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CXV.

Sleïdan, ut fuprà

1. 8. p. 353.

fcript. Luth. hoc ann. p. 202. Pallav. l. 3. c. 8.

l'un

fur les Catholiques vainqueurs jufqu'à vingt mille AN. 1531. ennemis commandez par Zuingle lui-même, qui voulut faire en cette occafion l'office de général d'arZuingle eft tué mée, quoique fes amis lui confeillaffent de s'en abfdans la bataille. tenir. Les Catholiques le voyant venir, & ne doutant point d'être battus, n'oferent l'attendre en pleine campagne, & fe mirent en bataille derriere un défilé par où les ennemis ne pouvoient paffer que après l'autre, ce qui fut caufe que ne pouvant marcher en bataille rangée, & fe trouvant accablez de lá foule, la plus grande partie fut tuée, & l'autre mife en déroute. Zuingle fut du nombre de ceux qui demeurerent fur la place, en combattant très-vaillamment à la tête d'un bataillon : cette défaite arriva le onzième d'Octobre. Les vainqueurs chercherent le cadavre de Zuingle, & l'ayant trouvé, le déchirerent en pieces & le jetterent au feu. Il pouvoit avoit environ quarante-quatre ans étant plus jeune que Luther de quatre ans.

CXVI. Sentiment de

lut des Payens.

In Chrift fidei

rá expofit. 1531. 1.27.

cla.

Le fentiment qu'il avoit fur le falut des payens Zuingle fur le fa- est tout-à-fait extraordinaire, & mérite d'être ici rapporté. C'est dans la confeffion de foi qu'il adreffa un peu avant la mort à François I. y expliquant l'article de la vie éternelle. Il dit à ce prince; » Qu'il doit »efperer de voir l'affemblée de tout ce qu'il y a eu d'hommes faints, courageux, fidéles & vertueux dès le commencement du monde. Là vous verrez, poursuit-il, les deux Adam,le racheté,& le redemp»teur; vous y verrez un Abel, un Enoch, un Noë, » un Abraham,un Ifaac,un Jacob,un Judas,un Moyse, un Josué, un Gédéon, un Samuël, un Phinées, » un Elie, un Elifée, Ifaïe avec la Vierge mere

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دو

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de Dieu qu'il a annoncée, un David, un Ezechias, « un Josias, un Jean-Baptiste, un faint Pierre, un « AN. 15.3 1. faint Paul. Vous y verrez Hercule, Thesée, Socra- « te, Aristide, Antigonus, Numa, Camille, les Ca- « tons, les Scipions. Vous y verrez vos prédeceffeurs & tous vos ancêtres qui font fortis de ce «< monde dans la foi. Enfin il n'y aura aucun homme «< de bien, aucun efprit faint, aucune ame fidéle « que vous ne voyiez-là avec Dieu.Que peut-on penfer de plus beau, de plus agréable, de plus glorieux que ce fpectacle? »

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c. 1. liv. 2. p: 73°

Qui jamais s'étoit avifé, dit le fçavant évêque de Hift. des Variat. Meaux, de mettre ainfi Jesus-Chrift pêle-mêle avec les faints, & à la fuite des patriarches, des prophetes, des apôtres,& du Sauveur même,jufqu'à Numa le pere de l'Idôlâtrie Romaine, jufqu'à Caton qui fe tua lui-même comme un furieux, & non-feulement tant d'adorateurs des fauffes divinitez, mais encore jufqu'aux dieux & jufqu'aux heròs, un Hercule, & un Théfée qu'ils ont adoré? Je ne fçai pourquoi il n'y a pas mis Apollon ou Bacchus, & Jupiter même; & s'il en a été détourné par les infamies que les poëtes leur attribuent, celles d'Hercule étoient-elles moindres? Voilà de quoi le ciel eft compofé, selon ce chef du second parti de la réforme ; voilà ce qu'il a écrit dans une confeffion de foi qu'il dédie au plus grand roi de la Chrétienté; & voilà ce que Bullinger fon fucceffeur, nous a donné comme le chef-d'œuvre & comme le dernier chant de ce signe mélodieux. Et on ne s'étonnera pas que de tels gens ayent pû paffer pour des hommes extraordinairement envoyez de Dieu afin de réformer l'églife; auffi Luther

AN. 1531

ne l'épargna pas fur cet article.

Zuingle avoit encore compofé un livre de la vraye & de la fauffe religion, qu'il avoit eu la temérite de faire préfenter à François I. & dans lequel on voit fes fentimens fur le péché originel, fur le baptême, fur la présence réelle, & sur d'autres points Maimbourg hift. de la foi catholique. Toutes les œuvres ont été imdu Calvinisme to. primées en quatre volumes in folio. On a dit de lui que c'étoit un homme hardi & qui avoit plus de feu que de fçavoir, qu'il y avoit beaucoup de netteté dans fes difcours, & qu'aucun des prétendus réformez n'a expliqué fes penfées d'une maniere plus précise, plus uniforme & plus fuivie; mais auffi aucun ne les a pouffées plus loin, ni avec plus de hardieffe.

I. p. I. Hofpinian, bist. Ja cramentar. part. alterâ.

CXVII.

Mort de Jean

Joan.Oecolam.pad.

Spond. hoc ann.

น. 7.

