DE MONSIEUR DE FONTENELLE, Royale de Londres. TOME CINQUIÉME. A PARIS, AU PALAIS, l'Envie. M. DCC. XLU. N traite volontiers d'inutile ce qu'on ne sçait point, c'est unc espece de vengeance; & comme les Mathematiques & la Phisique font affés géneralement inconnues, elles passent affés géneralement pour inutiles. La source de leur Tome V. A malheur est manifeste, elles sont épineuses , sauvages & d'un accès difficile. Nous avons une Lune pour nous éclairer pendant nos nuits ; que nous importe , dira-t-on , que Jupiter en ait quatre ? Pourquoi tant d'Observations si pénibles, tant de calculs si fatiguans , pour connoître exactement leur cours ? Nous n'en ferons pas mieux éclairés , & la Nature qui a mis ces petits Altres hors de la portée de nos yeux, ne paroît pas les avoir faits pour nous. En vertu d'un raisonnement si plausible, on auroit dû négliger de les observer avec le Telescope , & de les étudier , & il est sûr qu'on y eût beaucoup perdu. Pour peu qu'on entende les Principes de la Geographie & de la Navigation, on sçait que depuis que ces quatres Lunes de Jupiter sont connuës, elles nous ont été plus utiles par rapport à ces Sciences que la notre elle-même, qu'elles servent & serviront toujours de plus en plus, à faire des Cartes Marines incomparablement plus justes que les anciennes, & qui sauveront apparemment la vie à unc infinité de Navigateurs. N'y cût-il |