NES REGU Ordinaires comme l'Abbaie de la Victoire près Senlis & quel-CHANOI ques autres. Il y en avoit auffi en Angleterre & en Irlande qui LIERS DES furent fupprimés dans le tems que la Religion Catholique VICTOR. en fut bannie; il y avoit mefme des Abbés qui avoient féance dans les Chambres Hautes des Parlements de ces deux Roïaumes.Tp Atos adwords... Augustin de Pavie & Jean Mauburnus fe font trompés lorf qu'ils ne lui ont donné que trente Abbaies, quarante Prieurés & quatre-vingts. Prevotés puifqu'elle avoit feulement en France quarante quatre Abbaïes, ce qui fe confirme par le Teftament de Louis VIII. pere de faint Louis qui donna à quarante Abbaïes de cette Congregation, eftant en fon Roïaume, quatre mille livres qui foncent livres pour chacune, outre le legs de mille livres à celle de la Victoire de Şenlis. Il ordonna encore que l'on bastiroir une autre Abbaie en l'honneur de la fainte Vierge qu'il voulut eftre annexée à cette Congregation, aiant nommé pour Executeur de fon Tefta mont l'Abbé de faint Victor conjointement avec les Evefques de Paris & de Chartres, sind daten sus baid Ces Chanoines font habillés de ferge blanche avec un rochet pardeffus leur foutane & un manteau noir comme les Ecclefiaftiques quand ils fortent; au Choeur pendant l'efté ils portent un furplis pardellus leur rochet avec une aumuce noire] fur les épaules, & l'hyver une grande chappe noire avec un grand camail. Anciennement ils portoient la courone monachale, comme on peut voir dans la figure que nous avons fait graver d'un de ces anciens Chanoines qui avoient pour habit ordinaire une aube defcendant jufqu'à trois doigts du bord de la robe, & au Choeur ils portoient fur la tefte une aumûce de drap noir doublée de peaux de mefme couleur. Ils ne reçoivent plus de freres Convers, & l'habillement de ces freres Convers eftoit de couleur tannée. Leurs armes font d'azur au rais pommeté & fleuronné d'or, l'écu timbré d'une couronne ducale, orné d'une mitre & d'une croffe. Mire, Do Il y a encore en Flandres plufieurs Chanoineffes Regulie res qui eftoient de la Congregation de faint Victor, fçavoir Aubert le celles de Ter-Nonnen à Anvers, de Bliinderbech à Malines, de nat. belgic Groenen-Briel à Gand, de faint Trudon à Bruges, de Roefbrn- lib.1. 6. 1219 ge à Ipres, de Nientlooffer à Berg-faint-Winoc, de Varfmunfter, de Beaulieu-lez-fin à Douay, & de Belem proche Mons. CHANOINES PRE Leur habillement confifte en une robe & fcapulaire de fer MONTRE'S. ge blanche, le fcapulaire ferré d'une ceinture de fil blanc de la largeur de trois doigts; & au Choeur elles ont un man teau noir. Voiez Penot, Hift. tripart. Cañonic. Regul. lib. r. cap 57: le: Paige, Bibliotheq. Premonft. lib. 1. fect. 15. Tambur, de fur. Abb. Tom 2 difpus 24.qua/4.Jacob de Vitriaco, Hift. Occident. lib. 2. cap. 24. Sammarth, Gall. Chrift Tom. 4. Du Breüih & Malingre Antiquités de Paris liv. 2. du Moulinet, Habill. des Chan. Regul Des Chanoines Reguliers Premontrés Le Paige, mont. lib. 1. cap. 2. U de tems après que la France eut produit deux Ordress celebres qui fe font répandus par toute la terre, que la Province de Dauphiné eut donné à l'unle Defert de Chartreufe & que celle de Bourgogne cur donné à l'autre celui de Cif-teaux, dont ils ont pris leurs noms, aufsi-bien que celui que faint Etienne avoit fondé à Muret, qui quelques années aprèsprit le nom de Grandmont d'un lieu inhabité