attirer la guerre civile, il demanda quarante jours pour donner le loifir à fes marchands de retirer les effets qu'ils avoient dans les Pays-bas, il proposa ensuite une fufpenfion d'armes pour huit

mois entre la France & les Pays-bas ; & comme il fça- AN. 1528. voit que l'argent étoit l'unique moyen de la faire accepter par le roi, il offrit cependant de lui faire compter en attendant trente mille écus pour la guerre d'Italie, qui furent auffi-tôt acceptez. Tous les efforts de l'armée de France tournerent donc du côté du royaume de Naples.

XVII.

s'avance du

Lautrec avoit déja reconquis la plus grande partie Laitte du Milanez, & eût pû aifément se rendre maître de laRomagne & Milan, s'il n'eût reçu des ordres exprès de rendre tou- côté de Nates ces places à François Sforce, & d'aller à Rome dé-ples. Mem. du Bellivrer le pape. Comme il entroit dans la Romagne, il lay liv. 3. apprit que le faint pere s'étoit fauvé, & que les impériaux, au bruit de fa marche avoient quitté Rome pour aller défendre le royaume de Naples. La pefte avoit diminué leur armée de plus des deux tiers, & l'on remarqua que l'année achevée, il n'en resta pas deux cens exemts des effets de la vengeance divine; ce qui faifoit que les généraux ne pouvoient prendre aucunes mesures certaines pour s'oppofer aux efforts de la

ligue. Le pape n'étoit pas encore engagé dans la con-
fédération, & il ne fçavoit quel parti prendre ; il ne
vouloit point ratifier le traité fait avec le duc de Fer-
rare; il exigeoit des Venitiens de retirer leurs troupes
de Ravenne; & ceux-ci qui avoient de grandes pré-
tentions fur cette place, différoient toujours de fatis-
faire sa sainteté ; enforte que Lautrec, pour la conquê-
te qu'il méditoit, ne pouvoit guéres compter que
fur
fon armée. Il ne laiffa point de traverser l'état ecclé-
fiaftique avec huit mille lanfquenets, commandez par
le comte de Vaudemont; trois mille Suiffes, fous les
ordres du comte de Tende; trois mille hommes de
Tome XXVII.
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AN. 1528.

XVIII.

Conquêtes de

la Pouille, &

lay ibid. ut fu

pra

pied François, fous le fieur de Burie; quatre mille Gascons, fous Pierre de Navarre, & dix mille Italiens ce qui faisoit une armée de plus de vingt-huit mille hommes.

Sur la fin de Février Lautrec arriva dans l'Abrufse, Lautrec dans & toutes les villes, Afcoli, Aquila & autres lui ouvriprife de Melfi. rent leurs portes & le reçurent comme leur libérateur. Men da Bel- L'armée impériale avoit pris les devants, parce qu'elle n'avoit point d'artillerie. Le général François fit traîner la sienne le long de la côte ; ce qui lui facilitoit l'entrée dans la Capitanate, où il reçut les quatre vingt mille écus de traitte-foraine qui fe payoient au mois de Mars dans cette province. Il en profita en entrant dans la Poüille. La ville de Sulmone fe rendit à lui fans attendre d'être fommée, & il auroit aifément conquis tout ce pays, fi Philibert de Châlons, prince d'Orange, réfolu de garder le chemin par où les vivres venoient aux impériaux du côté de Bari & de Siponto, ne fe fût campé fur une éminence défenduë par le canon de la ville de Troja. Lautrec cependant Î'en chaffa, & la nuit fuivante toute l'armée impériale délogea fans bruit, & fe retira à Naples dans un défordre qui auroit rendu sa défaite infaillible, si elle eût été poursuivie : mais Pierre de Navarre fut d'un avis contraire; & Lautrec le préférant à celui des autres, s'amusa à battre la ville de Melfy, dans laquelle étoit Jean Carraccioli avec trois mille hommes de gar nison, qui se défendirent avec beaucoup de valeur; mais dans le fecond affaut ils furent emportez & tous pafferent au fil de l'épée avec près de quatre mille habitans. Le prince de Melfy fut fait prifonnier de guerre; fa femme & fes enfans s'étant retirez dans le châ

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