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& qu'on pourroit accommoder à fon avantage le procès qu'il avoit avec le comte de Nassau pour AN. 1530. pays de Hesse. Mais toutes ces tentatives & ces belles Cock. in act. &c. promeffes furent inutiles.

hoc ann. p. 212.

Remontrances de

Proteftans.

Le feptiéme de Septembre l'empereur convoqua XXIX. dans fon palais tous les princes & députez Catholi- l'empereur aux ques, avec ordre de s'y trouver à l'heure de midi: Sleidan. in comm. deux heures après il manda l'électeur de Saxe, & lib. 7. p. 218. fes affociez ceux-ci ne furent pas plûtôt arrivez qu'il fit retirer les autres, & retenant auprès de lui Ferdinand fon frere, les évêques de Conftance & de Seville, Grandvelle & Truchfés, Frederic Palatin porta pour lui la parole, & dit que fa majesté impériale avoit efperé que les Proteftans ayant été fi gracieufement reçus & avec tant de bonté, jusqu'à souffrir qu'ils préfentaffent leur confeffion de foi, elle s'étoit flattée qu'ils se soumettroient : que trompée dans fon attente, elle avoit bien voulu, à la requête des princes, qu'on en choisit quelques-uns des deux par tis pour terminer les differends à l'amiable; ce qui lui avoit donné quelque efperance d'une prochaine union. Que maintenant elle connoiffoit avec un vrai chagrin, qu'ils s'éloignoient de la vraie foi sur ses principaux articles; qu'elle n'auroit jamais pensé que les Luthériens, qui n'étoient, pour ainfi dire, qu'une poignée de gens, euffent voulu introduire une docrine nouvelle contre l'ancienne & inviolable do&rine de l'église univerfelle, & s'éloigner des fentimens du fouverain pontife, des fiens propres, de ceux de Ferdinand, de tous les princes & états de l'Empire, de tous les rois de la terre & de tous leurs ancêtres. Que puifqu'ils demandent un concile, & en

AN. 1530.

XXX.

Réponse des prin

ces remontrances.

Sleidan ibid. ut

Supra pag. 219.

l'attendant un décret qui rétablisse la paix, elle promet d'employer tous les foins auprès du pape, & des princes Chrétiens, pour affembler ce concile auffi-tôt qu'on fera convenu du lieu ; qu'elle le promet & qu'elle les en affure, mais à condition que jufques alors ils feront profeffion de la même religion que les autres princes. Car affembler un concile, dit-il, & laisser les choses en balance sans réprimer la nouvelle doctrine, qui ne s'apperçoit pas des inconvéniens qui en naîtroient, & combien l'Empire en fouffriroit?

Les princes Proteftans ayant déliberé entr'eux fur ces Proteftans à les remontrances de l'empereur, répondirent qu'ils n'avoient établi aucune nouvelle fecte, & qu'ils ne s'étoient point féparez de l'églife Chrétienne, qu'ils remercioient refpectueusement la majesté impériale, de vouloir bien leur accorder un concile, mais qu'ils la prioient de le rendre libre, & de l'affembler auplûtôt, felon ce qui avoit été réfolu dans la derniere diéte de Spire. Que pour ce qui concernoit les cérémonies & les dogmes de l'église Romaine déja abolis, ils ne pouvoient en confcience les recevoir. Sur quoi l'empereur leur fit repliquer par Truchfés qu'il avoit exactement lû & examiné tout ce qui avoit été fait, & qu'il les trouvoit fort éloignez des fentimens de l'églife Romaine, qu'il étoit également étonné & de la condefcendance des députez Catholiques à leur accorder tant de chofes dans les conferences, & du refus opiniâtre des Proteftans pour ne fe pas foumettre & ne pas accepter les offres qu'on leur avoit faites: que pour le concile qu'ils demandoient felon les décrets de l'empire, ils ne s'y fou

que

la

mettroient pas fi on le leur accordoit, ayant déja recufé le dernier décret de Spire & protesté contre, AN. 1530. en y opofant leur appel, qu'il regarde cependant comme nul; c'eft pourquoi il veut fçavoir deux, s'ils peuvent fouffrir de plus amples procédures, afin matiere foit plus long-tems difcutée, ajoutant qu'il n'épargnera point ses peines, pour procurer enfin quelque ouverture de paix : que s'ils refufent ces offres, & demeurent toujours opiniâtrement attachez à leurs erreurs, qu'alors il fe conduira en la maniere qui convient à un protecteur de l'église, qu'il étoit déja tard, & qu'ils pouvoient y penser jusqu'au lende

main.

