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fur des matieres profanes ; le catalogue en eft rapporté AN. 1528. dans la préface d'un discours qu'il a fait fur le faint Esprit, publié par Regnian Philofius à Strasbourg en 1516. Voici ce dont il eft fait mention dans ce catalogue. Un traité de l'inftruction & de l'éducation des enfans, les élégances de la langue latine, un abrégé de réthorique, trois livres en vers élégiaques de la triple pureté de la Vierge, un livre de la pureté avec fon apologie, un traité de la frugalité contre les gens chargez de prébendes; un abrégé des affaires d'Allemagne, le traité de la jeuneffe, une apologie pour la république chrétienne, des traitez sur l'histoire d'Allemagne, des notes fur les hymnes eccléfiaftiques, un abrégé des quatre évangiles, outre fes lettres, fes poëmes, fes hiftoires, un foliloque en l'honneur des princes & des grands d'Allemagne, des offices de la Vierge & de saint Joseph, des statuts synodaux qu'il dreffa par ordre de l'évêque de Bafle, & plufieurs opufcules. On lui attribue encore un traité des loüanges de l'églife de Spire, un autre des évêques de Strafbourg, & la vie de Dieter archevêque de Mayence. Il a encore écrit un autre traité intitulé, la concorde des curez, & des freres mendians, dans lequel il rapporte les erreurs groffieres d'un certain moine nommé Martin de Hanau qui avoit avancé mille impertinences contraires à la pudeur & à la religion. Il y blâme les réguliers, de fe donner la liberté de juger des féculiers & de les condamner. Enfin il exhorte les curez à ne pas médire des ordres religieux, à ne les pas méprifer, & à ne les pas perfecuter ; il oppose la vie des anciens moines à celle des nouveaux, & veut que les curez & les moines foient unis pour travail

AN. 1528.

ler de concert au bien de l'églife.

Son traité de la pureté, eft le plus éloquent, & le plus utile de fes ouvrages; il l'adreffe à Sturmius, & s'y justifie du reproche qu'on lui avoit fait de n'avoir compofé fon apologie pour la république chrétienne contre les bénéficiers, que parce qu'il n'avoit pu avoir de bénéfices. Il dit qu'il avoit refufé deux prébendes, que Berthold archevêque de Mayence lui avoit offertes, qu'il détefteroit toute fa vie cet abus d'avoir fouvent trois ou quatre églifes dans une même ville, plufieurs prébendes, dignitez ou perfonats, & quelquefois d'en pofféder encore d'autres fous le nom de perfonnes interpofées. Il ajoute qu'il a connu des gens qui avoient jufqu'à vingt-trois & vingtquatre bénéfices. Il traite enfuite de la pureté des prêtres, & prefcrit les remedes pour entretenir cette vertu. Il s'y plaint d'un homme qui avoit été longtems de fes amis, & qui l'avoit accufé devant Raymond légat du pape, d'être ennemi des ordres religieux. Il fe défend contre cette calomnie, il proteste qu'il aime, & qu'il eftime tous les bons religieux, mais qu'il ne peut avoir les mêmes fentimens pour certains moines, qui n'ont de religieux que le capuchon & la couronne, qui font pleins d'orguëil & d'ambition, qui féduifent le peuple en prêchant une voye facile pour aller au ciel, qui enfeignent qu'on ne doit faire qu'une legere pénitence pour de grands péchez, qui flattent les riches, qui abufent des religieufes, qui médifent de tous les théologiens féculiers, & qui n'épargnent pas même Gerfon. Il blâme ceux qui employent les revenus eccléfiastiques au luxe ou à la bonne chere, au lieu de nourrir les pau

vres, & remarque qu'il faut peu de choses à un homAN. 1528. me, & qu'un prêtre peut vivre honnêtement d'un revenu médiocre.

C'est dans ce même ouvrage qu'il traite en paffant la question du monachifme de faint Augustin, en foutenant qu'il n'a été ni hermite, ni moine mendiant, ni bénédictin, parce que s'il avoit fait profeffion, il n'auroit pas manqué d'en parler dans les livres de ses confeffions. Il ajoute que Poffidius auteur de fa vie, ne l'auroit pas loüé de n'avoir point fait de teftament, parce que s'il avoit été moine, il n'en pouvoit faire, ainfi ce ne feroit pas un éloge pour lui de n'en avoir point fait. Il allegue cinq chofes qu'on pouvoit lui oppofer. 1. Qu'il eft dit, que ce faint quitta toutes choses. 2. Qu'il établit un monaftere dans fon églife. 3. Qu'on le peint avec un capuchon. 4. Que l'on a trouvé dans une église de la Vierge, bâtie du tems de Sixte IV. une figure de marbre, fur laquelle il y avoit une épigrame qui montroit que c'étoit la figure d'un hermite de faint Auguftin. 5. Qu'on a des fermons de faint Augustin adressez aux hermites. Mais toutes ces raifons paroiffent frivoles à Wimphelinge; & il répond aifément que faint Auguftin a quitté effectivement le monde c'est-à-dire, fa famille & fes biens, mais qu'il y a renoncé volontairement & fans embraffer le monachifme. Que l'on mene une vie religieufe avec un habit féculier; que le capuchon que les peintres lui donnent, eft de leur invention; que la ftatuë de marbre de l'hermite est une fauffeté & une fuppofition, & qu'elle n'est pas fi ancienne qu'on le dit ; que les fermons aux hermites ne font point de faint Augustin

