Imágenes de páginas
PDF
EPUB

œuvres de Dieu, pour des gens qui vouloient tout attribuer à la grace, n'étoient pas exacts; puifque A N. 1530. cette reftriction qui femble infinuer que le libre arbitre peut du moins commencer par fes propres forces, est une erreur demi Pélagienne, dont les Luthériens d'aprésent ne font pas éloignez.

[ocr errors]

art. 19.

P. 135.

art. 20.

Confeff. Aug.
Apolog. cap. de

L'article fuivant expliquoit que la volonté des confeß. Aug. méchans étoit la cause du péché, & encore qu'on ne dise pas affez nettement que Dieu n'en eft pas l'aureur,on l'infinuoit toutefois contre les premieres maximes de Luther. On appuyoit beaucoup dans la confeffion d'Ausbourg, & dans l'apologie, fur ce que la rémiffion des péchez étoit une pure libéralité qu'il ne falloit pas attribuer au mérite, & à la dignité des actions précédentes.» Chofe étrange, dit Bouet bift, des monfieur Boffuet, les Luthériens par tout fe fai-ariat. to. i.l. 3. » foient honneur de cette doctrine, comme s'ils l'a» voient ramenée dans l'églife, & ils reprochoient aux Catholiques, qu'ils croyoient trouver par leurs » propres œuvres la rémiffion de leurs péchez; qu'ils croyoient la pouvoir mériter en faifant de leur côté » ce qu'ils pouvoient, & même par leurs propres » forces; que tout ce qu'ils attribuoient à JesusChrist,étoit de nous avoir mérité une certaine gra» ce habituelle, par laquelle nous pouvions plus facilement aimer Dieu, & qu'encore que la volonté pût l'aimer, elle fe faifoit plus volontairement par cet» te habitude ; qu'ils n'enseignoient autre chose

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

que

la justice de la raison; que nous pouvions appro» cher de Dieu, par nos propres œuvres indépen» damment de la propitiation de Jefus-Chrift, & que nous avions imaginé une juftification fans par

دو

[ocr errors]

Juftit. p. 61.74.

[ocr errors]

102.

ler de lui; ce qu'on répete fans ceffe pour conclure A N. 1530. autant de fois que nous avions enfeveli Jesus-Christ. Mais pendant qu'ils reprochoient aux Catholiques une erreur fi groffiere, ils leur imputoient d'autre parc le fentiment oppofé, les accufant de fe croire justifiez par le seul ufage du facrement, ex opere operato, comme on parle, fans aucun bon mouvement; ne voulant pas comprendre que ces termes n'excluent pas les bonnes difpofitions néceffaires.

XLIII.

Ouvrages de Lu

ther pendant la

diéte d'Ausbourg. Cochlous in act.

Jeript. Luther. hoc

ann. p. 204. 213.

Outre les ouvrages que nous avons dit que Luther compofa pendant la diéte d'Ausbourg, il fit encore un catéchisme pour prefcrire à ceux qui prêchoient & enfeignoient fa nouvelle doctrine, la maniere dont ils devoient l'expofer pour la perfuader à ceux qui l'entendroient ou qui la liroient. Il explique dans ce catéchisme l'oraison Dominicale, & le fymbole des Apôtres, d'une maniere en plufieurs endroits bien differente de ce qu'il avoit dit, dès le commencement de fon héréfie. Il y parle encore autrement du baptême & de l'Euchariftie, fans reconnoître d'autres facremens. Il permet à ceux qui fe confessent,de ne dire que les pechez qu'ils voudront, pour recevoir la confolation & l'abfolution du prêtre. A fon exemple plufieurs firent imprimer des catéchismes, où chacun établissoit ses fantaisies, & fes erreurs, dont on infectoit l'efprit des enfans, pour lefquels étoient faits ces livres d'inftructions. On trouve encore une lettre de Luther à l'archevêque de Mayence, dans laquelle il déclare que ce qui eft dit Pfal, 2. Quare fre- dans le fecond Pfeaume, doit être appliqué aux prinCochl. ut fuprà ces affemblez à Ausbourg qui ont confpiré contre hoc ann, p. 213. Jefus-Chrift: & fur la fin il fe déchaîne contre le pa

muerunt gentes.

pe,

pe, & blâme fort l'empereur d'avoir reçu la couronne impériale, fans y avoir appellé aucun des princes d'Allemagne. Cette lettre étoit datée de fa folitude, le mercredi après la fête de la vifitation de la Vierge, c'est-à-dire, au commencement du mois de Juillet de cette année.

que

AN. 1530.