Sa mort fut fuivie d'affez près de celle d'OecolamOecolampade. pade, qui arriva le premier Décembre 1531. à l'âge Prateol. in vita de quarante-neuf ans. On rapporte la cause de sa Simon Grynaus de mort affez diversement. Sleidan dit qu'étant déja inobitu Oecolampad. difpofé, la nouvelle de la perte de Zuingle lui caufa un fi grand chagrin, que fon mal venant à augmenter, le conduifit au tombeau. Luther dit qu'il fut accablé des coups du diable dont il ne put foutenir l'effort; c'est ainsi qu'il faifoit l'éloge de tous 'ceux qui n'étoient pas de fon parti. Beze affure qu'il mourut de pefte ; d'autres foûtiennent qu'une femme qu'il entretenoit, & de laquelle il avoit eu trois enfans, s'en défit: ceux de fa fecte nient tous ces faits & difent au contraire qu'il mourut de douleur, n'ayant pû refifter à l'agitation que lui caufoient tant de troubles; qu'il avoit été fi laborieux pendant fa vie que fon mal ne l'obligea jamais à discontinuer

fon travail; qu'il lut & écrivit à l'ordinaire, & que
quand fes amis le venoient visiter,il les inftruifoit fur
les matieres les plus épineufes & les plus abftraites
de la théologie. Perfonne ne l'entendit fe plaindre,
& il ne parla de fa maladie qu'aux médecins. Comme
il n'avoit pas d'autre bien que les appointemens qu'il
tiroit de fa charge de profeffeur, il railla ceux qui
lui parloient de faire un testament. Lorsqu'il fentit
approcher fa derniere heure, il prit congé des mi-
niftres de Bafle fes collegues, en leur difant qu'il
alloit gaiement foutenir devant le tribunal de Dieu
la verité qu'il leur avoit annoncée, & il expira en
prononçant le nom de Jesus. Mais ce font les Sacra-
mentaires fes difciples qui rapportent ainfi l'histoire
de fa mort; car beaucoup d'autres historiens pu-
blient qu'il s'eft empoisonné, après avoir tenté plus
d'une fois de fe tuer. Les habitans de Bafle lui élève-
rent un tombeau dans leur temple avec cette épita-
phe.» Jean Oecolampade profeffeur en théolo-
gie, fçavant dans les trois langues, auteur de
la doctrine évangelique dans cette ville, le premier
& veritable évêque de ce temple, &c. » On a de
lui des commentaires fur differens livres de la Bible,
& d'autres traitez qui ont été fouvent publiez. Il eut
pour fucceffeur Ofwald Myconius dans l'emploi de
profeffeur en théologie à Bafle, comme Henri Bul-
linger avoit fuccedé à Zuingle dans Zurich.

*

«

AN. 1531.

D. Joan. Oeco«fone theologus, peritiffimus, auctor evangelica doctri

lampadius profef

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La mort de ces deux appuis de la nouvelle doctrine en Suisse, ne rétablit pas la paix entre les cantons des deux partis. Au contraire ceux de Zurich pour venger la mort de leur théologien, allerent avec fureur attaquer les Catholiques, qui les mirent

3

trium linguarum.

na, in hac urbe primus templi bus jus verus epifco

pus, c.

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— en deroute. Sept ou huit cens Zuingliens demeureAN. 1531. rent fur la place, il s'en noya prefque autant dans le

riviere voisine, & ceux qui fe cacherent dans les bois, furent pris & n'eurent la vie fauve, qu'en promettant de retourner à la communion de l'église Romaine. Les hérétiques revinrent à la charge. Le choc commença dès le point du jour du vingtquatrième d'Octobre, & l'attaque fut fi vigoureufe que les cinq premiers bataillons catholiques furent entierement défaits; mais d'autres troupes ayant pris leurs places, battirent les Zuingliens à leur tour & les contraignirent de lâcher le pied, après leur avoir tué plus de fix mille hommes. Les vaincus n'attribuanr leur défaite qu'à leur impatience, pour n'avoir pas attendu les fecours des villes impériales, leurs alliées, qui n'étoient éloignées que d'une journée de marche, attendirent la jonction qui fe fit fans oppofition, & vinrent encore attaquer les Caremportées par les tholiques à leur défavantage, puifqu'ils perdirent cinq mille hommes qui furent tuez, & plus de trois mille, qui furent faits prisonniers. On avoit raison de croire, que les Zuingliens affoiblis par quatre batailles perduës consecutivement, n'en hazarderoient pas une cinquième ; mais la honte d'être vaincus, & le défir de la vengeance l'emporterent sur la raison. Ayant donc fçû que les Catholiques devoient aller en proceffion dans l'église de Nôtre-Dame de l'Hermitage, pour y rendre graces à Dieu de tous ces grands fuccès, ils réunirent tout ce qui leur reftoit de gens de guerre, pour aller abattre l'églife, brûler l'image, & maffacrer les Catholiques dans leur passage; maisleurs efforts furent encore inutiles, & ils furent

CXIX:

Autres victoires

mêmes.

Spond. hoc ann.

8.9.

Cochlaus loco fu

prà citato p.230.

Raynald, ad hunc

ann. n. 27.

Cardin. Accolt.

apud Sadoletum

1. 7. P. 27.

Sleid. 1. 8. p. 253.

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