dans les mon tagnes du Limoufinola Province de Champagne eut auffi-le bonheur de recevoir faint Norbert dans un lieu appellé Premontré, & auparavant le Defert de Vofge dans la foreft de Coucy Plufieurs Auteurs ont cru que ce nom de Premontré venoit de ce que Engueran le premier de l'illuftreMaifon de Coucy aïant efté pour combatre un Lion qui devorbit beaucoup de monde dans cette forest, il se trouva inopinément devant lui, & qu'ib en eut une fi grande fraïeur, qu'il s'écria, faint Jean tu me Pas de prés montré mais qu'eftant revenu de fa peur, il avoin tué ce Lion, & qu'en-memoire de cette action il avoit fait baf→ tir dans ce lieu un Monaftere qu'il avoit nommé Premontré. › Il y en a d'autres qui ont prétendu qu'il a pris ce nom à cau fed'un pré qui avoit esté découvert & montré par les Religieux Benedictins de faint Vincent de Laon; mais le P. le Paige qui rapporte ces opinions les traite de fabuleufes; comme en effer elles le font ; & dit que la plus certaine eft à caule que le lieu CHANOI NES PRE our eft prefentement la fameufe Abbaïe qui porte ce nom, & qui eft le Chef de tout cet Ordre, fut montré à faint Norbert MONTRE'S par la fainte Vierge, lorfqu'eftant une nuit en Oraison il vit auffi plufieurs perfonnes vêtues de blanc qui alloient en proceffion autour de ce lieu avec des croix & des lumieres, Cependant le P. Hugo dans la vie de faint Norbert qu'il a donnée en 1704. pretend que le nom de Premontré eft fans myftere & l'effet du pur hazard, & traite cette vifion de pieuse fable, ce qui n'a pas plu à un de fes confreres, comme il paroit par les Differtations faites à ce fujet par le P. Gautier, & que le P. Hugo avec les refponses aux Differtations du P. Gautier & à· l'Auteur des fables pieufes, a inferées dans fon Journal Litteraire de l'an 1705. plus connu fous le nom de Journal de Soleure, imprimé néanmoins à Nancy. Ce fut l'an 1119. fous le Pontificat de Calixte II. & fous le regne de Louis furnommé le Gros Roi de France,que commença cer Ordre. Ce qui y donna lieu fut le relâchement où eftoient tombés la plupart des Monafterés de Chanoines Regu liers. Celui de faint Martin de Laon eftoit de ce nombre. Barthelemy Evefque de cette ville voulant y apporter remede & couper cours aux défordres qui augmentoient de jour en jour, erut que le meilleur moïen eftoit de demander au Pape Calixtè II. faint Norbert (qui fe trouvoit pour fors dans fon Diocese,) pour reformer cette Abbaie. Le Pape y confentit ; mais on eut bien de la peine à faire refoudre ce Saint à prendre le gouvernement de cette Maison. Il fe foumit néanmoins par obeiffance à ce qu'on demandoit de lui; mais ce fut à condition que les Chanoines recevroient les loix qu'il leur prefcriroit. Cette condition l'exempta bientoft du gouvernement de cette Abbaïe; car il ne trouva point dans leurs efprits une difpofition à recevoir la Reforme qu'il y vouloit introduire; ainfi il les quieta: Il n'abandonna pas pour cela l'Evefque de Laon, qui dans l'apprehenfion de le perdre lui propofa de bastir un nouveau Monaftere dans quelque folitude voifine où il pourroit recevoir des Difciples & eltablir un nouvel Ordre conforme à la vie auftere & penitente dont il donnoit l'exemple. Le Saint y confentit, & ils furent enfemble dans un lieu appellé Foigny, où rien ne manquoit pour la commodité d'une maifon Religieufe; mais le Saint s'eftant mis en prieres, connut par revela- |