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Hungaricis lib. 11.

XXXV.

itans, ensuite par

l'empereur.
Sleidan. lib. 8.

P. 250. & feq.
Paul Jove 1. 30.

tans furent ceux qui le fervirent avec plus de zéle & AN. 1532. de générofité. De fept princes & des députez des vilIfthuanff. de rebus les Luthériennes, il n'y en eut pas un feul qui ne Paul Jou. lib.30. témoignât de l'ardeur dans cette occafion,tous s'emTraité de paix fi- prefferent de conclure le traité, qui fut figné à Nugné par les Prote- remberg le vingt-troifiéme de Juillet, & dans lequel il fut arrêté qu'on n'inquieteroit personne au fujet de la religion jusqu'à la tenue du concile, que l'empereur promettoit de faire publier dans fix mois pour être affemblé un an après, & que fi ce concile ne fe tenoit point, la même liberté dureroit jusqu'à ce que les états euffent trouvé quelque moyen pour appaifer les differends. Ce traité fur auffi-tôt envoyé par un courier à l'empereur qui le recevant de la main du fecretaire qui n'avoit pas encore ouvert le paquet, demanda à cet officier : » Les Luthériens font-ils contens? l'ont-ils figné : & le fecretaire lui ayant répondu qu'oüi : donnez-moi donc la plu» me, dit Charles V. pour le figner; tant il étoit impatient de voir enfin lever l'obstacle qui arrêtoit le deffein qu'il avoit de repouffer les Turcs. C'étoit le deuxième du mois d'Août.

دو

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Les Proteftans qui ne vouloient pas lui ceder en civilité, & qui cherchoient d'ailleurs l'occafion d'aguerir leurs foldats, en envoyerent un fi grand nombre,que l'Allemagne n'avoit pas encore mis fur pied une fi belle armée; elle étoit compofée de trente-mille chevaux, & de plus de quatre-vingt mille hommes d'infanterie, qui joints à l'armée impériale faifoient un corps de troupes très-considérable. Hypolite cardinal de Médicis, neveu de fa fainteté, y fut envoyé en qualité de legat apoftolique. On faifoit

AN. 1532.

XXXVI. Mort du prince

Saxe.

Sleid. l. 8. p. 261.

Jcript. Luther. Loc

240

Ulemberg in vita Lutheri c. 24.

aid. ad hanc

ann. n 85.

monter l'armée de Solyman à plus de trois cens mille hommes & déja quinze mille chevaux s'étoient avancez vers la Stirie, & défoloient tout le pays. Mais pendant que Charles V. se disposoit à se mettre à la tête de fon armée pour arrêter les infideles, il Jean électeur de reçut la nouvelle de la mort du prince Jean électeur de Saxe arrivée le treizième d'Août 1532. âgé de foi- Cochlous in act. xante-deux ans. L'empereur parut chagrin de cette ann. p. 239. & mort, non qu'il se souciât beaucoup de la perte d'un prince Luthérien, mais pour les fuites fâcheufes qu'il prévoyoit devoir arriver dans l'état préfent de l'église, par rapport à Jean Frederic fon fucceffeur. Il le regardoit comme un jeune homme plein de son fils Jean Frecourage, & qui aimoit d'autant plus la guerre, qu'il étoit dans la fleur de fa jeuneffe, n'ayant à peine que vingt-huit ans, & il sçavoit qu'il avoit toujours eu beaucoup d'inclination pour Luther, qui pour le flatter l'honoroit du titre de Mécene de la doctrine & de boulevard de fa réforme. Ainfi il avoit raison de craindre que ce jeune électeur ne cherchât tous les moyens poffibles pour procurer aux Luthériens de plus grands avantages que n'avoit fait fon pere, afin de gagner plus aifement leur affection.

XXXVII.

deric lui fuccede.

Sleidan, ut fuprà.

XXXVIII. Hongrie avec une

Solyman entre en

puifiante armée.

Sleidan. in comm.

Cochl. in act.

Cependant Solyman étoit déja arrivé à Belgrade, & tournant fur la gauche il alla affiéger un château d'où il fut repouffé fort vigoureusement; de-là il envoya quinze mille hommes pour ravager le pays, & 1.8. pag. 261. qui vinrent affez près de Vienne, jufqu'à un châ- fcript. Luth. hoc teau appellé Lintz, mais tous ces coureurs furent a. p. 237. taillez en pieces, par la cavalerie impériale, & celui qui les commandoit demeura fur la place. Le Sultan s'avança jufqu'à Gratz ville de Stirie, & l'em

ann.

Paul Fove l. 30.

Raynald, ad hunc

ann. n. I.

banf. l. 11

pereur qui étoit à Lintz affembla le confeil pour AN. 1532 prendre fa réfolution, qui fut de camper près de Vienne & d'attendre l'ennemi; une bataille auroit décidé du fort des deux empires, & donné un seul maître au royaume de Hongrie: mais ni Charles V. ni Solyman n'oferent la hazarder, & celui-ci après avoir fait beaucoup de dégât dans le pays, s'en retourna à Conftantinople avec fon armée, fur la fin du mois d'Octobre.

