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CUNÉGO N D E.

Ah Dieu!

PHILIPP E.

Tu pleures? Non, je n'y conçois rien. Pourquoi ces larmes ?

CUNÉGO N D E.

Ne vous fâchez pas, mon Pere..

Quelle diffé

rence entre le fort de ma fœur & le mien ! mon cœur eft oppreffé. Elle refte en Allemagne, près d'un Allemand. Il faut me féparer pour jamais de tout ce qui m'eft cher. Hélas, quand on enleve une fleur au fol maternel, & qu'elle eft tranfplantée dans un climat étranger, fau

vage. ....

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PHILIPPE,

Taifez-vous !

SCENE IV.

H. DE KALLHEIM, LES PRÉCÉDENS.

H. DE KALLHE I M.

SEIGNEUR, un Chevalier du

un Chevalier du camp du Duc de

Brunswick eft arrivé, & demande une audience

secrette.

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PHILIPP E.

Qu'on l'introduife. (Kallheim fort.) Tu vois que ton Ottokar eft un homme fur lequel on peut compter. Sa parole eft fuivie du fait. Auffi aurat-il ma plus chere enfant, ma Cunégonde. Va mon enfant, je t'aime, fois donc toujours raisonnable, va. (Cunégonde fort.)

SCENE V.

HENRY DE KALLHEIM, FRÉDÉRIC DE REUSS, PHILIPPE.

H. DE KALLHE I M.

Voici le Chevalier Frédéric de Reuff, que le

Duc Otto vous envoie,

PHILIP PE.

Frédéric de Reuff, parle.

F. DE REUS S.

Otto de Brunswick, élu Empereur des Romains vous falue.

PHILIP PE.

Empereur ! C'en eft affez.

Ç'en eft affez. Es-tu chargé

de parler ainfi à Philippe?

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PHILIP PE.

Rien. L'Empire n'eft pas un monftre à deux têtes; un corps fain & bien formé n'a qu'une tête. En vérité, l'on ne croiroit pas qu'un homme puiffe avoir tant d'audace. Lui, Empereur ! Empereur ! Il n'eft qu'un Empereur! - Comte de Kallheim, je te donne la puiflance, de recevoir, en mon nom, fon ambaffade. A la premiere parole qui offenfera ma dignité, tu rompras l'entretien, & tu lui donneras un fauf-conduit, avec ordre de fortir de mes Etats.

SCENE V I.

LE C. DE KALLHEIM, F. DE REUSS.

F. DE REUS S.

DONNEZ-moi donc fur l'heure un fauf-conduit,

que je forte de vos Etats.

H. DE KALLHE I M.

Vous le voulez, fans avoir rempli votre ambaffade ?

F. DE REUS S.

Je suis un vieux guerrier, qui connois les mœurs & les droits des Princes & des Chevaliers. J'ai déja rempli mainte ambaffade auprès des Rois & des Ducs; jamais je ne fus ainfi traité. Comme une lettre, dont le contenu déplaît, & qu'on jette par terre, qu'on foule aux pieds, ou qu'on déchire entre fes dents.- Donnez-moi mon fauf-conduit.

H. DE KALL HEI M.

N'y fongez plus, je vous en prie, & trouvez bon.....

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Je ne trouverai jamais bon, ce qui n'eft pas

bon.

H. DE

KALLHEIM.

Dites-moi du moins ce qui vous amene à la Cour. Votre ambaffade pourroit vous attirer les bonnes graces de l'Empereur, & changer fon humeur fombre en la plus douce affabilité.

F. DE REUSS.

Mon ambassade eft fort agréable. En deux mots, Otto de Brunswick consentiroit à échanger fes droits bien fondés à la couronne impériale, contre un bien qu'il defire, & dont Philippe doit lui donner la jouiffance,

H. DE KALL HEI M.

Dieu le veuille!

F. DE REUS S.

Paix & union, dit le Duc de Brunswick, valent mieux que fceptre & puiffance. L'Empire verra que je ne fuis pas indigne d'être fon Chef, puisque je renonce à cette dignité pour fon bonheur.

H. DE

C'eft noble !

KALLHEIM.

F. DE REUS S.

Et c'eft penfer en Empereur, ne fût-ce que la pensée d'un Citoyen obscur!

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H. DE

KALLHEIM.

Que demande-t-il à Philippe ?

F. DE REUSS.

Béatrix, fa jeune fille. Otto ne veut céder qu'à fon beau-pere. Voilà mon ambassade.

H. DE KALL HE 1 M.

Je cours en informer l'Empereur.

'Allez !

F. DE REUS S.

dans ce Bourg?

Otto de Wittelsbach demeure

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