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bien s'appercevoir que je me retire. (Elle fort avec un fouris amer.)

Отто.

L'Empereur vous falue, & vous félicite fur votre hymen. Il m'a de plus ordonné de vous dire qu'il attend de vous les fecours que vous lui avez promis, d'hommes & de chevaux, conformément à votre alliance.

LE DU C.

J'efpere que vous avez affuré l'Empereur de

mon zele.

Отто.

Je l'en ai affuré. Voilà ma commiffion finie.

LE DU C.

J'ai auffi une commiffion pour vous, Coufin, Que vous a fait ma femme, , pour la regarder d'un œil dédaigneux ?

Отто.

Que vous ont fait vos ancêtres & votre patrie, pour choifir Ludmilla ?

LE DU C.

Que reprocher à sa vertu? Je défie l'univers. Elle a mérité d'être Ducheffe de Baviere. Vous

n'êtes point un homme injufte, Coufin, je le fais. Votre cœur eft franc. Dites-moi donc, fans détours, pourquoi vous êtes-vous irrité contre mon épouse ?

Отто.

Dois-je aimer la vipere, dont la morsure a fait périr mon frere ou mon fils? La plaie que l'armée des Bohémiens a fait à ma patrie, faigne

encore.

LE DU C.

Et quelle part y a ma femme?

OTTO.

Elle a aiguifé le fer.

LE DU C.

Non, fur ma foi! Non, elle n'a pas aiguilé le fer. Sur ma parole, elle ne l'a pas fait. Que de larmes ont jailli de fon bon cœur, pour les calamités que la femme de fon époux portoit fur la Baviere, Croyez-moi, Cousin.

Отто.

Soit. Il fuffit qu'elle foit l'ennemie de mon Empereur, puifqu'elle eft l'amie de fon ennemi.

LE DU C.

Cela vous paroît-il donc fi vrai que vous y

fondiez votre haine?-Otto, vous m'êtes cher, je ne voudrois pas mériter vos reproches, je vous respecte encore. On pourroit cependant sourire, fi l'on me voyoit défendre une épouse que j'aime, devant un homme qui n'eft ni mon maître, ni mon Pere.

Отто.

Pourquoi le faites-vous?

LE DU C.

Je voudrois ne pas vous trouver injufte.

OTTO.

J'aime ma patrie, ma race, & Philippe.

LE DUC.

Je les aime, Otto.

Отто.

Et vous formez des nœuds qui vous attachent aux Ducs de Bohême & de Brunswick, ennemis de l'Empereur. La parrie, la gloire, vos ancêtres, les droits de Philippe, ce n'eft plus rien pour vous.

LE DU C.

Je ne mériterois pas de vivre. Par cet hymen, Otto, le Duc de Bohême s'attache à nous.

Отто.

A vous. Et vous entraîne avec lui.

LE DU C.

Avec lui? Ottokar eft ami de Philippe.

Отто.

Ami de l'Empereur Philippe ?

LE DU C.

Vous l'ignoriez ?

Отто.

Et je l'ignore encore. Ottokar, Duc de Bohême, l'allié du Duc de Brunswick, eft ami de Philippe? LE DU C.

Voilà ce que m'apporte mon épouse pour dot: je lui ai demandé pour l'Empereur l'amitié de fon coufin.

Elle a promis?

Отто.

LE DUC.

Et tenu fa promeffe. Déja depuis long-temps Ottokar a reconnu Philippe Empereur, & s'eft allié avec lui, vous le favez; mais vous paroiffez ignorer que c'eft mon épouse qui a formé cette

alliance..

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Отто.

Suis-je là devant vous, comme un enfant que l'on amuse par des avantures merveilleufes. Songez, donc, je vous prie, que vous parlez à un homme, qui n'aime pas ces difcours puérils.

LE DU C.

Votre étonnement me paroît étrange. L'alliance d'Ottokar avec Philippe vous feroit inconnue ? Отто.

Vous voulez m'en imposer.

LE DU C.

Foi d'un Wittelsbach, ils font amis. Amis par

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Ha! Oui, j'entends! Par le ciel !

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Cela

n'est pas juste ! -Eh bien, qu'ils s'unissent ! — Où il n'y a pas danger de mort, on n'a pas besoin d'Otto. Mais me tromper!

Qui l'a ofé?

LE DU C.

Отто.

Oh! je ne voudrois pas efpérer qu'on l'eut ofé! C'eft de loin feulement que cela reflemble à quelque noirceur.

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