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REINHA R D.

Impertinent.

FRÉDÉRIC.

Monfieur ?

REINHARD.

Qu'est-ce qu'il y a encore?

FRÉDÉRI C.

N'appellez-vous pas ?

REINHARD.

Non, non, non. (Il lui donne le billet.) Tiens, porte cette lettre à ma gracieuse tante.

FRÉDÉRIC

Cela fuffit, Monfieur.

s'en allant.

REINHARD.

Où vas-tu? Veux-tu faire encore à demi ta

commiffion?

FRÉDÉRIC.

Je croyois que le refte étoit dans votre billet.

REINHA R D.

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Je croyois-je croyois ! Ce font toujours là vos excuses, quand vous faites des fottifes

vous autres. Où eft ma lettre?

FRÉDÉRIC lui donnant au lieu de fa lettre, celle qu'il tenoit à la main en entrant.

La voici.

REINHA R D.

Tu lui diras en même temps... Quelle étourderie, j'ai mis fur le billet mon adresse. - Mais eft-ce bien étonnant; tourmenté, toujours impa tienté comme je le fuis. Il faudra tout récrire, Va t'en, tu reviendras quand je te fonnerai.

FRÉDÉRIC bas, en fortant,

Ce ne fera pas long.

-Allons, que

, que le Ciel

prenne pitié de moi.

SCENE I I.

REINHARD feut.

E fuis honteux que ce drôle ait vụ ma sottise, M. le Confeiller, vous alliez vous donner un grand ridicule. Comme le Prince riroit, si j'allois un jour mettre fon adreffe fur un billet écrit à ma gracieufe tante. (Il ouvre la lettre du Colonel qu'il croit la fienne) Mille bombes, qu'est-ce donc? Ai-je rêvé, ou fi je rêve ? Ce n'est pas moi qui ai écrit cette lettre. (Il fonne avec

vivacite) Hé, Frédéric, Frédéric, c'eft incroyable! Frédéric. (Il fonne plus fort, & se promene à grands pas.)

FRÉDÉRIC paffant doucement la tête par la porte.

Je l'avois bien dit.

REINHARD

Frédéric.

avec emportement.

FRÉDÉRIC toujours la tête dans la porte. Laiffons d'abord fa colere fe calmer.

REINHARD.

C'est encore un tour espiegle de ce fripon, de ce (il crie) Frédéric.

SCENE III.

REINHARD, FREDERIC accourt.

REINHARD.

Ou étois-tu animal ?

FRÉDÉRI C.

Dans votre livrée.

REINHARD.

Que veut dire cette lettre?

FRÉDÉRI C.

Je ne l'ai pas lue.

REINHARD.

Maraud, tréve de plaifanteries, ou je te.... D'où vient cette lettre?

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Cela eft fort bien; mais fi vous m'interrompez toujours par vos - exclamations, vous ne faurez jamais d'où vient ma lettre.

REINHA R D.

Ne me fais pas perdre patience.

FRÉDÉRIC à part.

Il l'a déja perdue, je voudrois bien qu'il la

retrouvât.

Tu dis?

REINHA R D.

FRÉDÉRIC.

M'eft-il permis de parler?

REINHARD lui donnant un soufflet.

Attends, je m'en vais te dénouer la langue. FREDERIC.

Je vous remercie, encore une dent de moins.

REINHARD ému.

T'aurois-je caflé une dent?

FRÉDÉRIC.

Pardieu! vous frappez si souvent à la même place. -Oh pour refter dans un pareil service, il faudroit toujours avoir le cafque en tête; mais je vous en remercie, Monfieur.

REINHARD.

Allons, allons, allons.

FRÉDÉRI C.

Il n'y a pas là d'allons, allons. Cela ne remet pas ma dent; renvoyez-moi, Monfieur.

REINHARD

avec douceur.

Frédéric.

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