la NES REGU MANIQUE! quelle eftoit une Chapelle dont quelques bourgeois de cette CHANOLville eftoient Patrons. Non feulement ils cederent leur droit LIERS DE S. de patronage en faveur de cet eftablissement ; mais ils firent MARC DE don à ces nouveaux Chanoines de quelques terres tant pour construction de leur Eglife & du Monaftere que pour leur entretien, ce qui fut confirmé par le Pape Celestin III. l'an 1194. La mefme année Henry Evefque de Mantouë pofa la premiere pierre de l'Eglife qui fut dediée fous le nom de faint Marc; & une des principales conditions qui fut ftipulée par l'acte de donation qui fut faite par les bourgeois de Mantouë des fonds & des terres pour la fabrique de cette Eglife, fut qu'elle ne releveroit d'aucune autre Eglife, & feroit Chef d'un Ordre fous le nom de faint Marc. Quelques Clercs s'y eftant affemblés eurent pour Superieur le mefme Spinola, & il leur prefcrivit une Regle qui fut approuvée par le Pape Innocent III. l'an 1104. elle fut confirmée par Honorius III. après avoir efté corrigée, ce que fit auffi Gregoire IX. par fa Bulle de l'an 1228. où cette Regle eft inferée dans toute fa teneur. Gregoire X. Jean XXII. Calixte III. Nicolas IV. & plufieurs autres Souverains Pontifes ont accordé des privileges à ces Chanoines, qui, felon Penot, aïant efté reformés vers l'an 1452. n'embrafferent qu'alors la Regle de faint Auguftin. Dans le commencement de leur inftitution ils menoient une vie auftere. Ils ne couchoient que fur des paillaffes avec des linceüls de laine. Ils jeûnoient depuis le Dimanche in albis jufqu'au mois de Septembre, outre l'Advent, les Vendredis de l'année, & les jeûnes prefcrits par l'Eglife. Ils obfervoient un étroit filence, avoient deux heures de travail dans la journée, & n'admettoient aucun à la Profeffion qu'il n'euft dix-fept ans accomplis. Leur habillement confiftoit en une foutane de ferge blanche & un rochet. Lorsqu'ils alloient au Chœur, ils avoient “une mozette ou petit camail & un bonnet quarré blanc avec une Aumuce blanche qu'ils mettoient fur le bras. Cette Congregation eftoit compofée d'environ dix-huit ou vingt Maifons d'hommes & quelques-unes de filles qui eftɔient fituées dans la Lombardie & dans l'Etat de Venife; &après avoir fleuri pendant près de quatre cens ans, elle diminua peu peu & fe vit reduite à deux Couvens où la regularité n’estoit ipas mefme obfervée. Le Monaftere de faint Marc qui en સે NES REGU CHANOI eftoit le Chef,fut donné par Guillaume Duc de Mantouë, aux LIERS DE S. Moines Camaldules, l'an 1584. du confentement du Pape GreMANTOUE. goire XIII. MARC DE CHANOT NES REGU ESPRIT A Quelques-uns ont prétendu que cet Ordre des Chanoines Reguliers de faint Marc de Mantouë, n'avoit jamais eu plus de deux Maifons; Mais Scipion Agnelle Maffei Evefque de Cafal, dans fes Annales de Mantouë, prouve le contraire par une Bulle du Pape Gregoire X. où tous les Prieurs des Couvens qu'ils avoient, font nommés, & par cette Bulle le Pape reconnoift que la Regle de ces Chanoines avoit esté reçue & corrigée par les Papes Honorius & Gregoire fes predeceffeurs, & confirmée par Innocent IV. avant le Concile General de Lyon. Un ancien regiftre qui eft confervé encore dans cette Abbaïe de faint Marc qui eftoit de l'Ordre des Chanoines Reguliers de faint Marc de Mantouë, & qui contient les Chapitres qui ont efté tenus dans cet Ordre depuis l'an 1249. jusqu'en l'an 1349. montre encore évidemment qu'ils avoient plufieurs Maifons, puifque dans le Chapitre de l'an 1249. il y eut feize Prieurs qui y affitterent, & que dès le tems que le Pape Honorius III. confirma cet Ordre en 1220. Il y avoit pour lors déja cinq Monafteres. Cette Bulle eftant adreffée aux Prieurs & Couvens des Eglifes de faint Marc de Mantouë, du faint Efprit de Veronne, de la Maison de la Religion de Parme, de faint Eusebe de Saratico au Diocese de Vicenze, de fainte Perpetuë à Faënza, & à tous ceux qui à l'avenir voudroient s'unir à cet Ordre. Voiez Scipion. Agnell. Maffei. Annal. di Mantoua. Penot Hift. tripart. Canonic. Regul. Paul Morigia, Hift. de toutes les Relig. Silveftr. Maurolic. Mar Ocean. di tut. gli Relig. & Philipp. Bonanni, Catalog, omn. Relig. Ord. Nous joindrons aux Chanoines Reguliers de Mantouë une LIERS DU S. autre Congregation