,

AN. 1529. évêque d'Hyppone, mais peut-être de faint Auguftin évêque d'Angleterre.

Spire.

LXI,

act. & fcript.

anno pag. 197.

Son traité des hymnes & des profes de l'église est très-curieux. Il rapporte l'origine des premieres à faint Ambroife, qui perfecuté par l'impératrice Juftine, mere de Valentinien, & étant obligé de demeurer nuit & jour avec fon peuple dans l'églife, lui faifoit chanter des hymnes pour diffiper fes ennuis, comme le rapporte faint Auguftin dans le neuviéme livre de fes confeffions. Il expofe les différentes fortes de vers dont les hymnes font compofées, & en marque les auteurs. A l'égard des profes qui fe chantent avant l'évangile à la messe, il dit que l'usage en est plus récent; que ce font les Allemans qui l'ont inventé. Toutes les œuvres de Wimphelinge montrent par tout un efprit libre & aifé qui aimoit la vertu, qui haiffoit & reprenoit le vice, qui souhaitoit la réforme des mœurs, fans donner en aucune maniere dans les nouveautez des hérétiques, étant très-attaché à la doctrine de l'églife, & très-fenfible aux maux qui ravageoient l'Allemagne fon pays, & qui ne firent qu'augmenter dans la fuite.

Ce fut pour arrêter ces maux, que l'empereur fut Diéte tenue à obligé de convoquer une diéte à Spire. Les néceffitez Cochlaus de de la tenir étoient encore plus preffantes, parce que Lutheri hoc le danger étoit plus évident; car outre les grands proSleidan. in grès, que le Luthéranisme faifoit dans l'empire, fes provinces étoient menacées d'une prompte irruption Bzon. an. des Turcs, qui s'étoient déja rendus maîtres de Bude, & qui fe flattoient d'être bien-tôt maîtres de toute la Hongrie. La diéte commença le quinziéme de Mars de l'an 15 29. elle fut fort nombreufe. Ferdinand

comment. lib.

6. p. 190.

$529. n. 47.

qui y préfidoit en la place de l'empereur, s'y trouva accompagné de tous les princes & députez des états de l'empire. L'électeur de Saxe y avoit amené Melanchton; & le pape ne manqua pas d'y envoyer Jean Thomaffin, comte de la Mirande, avec charge d'exhorter les princes à la guerre contre le Turc.

AN. 1529.

La premiere chofe à laquelle on s'appliqua, fut d'y traiter des affaires de la religion, fur lesquelles on difputa long-tems & avec beaucoup de chaleur. Le but des Catholiques étoit de défunir l'électeur de Saxe & les autres princes des villes impériales, c'est-à-dire, les Luthériens d'avec les députez des villes, qui avoient embraffé la doctrine de Zuingle, & des autres facramentaires touchant l'euchariftie; & peut-être en feroient-ils venus à bout, fi le Landgrave de Hesse n'eût prévenu cette divifion, en leur remontrant à tous que la différence n'étoit pas affez grande entr'eux pour le féparer, & qu'il étoit aifé de les concilier enfemble; au lieu que s'ils fe partageoient, les Catholiques fe voyant les plus forts, ne manqueroient pas d'en tirer avantage. On fe rendit à fes raifons, ou plutôt l'antipathie entre les Luthériens & les Zuingliens n'éclata pas alors; & Ferdinand fit appeller les députez des villes impériales en particulier le cinquiéme d'Avril, & leur fit des reproches affez vifs, d'avoir fait plufieurs changemens contre l'édit de l'empereur, & les exhorta fort à confentir aux reglemens qu'on vouloit établir, de peur que leur partialité ne rendît la diéte inutile, & qu'on ne fe féparât fans avoir rien fait. Les députez lui répondirent que les changemens qu'ils avoient introduits, ne préjudicioient en aucune maniere à l'autorité de l'empereur; qu'ils ne deman

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