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NEE REGU
LIERS DE LA

DE CHAN

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Roi un Coadjuteur, qui pust remplir fon Siege Epifcopal CHANOIimmediatement après la mort, afin de ne pas lailler fon Eglife orpheline. Le Roi lui avoit accordé fa demande, & lui avoit REFORME mefme laiffé le choix de fon Succeffeur ; c'eft pourquoi il jetta CELLADE. les yeux fur. M. de Sevin Evefque de Sarlat. Ainfi il eut la confolation en mourant, de laiffer le Diocefe de Cahors & l'Abbaïe de Chancellade entre les mains de deux perfonnes animées de fon zele, & qu'il laiffa auffi heritieres de fes vertus. Ce fut l'an 1659. que la France perdit un fi faint Prelat. Il n'avoit rien diminué de fes aufterités jufqu'à la mort. Il y avoit mefme quarante ans qu'il couchoit tout veftu fur une paillaffe, & il n'y eut que la veille de fa mort qu'on l'obligea à fe deshabiller. Quelques jours auparavant il avoit difpofé de fon Temporel pour finir les fondations qu'il avoit commencées, & avoit laiffé tous fes meubles aux pauvres orphelins & orphelines. Après cette difpofition il ne fe confidera plus comme le maiftre de fes meubles, & envoïa demander un linceul par, aumofne à la Superieure des Orphelines, pour eftre enfeveli comme un pauvre de Jefus-Chrift ; & il ordonna fa fepulture dans l'Eglife des Chanoines Reguliers de Cahors qu'il avoit fondés, voulant eftre enterré fans pompe comme un fimple Religieux, ce qui fut executé. Les merveilles que Dieu a operées depuis fa mort par fon interceffion, & qui continuent encore tous les jours à fon Tombeau, ont fait connoiftre la sainteté de ce Serviteur de Dieu ; c'eft ce qui obligea les Prelats de France, dans une Affemblée generale du Clergé, de prendre la refolution de pourfuivre fa Canonization en Cour de Rome. M. l'Archevefque d'Alby, prefentement Archevefque de Narbonne, s'offrit de faire pour ce fajet le voïage de Rome; mais la continuation de la guerre & les grands fubfides que le Clergé a efté obligé de donner au Roi, ont interrompu ce projet.

Quoique par l'Arreft du Confeil de l'an 1670. dont nous avons déja parlé, il fust défendu aux Religieux de la Reforme de Chancellade de prendre de nouvelles Maifons de l'Ordre autres que celles mentionnées dans l'Arreft. Ils font neanmoins entrés depuis dans l'Hôpital d'Aubrac au Diocese de Rhodez, y aïant efté appellés par M. l'Evefque de Châlons fur Marne Louis-Gafton de Noailles, pour lors Dom d'Aubrac, fur le refus que les Religieux de la Congregation de

Fff iij

LIERS DE LA

GELLADE.

CHANOI France firent d'accepter cette Maison. Ils obtinrent à cet effet, NES REGU- du confentement du General, & du Procureur General de REFORME cette Congregation, des Lettres Patentes du Roi l'an 1697. DE CHAN & l'année fuivante ils furent mis en poffeffion de cette Maifon le 24. Juin par l'Evefque de Rodez. Cet Hôpital eftoit deffervi par des Religieux Hofpitaliers, qui formoient un Ordre particulier, dont nous parlerons dans la troifiéme partie.

Quant à l'habillement des Chanoines Reguliers de la Reforme de Chancellade, il confifte en une Robe blanche & un petit Scapulaire de linge par deffus, lié avec une ceinture de laine; & quand ils font au Choeur, ils portent le Surplis avec l'Aumuce noire fur le bras en efté, & la Chape de mesme couleur en hyver. Ils fe levent à minuit pour dire Matines le matin à cinq heures; & une demie heure après ils font devant le faint Sacrement une heure d'Oraifon mentale. Ils vivent dans l'obfervance exacte de la pauvreté Religieufe. L'Abbé de Chancellade, qui eft leur Superieur General, eft le premier à leur donner l'exemple, vivant en commun avec fes Religieux, mangeant avec eux dans le Refectoire, logeant dans le mefme Dortoir ; & il ne porte les marques de fa dignité que quand il officie les jours folemnels.

Leonard Chastelet, Vie de Monfieur Alain de Solminiach. Celle du Pere Jean Garat, Abbé de Chancellade. Du Moulinet, figures des differens habits de Chanoines Reguliers. Philipp. Bonanni, Catalog. Ord. Religiof. part. 1. Hermant Hiftoire des Ordres Religieux. Tom. 2. & Memoires envoiés en 1712. par M. Belair Abbé de Chancellade.

1

Chanoine Regulier

117.

de la Congregation de notre Sauveur, en

Lorraine.

CHANO
NES REGUL

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CHAPITRE

LXII.

Des Chanoines Reguliers de la Congregation de Notre

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Sauveur en Lorraine.

Ous avons vû dans les Chapitres precedens, en traitant des Congregations de faint Victor & de France, le zele que le Cardinal de la Rochefoucaut avoit temoigné pour la Reforme des Chanoines Reguliers en France. Le Cardinal de Lorraine Legat à Latere en ce Duché avoit auffi entrepris la Reforme du mefme Ordre dans les terres de fa Jurifdiction; mais ce ne fut pas avec le mefme fuccès. Il avoit assemblé à ce fujet l'an 1595. les Abbés de cet Ordre en Lorraine, & ses paroles foutenues par l'éclat de fa pourpre & le rang qu'il tenoit en ce Païs-là, fembloient avoir fait impreffion fur leurs efprits. Ils drefferent pour lors quelques Reglemens & promirent de s'y foumettre; mais cette entreprife s'evanouit en peu de tems par la tiedeur & la lâcheté qu'ils apporterent à feconder les intentions de ce Prince. Il ne fe rebuta point néanmoins pour cette fois, & aïant de nouveau convoqué tous les Superieurs par fes Lettres du vingt-fept Mai 1604. Il leur allegua plufieurs motifs pour les animer à prendre cette affaire à cœur. Mais fes avis & fes confeils ne furent pas plus fuivis dans cette dernierre affemblée que dans la premiere, & l'on ne parla plus de Reforme que dans l'année 1621. après la mort de ce Cardinal. Gregoire XV. envoïa un Bref du dixiéme Juillet de cette année pour autorifer cette entreprise ; & Jean de Maïllane des Porcelets Evefque de Toul, n'épargna ni fes peines, ni fon credit pour executer les volontés du Pape & contribuer au progrès de la Reforme,à laquelle le Reverend Pere Pierre Fourier Chanoine Regulier & Curé de Mataincourt eut le plus de part; car toute la conduite fpirituelle de la Congregation qui a produit cette Reforme, & dont il eft reconnu pour l'Inftituteur,eftoit refervée à fa prudence & à fa vertu.

Tandis que cet Evefque faifoit tous les efforts pour trouver une Maifon pour y placer ceux pour y placer ceux qui embrafferoient la Reforme,le Pere Fourier prefentoit à Dieu; pour ce fujet fes Vœux & fes Prieres, qui furent exaucées peu de tems après ; car·

DE NOTRE
SAUVEUREN
LORRAINE.

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