Imágenes de páginas
PDF
EPUB

troupes de la Cherfonèfe

[ocr errors]
[ocr errors]

& leur ett

voyer ce qu'elles demandent; qu'il faut travailler à nos armements, être prêts les premiers; & qu'en conféquence nous exhorterons les autres Grecs, nous les animerons nous les inftruirons par nos exemples. Voilà ce qui convient à la majefté d'Athènes. Car ne vous imaginez pas que Chalcis ou Mégare puiffent, à votre défaut, fauver la Grèce. Trop heureufes ces deux villes, fi elles fi elles peuvent fe défendre elles-mêmes. A vous feuls ATHENIENS, eft réservée la gloire du falut commun gloire, dont vos ancêtres vous ont mis en poffeffion, après l'avoir achetée par un prodigieux nombre de grands & de célèbres travaux. Que fi, toujours obftinés à ne vous donner aucun mouvement, vous attendez que d'autres s'en donnent pour vous, c'est ce qui n'arri vera point. Et tôt ou tard, ce que nous ne voulons pas aujourd'hui, une indifpenfable néceffité nous le fera vouloir. Car enfin, fi d'autres avoient été difpofés à tout faire pour vous, & fans vous, ils fe feroient montrés depuis le temps que votre inaction laiffe le champ libre. Mais personne ne paroît.

334

Voilà donc ma Pensée. Voilà le Décret que je propofe, & dont l'exécution, à ce qu'il me femble, peut encore vous rétablir. Que celui de vos Orateurs qui aura trouvé mieux, vous le communique, & vous le perfuade. Quelque parti que vous preniez, faffent les Dieux que ce foit le meilleur !

QUATRIE ME

PHILIPPIQUE, Prononcée la quatrième année de l'Olymp. 109.

PERSUADE que l'objet (1) de la déli

bération préfente, ce font les grands & preffants befoins de la République, je tâcherai, ATHENIENS, de vous dire là-deffus ce qui me paroît devoir vous être le plus avantageux.

(1) Parmi les Anciens, dont le fameux M. Perrault entreprit follement de ruiner la réputation, il n'oublia pas Démosthène : & c'est fur le commencement de cette quatrième Philippique, qu'il fe fonde pour le décrier, en s'attachant, non à l'Original, qui lui étoit parfaitement inconnu, mais à la Traduction Imprimée en 1685. Quoiqu'on m'ait répréfenté que c'étoit ici l'occafion de répondre à M. Perrault fur Démosthène comme d'autres lui ont répondu fur Homère & fur Pindare; j'ai cru, pour moi, la réfutation peu

:

[ocr errors]

Vos fautes, qui qui ne font pas en petit nombre, & qui s'accumulent depuis longtemps, nous ont réduits où nous en fommes, Mais ce qui vous rend le plus coupables, c'eft votre averfion pour les affaires. Ici, au fujet d'un nouvel évé néceffaire, aujoud'hui qu'à peine fait-on s'il a écrit. Je fuis bien perfuadé qu'il n'y a perfonne qui ne voie avec indignation, fans mon fecours la mauvaife foi d'une cenfure, qui ne portant que fur la Traduction n'effleure pas même l'Original. Oui fans doute, la Tra, duction préfente à l'efprit un raisonnement mal fuivi. Mais cela vient de ce qu'on s'eft mépris à la valeur de ces particules, que la Grammaire appelle des conjonctions, & dont les Grecs font bien plus d'ufage que nous, qui n'en avons pas autant qu'eux. Attaquer Démofthène du côté de la Logique, c'eft précifément l'attaquer par l'endroit où il eft le plus fort.

Pour faire que M. Perrault lui-même raifonnât plus conféquemment qu'il ne fait, je voudrois que fon ouvrage, qui eft intitulé Parallele des ANCIENS ET DES MODERNES, eût pous titre : PARALLELE DES ANCIENS, qui ont été le plus mal traduits, ET DES MODERNES, qui ont le mieux écrit. Avec une fi légère addition, il fe trouveroit que l'Ouvrage de M. Perrault, qui a fi juftement révolté tous les Savants, contiendroit une forte de vérité, à laquelle il n'y a perfonne qui ne foufcrive volontiers,

peu,

[ocr errors]
[ocr errors]

uement, votre attention fe réveille un & vous écoutez tranquilement affis fur vos fièges. Après quoi de re tour chez vous non-feulement nos plus importantes affaires ne vous occupent point, mais vous n'en confervez pas mê me le fouvenir.

[ocr errors]
[ocr errors]

4

Philippe, vous l'apprenez de toutes parts, eft d'une audace eft d'une avidité fans bornes ; & ce n'eft pas avec nos harangues feules , que l'on peut le réprimer. Pour vous en convaincre, fi cela avoit befoin de preuves, vous n'au riez qu'à confidérer que toutes les fois qu'il a fallu fe défendre par des raisons, nous l'avons emporté. Par-tout où l'on n'emploie pour armes que la parole, la victoire eft à nous. Mais les affaires de Philippe en vont-elles plus mal, & les nôtres mieux? Il s'en faut bien. Philippe de fon côté, prend les armes, & af fronte les hafards nous, contents d'a voir les uns prononcé, les autres entendu de beaux discours, où notre bon droit eft bien établi, nous en demeurons là: & comme les effets font d'un plus grand poids que les paroles, tout le monde a égard, non aux belles chofes, que nous avons dites, & que nous difons eucore,

« AnteriorContinuar »