qui prit fon origine à Venife fous le nom du Saint Elprit, & qui fut fupprimée par le Pape Alexandre VII. l'an 1656. Elle avoit eu pour Fondateurs quatre Nobles Venitiens, D. André Bondimerio, D. Michel Maurocini, D. Philippes Paruta, & D. François Contarini, qui tous quatre animés du mefme zele & aïant refolu d'abandonner le monde, se transporterent au Couvent de Nazareth fitué dans les Lagunes de Venife,qui eftoit occupé par des Ermites de l'Ordre de faint Auguftin, & s'eftant mis fous la conduite de Gabrick ESPRIT A de Spolette qui en eftoit Prieur, ils receurent l'habit de cet NES KFGU Ordre & en firent Profeffion; mais quelque tems après aïant LTERS DU S. obtenu le Monaftere de faint Daniel dans le Padoüan,qui leur VENISE. avoit efté donné par l'Abbé Commendataire, ils y allerent demeurer & l'abandonnerent prefque auffi-toft, y aïant efté contraint par celui qui fucceda à cet Abbé qui lesy avoit introduits: c'est pourquoi ils retournerent à Venife où on leur donna le Monaftere du Saint Efprit à trois milles de cette ville. Ce fut là qu'aïant quitté leurs habits d'Ermites de l'Ordre de faint Auguftin, ils prirent celui de Chanoines Reguliers avec la permillion de Martin V. qui occupoit pour lors la Chaire de faint Pierre, & ils firent de nouveau Profession l'an 1484. Lorsqu'Alexandre VII. les fupprima, ils n'avoient qu'un Couvent & quelques Hofpices où il y avoit peu de Religieux & où ils vivoient dans un grand relâchement. Morigia dit qu'ils eftoient fort riches,& qu'ils eftoient habillés comme les Chanoines Reguliers de Latran. D. André Bondimero,l'un des Fondateurs de cette Congregation,a efté Patriarche de Venife,& Philippe Paruta, qui en eftoit auffi Fondateur, a efté Archevefque de Crete appellé prefentement Candie. C'est dans cette Abbaïe du Saint Efprit qui forme une Ifle proche de Venife, que les Ambaffadeurs des Princes Souverains reçoivent les complimens de la Republique, avant que de faire leurs entrées, un Noble accompagné de foixante Senateurs allant trouver ces Miniftres dans l'Eglise de cette Abbaïe pour les conduire dans leurs Hostels. Voïez Penot, Hift. tripart. Canonic. Regul. lib. 2. Morigia, Hift. de toutes les Relig.liv. 1. ORDRE DES RES XLV. CHAPITRE Des Religieux Trinitaires ou de la Redemption des Cap tifs, appellés en France Mathurins, avec les Vies de faint Jean de Matha, de faint Felix de Valois leurs Fondateurs. Q UOIQUE les Religieux Trinitaires aïent une Regle par ticuliere, il y a néanmoins beaucoup d'Hiftoriens qui les mettent au nombre des Enfans de faint Auguftin, & nous les mettons ici au rang des Chanoines Reguliers; puifque le P. le Paige dans fa Bibliotheque de Fremontré dit qu'on ne peut pas leur refufer cette qualité. Il eft vrai qu'elle eft mef me contestée aux Premontrés; mais parmi ceux qui la leur difputent, il y en a qui n'ont point de meilleurs titres qu'eux pour prendre cette qualité. Ce qui m'a determiné à parler ici des Trinitaires, c'est que m'eftant propofé de mettre dans cette feconde partie non feulement les veritables Chanoines Reguliers, mais encore ceux qui font reputés tels, je n'ay point fait difficulté d'y joindre ces Religieux dont l'habillement, que quelques-uns ont pris depuis quelques années, est affez conforme à celui des Chanoines Reguliers. Quoiqu'il en foit, cet Ordre commença l'an 1198. fous le Pontificat d'Innocent III. SS. Jean de Matha & Felix de Valois en font les Fondateurs. Le premier prit naiffance l'an 1160, dans un petit bourg appellé Faucon aux extremités de la Provence, de parens illuftres par leur nobleffe, & on lui donna le nom de Jean parce qu'il vint au monde le jour de faint Jean Baptifte. Il commença dès le berceau à donner des marques de fa future fainteté; car il refufoit dès lors de fucer la mamelle à certains jours de la semaine, & mefme ces jours-là on ne pouvoit lui faire prendre aucun aliment. A peine eut-il quitté le berceau, qu'il méprifa les jeux & les façons de faire des enfans, & aïant atteint l'âge de douze ans, il vint étudier à Aix Capitale de la Provence, où il apprit en mesme tems les autres exercices ordinaires à la Noblesse. Après avoir achevé fes Humanités, & fini tous fes exercices, il retourna dans la maifon de fon pere fort refolu d'y vivre |