XXXIX. L'empereur déli

vra l'armée des

Turcs.

a

L'empereur ayant appris la retraite des Turcs afbere s'il pourfui- fembla å Lintz le confeil de guerre, auquel assista le cardinal de Médicis, pour fçavoir s'il feroit à propos de Raynald. ad hunc poursuivre l'ennemi jufqu'à Gratz, & lui livrer baann., 41, 42. taille; il y en eut qui furent pour l'attaque ; mais le sentiment du duc d'Albe qui fut d'un avis contraire l'emporta. Suivant ce confeil l'empereur s'avança vers Vienne, où il fit la revûë de les troupes, qui montoient à plus de quatre-vingt mille hommes d'infanterie, & trente-mille de cavalerie, dont il licentia une grande partie, distribua l'autre où il étoit besoin, & laissa un bon corps d'infanterie Italienne & Efpagnole, fous le commandement de Fabrice Maramaldo pour les affaires de Hongrie : enfin après avoir donné à Ferdinand les ordres néceffaires pour le gouvernement de l'empire en fon absence,il partit de Vienne lorsqu'on y pensoit le moins, accompagné feulement du cardinal de Médicis, légat du pape,& d'un certain nombre d'officiers Italiens & Espagnols, traversa la Carinthie & passa en Italie,où il ne reçut pas de grands applaudiffemens, chacun étant surpris qu'il n'eût rien fait avec une armée si confidérable. Il arriva à Mantouë le dixiéme de No

'X L.

Boulogne.

273. eb seq.

Sleidan, ut fuprà

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P. 262.
Guicciard. lib. 10.

vembre, d'où il écrivit aux états de l'empire,pour les informer des raisons qu'il avoit euës de faire ce voya- AN. 1532. ge, dans la vûë de s'aboucher avec sa sainteté, & de l'engager à assembler au plûtôt un concile, comme on l'avoit promis aux Proteftans. Enfuite il partit Entree du pape de Mantoue pour se rendre à Boulogne, où il arriva & de l'empereur à fur la fin de Novembre, en même tems que le pape, Pallav. l. 3. 6. 12. qui étoit convenu de s'y trouver, plus par des motifs d'interêt, que par condefcendance pour Charles V. En effet, il vouloit empêcher ce prince de penetrer plus avant en Italie,de peur que,s'il alloit à Naples, il n'y demeurât trop long-tems & ne caufât bien du trouble dans le pays. Ces deux princes eurent plufieurs conferences ensemble à Boulogne,dans lesquelles ils abregerent toûjours les cérémonies & les formalitez, pour ne point perdre le tems, mais ils convinrent de peu de chose. Le pape refusa d'accorder fa niéce pour être mariée au duc de Milan, étant déja engagée de parole à François premier, & tout ce Charles put obtenir, encore avec beaucoup de difficulté, fut que Clement VII. renouvelleroit la confédération déja faite entre lui & les autres princes d'Italie.

que

L'ambaffadeur de France informé de ces renouvellemens de ligue, en fit de grandes plaintes au pape, qui tâcha de l'adoucir, en lui faifant connoître qu'il n'avoit eu en cela d'autre deffein, que celui de foulager l'Italie des troupes Efpagnoles que l'empereur y avoit fait paffer en grand nombre : qu'ainfi il avoit été contraint de ceder à la néceffité, le priant Raynald. ad hunc de ne fe point impatienter,& l'affurant qu'il lui feroit ^nn. n. 4;· Ó §5bien-tôt voir que le roi de France n'auroit aucun

4.

fujet de fe plaindre de lui, mais qu'il falloit un peu AN. 1532. de patience.

Demandes du pa

ponse de l'empe

reur.

XLI. L'affaire du concile fut auffi agitée à Boulogne. pe pour la tenue Le pape dans les précédentes négociations avoit indu concile, & ré-fifte fur le lieu du concile, qu'il ne vouloit pas qu'on tînt hors d'Italie,& avoir reduit fes demandes à cinq Guicciardin.l. 10. chefs. 1. Qu'il feroit seulement assemblé pour procurer du fecours contre les Turcs, pour faire ren trer les Luthériens dans l'église, éteindre les héréfies & punir les refractaires. 2. Que l'empereur y feroit préfent, & que s'il fe retiroit, le concile feroit cenfé diffous & feparé. 3. Qu'il feroit assemblé en Italie dans une des trois villes défignées par le pape; fçavoir, Boulogne, Plaisance ou Mantouë. 4. Que ceux là feuls y auroient voix, qui avoient droit fuivant les canons. 5.Que les Luthériens demanderoient le concile, & promettroient de fe foumettre à fes décifions. L'empereur avoit répondu à ces cinq articles. 1. Qu'il étoit à propos pour contenter les Proteftans, de convoquer le concile, fans y mettre aucune limitation, & qu'il dépendroit enfuite du pape d'y préfcrire les matieres qu'on y devroit traiter. 2. Que file concile étoit bien-tôt assemblé, quitteroit toutes chofes pour s'y rendre, & y demeureroit auffi long-tems qu'il y croiroit fa préfence néceffaire. 3. Que toutes les villes nommées par fa sainteté pour assembler le concile lui étoient agréables, mais que Mantouë & Milan étoient celles qui feroient le plus du goût des Allemands. 4. Que l'on y observeroit la forme & l'usage gardés dans les conciles précédens. 5. Que l'on ne pouvoit pas esperer que les Proteftans fiffent ce que le pape demandoit,

il

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