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autres bien dignes de leur être affociés, & dont l'invention peut encore paffer pour moderne. Ce font l'Imprimerie, la Verrerie la Lunetterie, l'Horlogerie, & l'art de faire des inftrumens de Mathématiques, auquel on n'a point encore donné de nom. Nous nous ferons un devoir d'annoncer les progrès & les chefs-d'œuvre de ces Arts, & de publier les réflexions des fçavans Artiftes pour les porter à une plus grande perfection. Les Manufactures, quelles qu'elles puiffent être, & les principaux Arts méchaniques entreront dans notre plan. Nous nous attacherons fcrupuleusement à tout ce que l'induftrie humaine invente ou perfectionne, & nous penfons que l'on nous fçaura gré d'aller nous fournir chez les Nations étrangeres de ce qu'elles ont de

plus commode & de plus curieux, pour le naturalifer dans notre patrie. Car quoiqu'il foit quelquefois impossible d'exécuter dans un pays ce que l'on fait dans un autre, ou parce que les matieres n'ont pas la même qualité, ou parce que l'air & l'eau leur en communiquent de nouvelles dans les façons qu'on leur donne; cependant il n'eft point fans exemple qu'en travaillant à copier une chofe, on en ait trouvé une autre qui a paffé pour originale. Le fond de la Nature eft fi varié & fi inépuisable, que l'on ne peut trop exciter l'induftrie à donner à fes productions toutes les formes dont elles font fufceptibles, fans fe décourager par le peu de fuccès des premieres expériences. La plupart des Arts devant tout ce qu'ils font à la fcience des forces mouvantes,

́c'est-à-dire, aux Méchaniques, leur article feroit défectueux fi nous n'y donnions place à toutes les nouvelles inventions de ref

forts, , pompes & machines de quelque efpéce qu'elles puiffent être. Nous les recueillerons avec d'autant plus de foin que quelquefois leur utilité ne se borne pas au feul but que l'Auteur s'eft propofé, mais s'étend à beaucoup d'autres chofes aufquelles il n'a point penfé. Il arrive même fouvent qu'une machine connue fait naître l'idée d'une autre; & ce motif feul eft affez puissant pour nous engager à ne rien négliger. Ainfi nous ferons mention avec plaifir de tout ce que nous apprendrons de nouveau & d'intéreffant dans les Méchaniques. Nous ne ferons point l'éloge duCommerce.L'attention qu'ont aujourd'hui tous les Princes de

l'Europe à l'attirer & à le faire fleurir dans leurs Etats en fait affez connoître l'importance, & nous dispense d'en relever les avantages. Mais en même tems elle nous fait comprendre que l'on ne peut trop s'attacher à lui fournir les moyens de s'étendre & de fe fortifier. C'eft ce que nous nous efforcerons de faire en raffemblant le plus de Mémoires & d'Avis qu'il nous fera poffible fur les productions de la Nature & les ouvrages de l'Art dans tous les pays du monde, fur les villes où le Commerce eft le plus confidérable, & fur la façon dont il s'y fait. Par-là nous inftruirons les Négocians qui n'ont que peu ou point voyagé, de ce qu'il leur eft effentiel de fçavoir; nous rafraîchirons la mémoire de ceux qui ont été fur les lieux, & nous Teur apprendrons les changemens

qui font arrivés depuis qu'ils en font revenus, & qui arrivent journellement. Car tout change, & le commerce le mieux affuré & le plus uniforme a fes viciffitudes, foit par la révolution des Etats, foit par la découverte de nouveaux peuples ou de nouvelles liaisons avec des peuples longtems négligés; foit par les productions mêmes de la terre qui s'améliorent ou fe multiplient dans certaines contrées, tandis qu'elles dégénérent ou dépérif fent dans d'autres; foit enfin par la perte de certains Arts, dont il feroit trop long de rapporter toutes les caufes poffibles.

Il n'eft pas moins néceffaire d'informer de quelles espéces & en quelle quantité les marchandifes entrent dans le Royaume & en fortent; les connoiffances que L'on peut acquerir par-là ne peu

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