REINHARD, Confeiller Aulique. Madame REINHARD, fa feconde femme. WILHELMINE, fille de Reinhard FRÉDÉRIC, fils de Reinhard du Ier. lit. D'ALTDORF, Colonel, oncle de Mad. Reinhard. DE SCHENK, Confeiller Intime. DE WURM, Major. DE WILSDORF, Chambellan. FRÉDÉRIC, Domestique du Confeiller. LOUISE, Femme-de-Chambre de Mad. Reinhard. PHILIPPE, Domeftique du Lieutenant. UN BAILLI. UN SELLIER. DEUX BAS-OFFICIERS. UN HUISSIER, PAS PAS PLUS DE SIX PLATS. ACTE PREMIER. Une Chambre dans la maison du Conseiller. SCENE PREMIERE. REINHARD en robe de chambre, écrivant une lettre. FRÉDÉRIC, à quelques pas de lui, une lettre à la main. FRÉDÉRIC à part. IL y a bientôt une demi-heure que je fuis là. REINHARD. Ce fera comme cela, gracieufe Dame, oui, Tome XI. M pas autrement, en dûffiez-vous devenir plus folle que vous ne l'êtes. FRÉDÉRIC S'approchant un peu. Monfieur REINHARD. Il ne faudra pas vous fâcher ma chere—grafi la même par cieufe tante, voulois-je dire, occafion je vous dis quelques vérités. FRÉDÉRIC s'approchant un peu plus près. Monfieur REINHA R D. C'est une bonne chose que la vérité. Nous n'aimons pas toujours à l'entendre, quand elle en veut à nos foiblefles; mais c'eft moi, Madame, qui vous guérirai, ou.... FRÉDÉRIC tout près du Confeiller. Dirai-je au Domestique de revenir? REINHARD fe levant d'un air brufque. Drôle ! FREDERIC. Que voulez-vous, Monfieur? REINHARD. Tu ofes m'écouter ! FRÉDÉRI C. Le Ciel m'en gardė. REINHARD. Qué le Ciel garde tes oreilles, fi je t'attrappe encore à m'écouter ! FRÉDÉRI C. Il ne m'eft pas feulement venu dans l'idée de vous écouter, Monfieur. REINHÀ R D.. Pas feulement venu dans l'idée de vous écouter, Monfieur!Que faifois tu donc là derriere ma chaise? FRÉDÉRI C. Il falloit s'approcher de vous, puisque vous ne vouliez pas m'entendre. Comment foit? Qu'est-ce que cela veut dire, foit? FRÉDÉRIC. Vous me dites de me taire, je me tairai, voilà tout. REINHARD. Animal, t'ai-je dit cela? Ne pas me raisonner, Butor, ce n'est pas fe taire, c'eft ne pas me contredire quand j'ai raison. (Il se promene, Frédéric refte tranquille.) Eh bien, es tu muet? Non. FREDERIC. REINHARD. Pourquoi ne parles-tu pas ? FRÉDÉRI C. J'attends que vous me l'ordonniez. REIN HAR D. Parle. FRÉDÉRIC. M. le Colonel d'Altdorf vous fouhaite le bon jour.... REINHARD. Et moi, je fouhaite qu'il me laiffe tranquille. (Il s'approche de la table, & cachette une lettre.) Je voudrois que toute la parenté fût au diable. FRÉDÉRI C. Eft-ce là ce qu'il faut lui dire ? |