Ils s'y rendirent exactement, & le chancelier de Saxe George Pontanus portant la parole, dit en leur nom, que fi l'empereur étoit bien informé de la maniere dont les chofes s'étoient paffées, il ajoûteroit foi à leur rapport, & qu'ils ne doutoient point que dans un concile faint & libre, leur doctrine ne fût déclarée conforme à la parole de Dieu. Qu'il ne falloit donc pas être furpris, s'ils ne vouloient pas accepter les conditions qu'on leur avoit offertes, que leur appel avoit été interjetté pour causes preffantes & néceffaires, dans le tems qu'on publioit un décret qui alloit directement contre la doctrine de l'évangile & les pratiques de l'ancienne églife: qu'ils veulent bien y obéir, mais qu'on doit remarquer que le concile a été promis par les députez de fa majefté impériale long-tems avant le decret,& non feulement a Spire, mais dans toutes les autres diétes de l'empire, dans lefquelles on a toujours paru d'un fentiment unanime là-deffus : que puifqu'ils ont appel

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lé, & à l'empereur & à un concile libre, ils espérent AN. 1530. qu'on ne dérogera pas à leur appel, jufqu'à ce que forme de droit, la caufe foit vuidée. Pour ce qui eft de fçavoir fi dans un semblable differend,la moindre partie doit céder à la plus grande, ils reconnoiffent que ce n'étoit pas le lieu d'en difputer, n'étant obligez que d'expofer les raifons de leur appel, & de rendre compte de leur conduite en plein concile. Ainfi puifque toutes les diétes qu'on a tenues ont ftatué fans aucune condition ou restriction qu'on affembleroit un concile, on prie très-humblement l'empereur de ne point abolir leurs décrets, mais de regler fes volontez fur celle des états. Qu'au refte ils le remercient très-refpectueufement de ce qu'il offre une plus ample procédure, & même ses soins pour cette affaire; quoique par tout ce qui s'eft paffé jufqu'alors, on doive être content de leur foumiffion. Enfin ils concluent qu'ils attendent le concile comme un moyen d'établir la paix, & qu'ils promettent jusqu'à ce tems-là, de ne rien faire qui ne puiffe être approuvé de Dieu & d'un concile`légi

time.

L'empereur voyant que ni fes prieres, ni les promeffes, ni les remontrances très-fortes, qu'il leur avoit fait faire même en fa présence, n'avoient de rien fervi pour les ramener à leur devoir, & qu'ils fe prévaloient trop hardiment des conjonctures du tems pour les interêts de leur parti, déclara dans la féance du vingt-deuxième de Septembre qu'il leur accordoit un délai jusqu'à la fin d'Avril 1531. pour le réünir avec l'églife Romaine, de laquelle ils étoient féparez, défendant toutefois fous de grandes peines,

d'écrire, de parler, ni foutenir publiquement aucune chose injurieuse à l'église, ni de recevoir dans leur AN. 1530. communion aucun catholique de l'un ou l'autre sexe, particulierement des eccléfiaftiques. Il leur défendit fous de très-griéves peines de troubler la liberté des catholiques dans leurs états, ni de les inquiéter en aucune maniere dans l'exercice de leur religion. L'archevêque de Mayence,l'électeur de Brandebourg, les évêques de Salfbourg, de Strasbourg, & de Spire, George duc de Saxe, Guillaume prince de Baviere & Henri de Brunswick, furent choifis pour dresser le décret. Ce fut dans cet intervalle que l'empereur ayant appris, que l'électeur de Saxe vouloit se retirer, lui fit dire d'attendre encòre quatre jours ; & le décret étant fait du confentement des princes, & des états catholiques de l'empire, il fit appeller le même électeur, & fes affociez devant lequels on fit lecture du décret en pleine affemblée le vingt-deuxième de Septembre, comme on a dit.

Outre le tems qu'on accordoit aux Proteftans jufqu'au quinziéme d'Avril, pour renoncer à leurs erreurs & la défense de rien innover, ou faire imprimer contre la religion catholique, ce décret les exhorte à fe conformer dans tous les points de la créance catholique, aux princes, & aux autres membres de l'empire qui, après avoir oui la réfutation qu'on a faite de leur confeffion de foi, qui avoit été mûrement examinée, l'avoient généralement reprou vée. On y dit qu'il y avoit eu diverfes conférences', entre les mêmes Proteftans & les Catholiques, dont le résultat avoit été que ceux-là s'étoient retractez fur certains points contraires à l'ancienne églife, &

XXXII. d'Ausbourg con

Decret de la diéte

tre les Proteftans. Sieïdan. ut fuprà

lib. 7 p. 237.

Pallav. l. 3. c. 4.

p.

237.

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