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eft réservé, à la feule Economie d'en faire la félicité.

C'eft donc avec jufte raison que nous nous flattons d'être utiles à la Société, & de nous rendre agréables au Public, en lui préfentant un Recueil de Mémoires récens fur l'Agriculture, les Arts & le Commerce, & d'Avis capables de fournir de nouveaux fecours à ceux qui s'y addonnent, & de les mettre en état d'accroître de plus en plus le bien géné. ral en travaillant à leurs fortunes particulieres.

L'Agriculture, fi cherie des Grecs & des Romains tant que ces peuples conferverent leur liberté, eft de toutes les occupations de l'homme la plus noble & la plus avantageufe. Non-feulement elle le comble de toutes les chofes néceffaires à la vie, lui forme un tempérament robufte &

l'entretient dans une santé vigoureuse; mais encore par l'esprit férieux, réglé & attentif qu'elle lui infpire, elle l'éloigne d'un grand nombre de vices, lui rend familiere la pratique de beaucoup de vertus, & l'éleve à toute l'indépendance qu'il peut ambitionner. En effet, comme la faveur des Grands & les bons offices des amis n'ont rien de commun avec la température du Ciel & la fertilité de la terre, il n'a point à faire aux uns une cour fervile, ni à menager adroitement l'appui des autres : entierement libre des pénibles devoirs dont on eft furchargé dans les Cours & dans les Villes, il ne doit les biens qu'il recueille, & dont il joüit, qu'aux douces influences de l'air & à la conftance de fes travaux.

Ces travaux, qui fe fuivent fans interruption, font extrémement

variés par la multitude des objets que l'Agriculture embraffe. Les Terres, les Vignes, les Prés, les Jardins & les Vergers ne font point les feuls fujets fur lefquels elle s'exerce : les Bois & les Etangs attirent une partie de fon attention elle veille avec un foin particulier à la confervation & à la multiplication des chevaux, du gros & du ménu bétail, des poules, des pigeons, & généralement de tous les animaux & volatiles qui peuplent une baffe-cour. Les abeilles & les fleurs font pareillement dans fon domaine.Enfin la préparation des femences & la confervation des fruits font pour elle d'une fi grande importance, qu'en les négligeant elle s'expoferoit infailliblement à perdre la plus grande partie des peines qu'elle fe donne. C'est donc fur tous ces points

que nous nous propofons de publier les Mémoires que nous pourrons rassembler, tant de différentes Provinces du Royaume que des Pays étrangers. Un des grands obftacles que rencontre l'Agriculture, eft la difficulté de vaincre l'obstination des peuples fervilement attachés aux ufages de leurs pays. Cependant s'il eft vrai en général que chaque climat, chaque contrée demande une culture particuliere, il n'est pas moins certain que fouvent des méthodes étrangeres ont été tranfplantées avec fuccès, & que de nouvelles expériences ont parfaitement réussi à ceux quiles ont faites. Ainfi nous espérons que les perfonnes intelligentes loin de rejetter avec dédain les Mémoires que nous leur préfenterons fur l'Agriculture, les liront au contraire avec plaifir, les examine

ront avec attention, & qu'obfer vant en habiles Phyficiens ce qu'ils auront de conforme aux loix générales de la Nature, & en quoi ils ne contrediront point fes voies particulieres, elles en retireront tout l'avantage que nous défirons leur procurer.

Les Arts ouvriront à nos recherches un champ auffi vafte qu'agréable. Les Anciens les divifoient en libéraux & en mé. chaniques. Les premiers qui demandoient du génie & des talens diftingués, pouvoient être exercés avec honneur par des perfonnes de condition libre ; les autres ne l'étoient que par les esclaves pour le profit de leurs maîtres. Nous ne retiendrons des Arts libéraux que la Peinture, qui comprend le Deffein & la Gravûre, la Sculpture & l'Architecture; auxquels nous en joindrons cinq

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