XLIV. Lettre d'Erafme

pege.

au cardinal CamErafm. epift. ad cardin. Campeg. fol. 29.

apud Caleftin, tos

Erafme effrayé des progrès étonnans le Luthéranisme avoit fait dans les royaumes du Nord & ailleurs, & craignant les fuites de la réfolution qu'on paroiffoit avoir prise d'exterminer l'héréfie par la force, écrivit vers le même tems au cardinal Cam- 3 pege une lettre où il lui dit: qu'il vaudroit mieux tolerer, du moins pour un tems, les Luthériens, comme on faifoit en Bohéme les reftes des Huffites, afin d'éviter par cette fage & charitable condefcendance, un plus grand mal qui naîtroit de la guerre qu'il prévoyoit fort prochaine, fi l'on entreprenoit de pouffer à bout les hérétiques; il avoit déja écrit au même cardinal, qu'il ne falloit pas accabler Luther la violence, mais le réfuter folidement, afin de le corriger plûtôt que de le perdre, & n'en pas venir aux dernieres extrêmitez, qu'enfin plus l'affaire étoit de confequence, plus il falloit agir lentement & avec modération,

par

Mais l'empereur n'étoit pas dans ces difpofitions: le mal lui paroiffoit trop enraciné pour user des remedes doux; & les princes Proteftans trop entêtez pour croire pouvoir les réduire autrement que par la force. C'est pourquoi Charles V. voyant que toutes les tentatives avoient été inutiles, que les villes

Inter epift. Erafmi lib. 14. ep. 1.

XLV.

L'emper ur penfe

te.

de Strasbourg, de Conftance, de Memmingen, de conclu.e la diéLindau, d'Aufbourg, de Francfort & de Hall, n'aTome XXVII,

A a

voient pas voulu recevoir fon decret, que les dépu AN. 1530. tez de l'électeur de Saxe, & des princes Proteftans, bien loin de s'y foumettre venoient tout récemment de lui présenter une requête pour le prier de ne pas permettre, que l'on fit d'affaire à perfonne pour caufe de la religion; s'unit avec les électeurs & les députez catholiques, pour fe mettre en état de défense, sans qu'on pût prétendre, qu'il voulût par là troubler la paix établie dans la diéte de Wormes, & fit fçavoir aux Proteftans qu'il ne pouvoit fe difpenfer d'agir contre ceux qui contreviendroient au decret de la diéte, & de les mettre au ban de l'empire : & ceux-ci ayant déclaré, que dans la réfolution où ils voyoient fa majefté impériale, ils ne pouvoient lui obéir, Charles V. fit publier le dix-neuvième de Novembre en concluant la diéte, le même decret, mais plus ample & en termes plus forts.

XLVI.

Il fait publier fon

Caleftin. de conf.

Sleidan. in comm.

lib. 7. p. 229.

Ce decret portoit, qu'on ne fouffriroit point ceux décret plus fort & qui enfeignoient une nouvelle doctrine fur la Céne, plus ample. qu'on ne feroit aucun changement dans la meffe Augt. 4. fol. 120. tant folemnelle que privée ; qu'on confirmeroit les enfans avec le faint chrême; qu'on adminiftreroit l'extrême-onction aux malades; qu'on rejetteroit l'opinion de ceux qui nient le libre arbitre, parce qu'elle reduit l'homme à la condition des bêtes, & qu'elle eft injurieuse à Dieu; qu'on rétabliroit les ftatues & les images dans les lieux d'où on les avoit enlevées, qu'on n'enfeigneroit rien qui tendît à diminuer l'autorité du magiftrat; que le dogme de la seule foi fans les œuvres fercit absolument rejetté ; que les sacremens de l'églife feroient toujours au nombre de fept, & adminiftrez de la même maniere qu'ancien

nement; qu'on continueroit d'obferver toutes les céremonies de l'églife, les funérailles des morts, & les AN. 1530. autres ufages; que les bénéfices vacants ne feroient conferez qu'à des fujets qui en feroient dignes; que les prêtres ou eccléfiaftiques mariez ci-devant, feroient privez de leurs bénéfices, & conferez à d'autres, auffi-tôr après la diéte; que cependant ceux qui voudroient quitter leurs femmes, & rentrer dans leur premier état, pourroient être réhabilitez par l'évêque, à qui ils en demanderoient l'abfolution, & le tout fuivant le bon plaifir du pape, lorfque fon legat l'en aura informé; mais que les autres feront bannis & punis comme ils le méritent. Que la vie des prêtres fera reglée, leur habit décent, & qu'ils fe conduiront fans aucun fcandale; que fi les eccléfiaftiques ont été forcez en quelque lieu, à faire quelque vente ou contrat injuftes; fi les biens de l'église ont été injustement aliénez, ou appliquez à des usages profanes, tout cela fera cenfénul: qu'aucun ne fera admis à enfeigner, qu'il n'ait auparavant donné à son évêque un témoignage autentique de fa faine doctrine & de fes mœurs reglées ; & qu'en enseignant ou prêchant, ils fuivront le decret dont on vient de parler, fans employer dans leurs difcours, le langage de plufieurs qui prétendent qu'on anéantit la doctrine de l'évangile, qu'ils s'abftiendront auffi d'injures & de railleries; qu'ils exhorteront les peuples à la priere, à entendre la messe avec dévotion à invoquer la fainte Vierge, & les autres faints, 2 obferver les fêtes, les jeûnes, l'abstinence des viandes, & à foulager les pauvres; qu'ils remontreront au moins l'énormité du crime, qu'ils commettent

« AnteriorContinuar »