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perdre tout refpe&t pour le public. Au lieu de dire Et de leur envoyer deux détachements de fes troupes, M. de T. dit: Et de leur apprendre par deux détachements de fes troupes, l'un fous Euriloque, & l'autre fous Parménion, qu'on perd plus facilement la liberté qu'on ne la recouvre : & qu'après avoir fait la faute de Se fier à fon ennemi, il ne fuffit pas toujours de s'en repentir pour la réparer. Que veut dire M. de T. Où prend-il ces deux grandes maximes Les trouve-t-il renfermées dans le feul mot wippas, & de leur envoyer? A-t-il donc cru que perfonne ne liroit fa traduction, ou que perfonne ne la liroit fur le texte ? Certainement il devoit fe faire un fcrupule de mêler fans ceffe fon cuivre & fon clinquant avec l'or de Démosthène.

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P. 167. 1. 6. Mais qu cas que chacun de nous pour arriver à ce qu'il defire, demeure toujours les bras croifés, & n'ait autre foin que de voir.] Le Grec ajoute comment il pourra s'exempter d'agir, öños under choy. M. de T. fe joue fur les mots, & traduit: comment il fera pour ne rien faire. Badinage placé admirablement bien, puifque c'eft dans l'endroit de toute la harangue le plus férieux & le plus grave, je veux dire dans la péroraifon, où Démosthène redouble fes efforts, & tonne avec plus de violence,

P. 167. 1, 13. Car s'il y avoit de ces hom mes officieux; & tels qu'il vous plait de les imaginer en faveur de votre pareffe, vous les auriex déjà bien trouvés depuis le tems que vous vous amufez à les attendre, & que par provi fion vous vous difpenfez d'agir.] Le Grec dit

feulement Car sil y avoit de ces hommes off cieux vous les auriez déja trouvés depuis le temps que vous ne faites rien pour vous-mêmes. εἰ γαρ ήσαν ευρηντ' ἂν παλαι, ἕνεκα τὸ μηδὲν ὑμᾶς αυτές ποιεῖν θελειν. Il ne dit donc point: & tels qu'il vous plaît de les imaginer en faveur de votre parele: ni depuis le temps que vous vous amufez à les attendre: ni par provifion. Ornemens recherchés & pleins de rafinement & d'affectation. Encore une fois ne pourra-t-on jamais réconcilier M. de T. avec les beautés fimples & les grâces naïves? Ne lui mettra-t-on jamais dans l'efprit qu'il diroit beaucoup mieux, s'il pouvoit fe réfoudre à dire un peu moins bien?

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Toutes ces Remarques ne tombent que fur des éditions, qui ont été corrigées depuis; & on ne les rapporte que pour fervir de leçon à de jeunes écrivains, qui n'ont pas encore un goût formé. Bien loin d'at taquer la gloire de M. de Tourreil, elles y ajoutent un nouvel éclat, puisqu'il est plus eftimable d'avoir reconnu de bonne foi fes fautes, & de les avoir corrigées avec doci lité, qu'il ne le feroit de ne les avoir pas faites. C'eft ainfi qu'en parle fon propre Cenfeur, M. l'Abbé Maffieu, dans l'excel lente Préface que j'ai citée, pag. 16.

Il eft certain que l'édition qui n'eft venue qu'après la mort de M. de Tourreil, eft incomparablement meilleure que les précé dentes. Avouons cependant, car la vérité fe doit dire quand elle eft utile, avouons qu'il y refte encore je ne fais quoi de ce ftyle qui étoit le fien; où notre langue, fi j'ofois ainfi parler, n'eft pas toujours à fon aife. Suppofé que cela foit, nous en avons le contrepoifon dans cette préface, à laquelle je reviens fi volontiers, & qui me paroît écrite avec une naïveté, avec une correction, avec une élégance, avec un air de facilité, dont il eft trifte que nos contemporains fe difpenfent de plus en plus.

GEOGRAPHIQUE.

Voyez page 34.

ACHAÏE, partie feptentrionale du Péloponnèse fur le Golfe Corinthiaque, & qui s'étend depuis Elide jufqu'au territoire de Sicyone, ou même jufqu'à l'Argolide.

AMBRACIE, Ville d'Epire au nord du Golfe Ambracien, & Colonie de Corinthiens.

AMPHIPOLIS, Colonie d'Athéniens, à l'embouchure du fleuve Strymon, dont les environs occupés par les Thraces ont depuis fait partie de la Macédoine.

ANTHEMUNTE, Ville & contrée, dans la partie de la Macédoine qui eft à l'Orient du Golfe Ther maïque ou de Theffalonique.

ANTRONE, Ville maritime de la Phtiotide, qui fait partie de la Theffalie.

APOLLONIE, Colonie de Corinthiens dans le pays des Illyriens, au nord de l'Epire, & voifine de la Mer Ionienne.

ARGOS, Capitale de l'Argolide, qui fait partie du Péloponnèfe entre Corinthe & Sparte.

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ATHENES, l'une des puiffantes Républiques de la Grèce, & Capitale de l'Attique, qui eft bornée par la Béotie du côté du nord, & environnée d'ailleurs par la mer.

*Revue par M. D'ANVILLE, le plus fayant Géo graphe de notre ficclę.

Βέοτιε,

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BÉOTIE, Pays de Grèce entre l'Attique & la Phocide, & s'étendant depuis l'Euripe, qui la fépare de l'île d'Eubée, jusqu'au Golfe Corinthiaque.

BYZANCE, Colonie de Mégariens, puis de Lacédémoniens, à l'entrée du Bofphore de Thrace, qui joint la Propontide au Pont Euxin. On fait que cette ville est devenue la capitale de l'Orient, fous le nom de Conftantinople.

CABILE, Ville de Thrace, vers le MontHœmus, qui borne ce pays au Septentrion. CARDIE, Ville à l'entrée de la Cherfonefe de Thrace, fur le Golfe Mélane.

CHALCIS, Ville principale de l'Eubée, sur l'Euripe, d'où elle a pris fon nom moderne d'Egripo, corrompu en celui de Négrepont. CHERSONESE, Prefqu'île de Thrace, ayant d'un côté la Mer Egée & le Golfe - Mélane, de l'autre l'Hellefpont & la Propontide.

CHIO, Ile des plus confidérables de la Mer Egée, près de la côte d'Ionie, au midi de Lesbos, CORONÉE, Ville de Béotie.

CORINTHE, Ville & République des plus puiffantes de la Grèce, à l'entrée du Pélopon nefe dans l'Achaïe.

DELPHES, Ville de la Phocide, célebre par rapport au Temple d'Apollon Pythien, eft fi tuée au pied du Mont-Parnaffe.

DORISQUE, Place & pays de plaine dans la Thrace, aux environs de l'Hébre, & vers fon embouchure dans la Mer Egée.

DRONGILE, Ville de Thrace, peu connue. ECHINE, Ville maritime de la Phtiotide, en Theffalie,

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