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fi long-temps de ta présence? Ne fais-tu pas que mon cœur fe reproche, comme perdu, tous les inftans où je suis loin de toi ? Pourquoi ton œil n'a-t-il plus ce même éclat, cette même bonté qu'il avoit ce matin? - Qui pèle allez cruellement fur ton cœur pour le flétrir dans ce jour de bonheur? Ne feroit-il pas un jour de bonheur pour toi ?

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LA DUCHESSE.

Mon Duc, mon Epoux, mon Louis!- Qui fent plus que moi la volupté de ces paroles, qui enivrent mon cœur? Mon.... mon...

LE

DUC l'embrasant.

Eh bien

Eh bien, mon amie, ce qui

Mon épouse!

pèfe tant fur ton cœur, mets-le donc auffi dans

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LA DUCHESSE.

Laisse à moi seule cette petite inquiétude. Ton amour pourroit trouver dans cette affaire, qui n'eft rien par elle-même, quelque importance, &... LE DU C.

Mon amour la verra ce qu'elle eft. Parle. Une confiance fans bornes est le devoir le plus facré de l'amour; je t'en conjure, ne me cache pas une de tes pensées.

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Eh bien, mon Louis! Mais je t'en conjure, ne prends pas mes inquiétudes pour des idées fingulières, qui troublent quelquefois la tête d'une femme timide! - Faut-il que l'homme ne goûte jamais une joie pure! - Vois mon Louis, je n'avois qu'un defir, un feul! (Lui prenant la main.) Celui-ci! Il eft rempli tierement; - (l'embraffant') mais

en

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Toi? l'amour? la beauté? Le fiel au lieu de fang, couleroit donc dans fes veines. Tu te trompes.

LA DUCHESS E.

Je fuis sûre d'être l'objet de fa haine. Il me prend pour la caufe des fureurs du Comte Albert, Cette invafion des Bohêmes, & leurs cruautés, il les croit mon ouvrage, Ç'en eft affez, je pense, pour m'allarmer.

LE DU C.

Calme tes inquiétudes. Quand il connoîtra ton ame généreufe, qu'un repentir amer le puniffe de fon erreur, & te venge de fon injustice.

LA DUCHESSE.

Crois-moi, l'on ne chasse point auffi aisément de fon cœur une haine profonde; pour se convaincre de ses torts, il faudroit les voir fans préjugés. Un objet, odieux par habitude, paroît laid de tous côtés; & fi, malgré foi, l'on découvre un côté avantageux, on ne veut pas y croire.

LE DU C.

Pour méchant, Otto ne l'eft pas; non, fur mon il n'eft pas méchant.

ame,

LA

DUCHESS E.

Je me tais. (Elle foupire.)

LE DU C.

Chere épouse! ce regard chargé de tristesse, déchire mon cœur. Parle : que faut-il que je fasse pour calmer tes allarmes? je veux parler à Otto. Son cœur eft ouvert, & fa pensée est sur sa langue;

faurai tout de fuite fi tes inquiétudes font fondées. Compte sur moi.

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LA DUCHESSE.

Voilà de quoi je m'entretenois avec le Comte Wenzel, lorfque tu es entré. Je le priois de parler au Comte en ma faveur.

LE DU C.

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Je

Parler en ta faveur? Non, mon épouse n'en a pas befoin: c'est un coupable que l'on défend devant fon juge. Qui es-tu? Qui fuis-je ? ferois charmé, je l'avoue, que mon coufin Otto approuvât mon choix; mais je n'en veux avoir l'obligation qu'à ton mérite, & à nul autre motif. Si je voulois, je lui dirois : c'eft par elle que l'Empereur obtint l'amitié d'Ottokar, & il feroit ton meilleur ami.

LA

DUCHESSE.

Je ferois vraiment fort aife qu'il le fût.

LE DU C.

Il le faura. Je veux qu'il rougiffe d'avoir pu te méconnoître.

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Ne jugerois-tu pas à propos que le Comte Wenzel lui parlât?

LE DU C.

Je le veux bien. Mais ce n'eft plus cela qui m'inquiete. Je ne fais

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Mon coufin ne fauroit-il pas que l'Empereur donne une de fes filles au Duc Ottokar ?

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SOYEZ encore une fois le bienvenu, cher Coufin. Je voudrois vous dire autant de fois foyez le bien venu, que nous avons defiré votre arrivée.

Отто.

Je vous cherchois dans votre appartement. -L'Empereur vous falue.

LA DUCHESSE.

Ha! du mépris! Si, par hazard, M. le Comte s'eft apperçu de ma préfence, je le prie de vouloir

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