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qu'on nous donne, avec quel efprit nous rendons compte de nos actions à nos fuperieurs; combien nous fommes touchez de nos pechez quand nous nous confeffons, & avec quelle docilité nous écoutons la voix de notre confeffeur; quelle eft notre difpofition à l'égard de Jefus-Chrift quand nous le recevons dans la fainte communion, & comment nous l'entretenons après l'avoir reçû quels efforts nous fai fons pour mortifier nos paffions & pour vaincre notre amour propre; enfin il faut examiner ce qui fe paffe en nous fur tous ces fujets, quelles font les caufes de nos maux, quels reme des nous y apportons, & quels font ceux que nous devons y apporter.

V I.

Il faut auffi paffer de cet examen à celui de notre difpofition envers Dicu, & confiderer fi nous aimons à nous fouvenir de lui en toute occafion; fi nous tâchons de l'avoir toujours ou prefque toujours prefent, de le trouver dans toutes les creatures, dans tout ce qui fe paffe autour de nous, & de nous foumettre dans tous les évenemens

y

de cette vie. Avons-nous une contr nuelle reconnoiffance des graces infi nies qu'il nous a faites, & cette reconnoiffance nous porte-t-elle à l'aimer, à le goûter, à lui obéir & à le fuivre en toute chofe avons-nous une jufte crainte de fes jugemens? remarquons→ nous les effets de fa toute- puiffance pour l'adorer? reconnoiffons-nous les ordres de fa fageffe & de fa providence comme autant de langues qui nous l'annoncent? & l'aimons-nous autant,' quand il nous châtie, que quand il répand fur nous fes faveurs ? notre cœur eft-il tellement dégagé des foins du monde, que nous nous foúvenions de lui dans les plus grands embarras : & quelque occupation que nous ayons faifons-nous notre principale affaire de l'écouter & de faire fa volonté ?

VII.

Mais quel eft notre cœur à l'égard de Jefus-Chrift en particulier? Lui difons-nous avec l'époufe: Qu'il eft le feul objet de notre affection, & nous donnons-nous tout à lui comme il s'eft donné tout à nous ? Entrons-nous dans toutes les difpofitions d'obéïffan

ve, d'humilité, de pauvreté & de patience où il a été pendant fa vie mortelle? Avons-nous foin de le regarder comme notre maître, notre Pasteur, notre medecin, notre fauveur, notre juge, notre pere, notre époux, & de lui rendre en ces qualitez tout ce que nous lui devons? Sommes-nous attentifs à fa parole en quelque maniere qu'il nous parle? Le fuivons-nous pas à pas par-tout où il nous conduit? Lui expofons-nous à découvert toutes nos bleffures, afin qu'il lui plaife de nous guérir? Cherchons-nous à nous cacher dans fes playes & à nous purifier dans fon fang? Nous jugeons-nous & nous condamnons-nous avec feverité, afin de prévenir fes jugemens? Le faint Efprit répand-il dans notre cœur un amour ardent qui nous rende un témoignage certain que le Fils de Dieu est tout ensemble & notre pere & notre époux? Et notre ardente charité nous unit-elle inféparables ment à lui?

VIII.

Confiderons-nous dans cet examen, le grand exemple que Dieu nous a

M

donné dans la fainte Vierge? On lui annonce de la part de Dieu qu'elle concevra le Verbe divin dans fon fein ce qui devoit l'élever au-dessus de toutes les créatures, & en même-temps elle fe précipite, pour ainsi dire, dans l'abîme de fon néant, en changeant la qualité de mere en celle de fervante. Faifons-nous réflexion fur cette inf truction qu'elle nous donne dans les nôces de Cana, en difant dans un fens plus élevé que ne l'entendoient ceux à qui elle parloit: Faites tout ce que mon Fils vous dira: & avonsnous foin d'obéir aux regles faintes qu'elle nous a prefcrites par fa parole & par fon exemple? Suivons-nous Jefus-Chrift jufqu'à la croix comme elle a fait, & tâchons-nous d'imiter fa conftance dans les afflictions les plus. fenfibles?

IX.

Quelque chofe que faffent les faints, c'eft Jefus-Chrift qui le fait en eux: il combat & il triomphe dans les fouffrances & dans la mort des martyrs : il nous parle & il nous enfeigne dans les prédications & dans les livres de tous Les faints Evêques de l'Eglife. Il renou,

velle fa vie pauvre & crucifiée, dans celle de tant de faints folitaires qui ont peuplé les deferts, & dans ces communautez religieufes. Après qu'il a bien voulu naître d'une Vierge, & rendre en fa perfonne la virginité toute divine,il étoit jufte qu'il eût en la terre des vierges toutes confacrées à l'adorer, & uniquement appliquées à l'attendre à toute heure comme leur époux.

En quelque état que nous nous trouvions, fi nous fommes chrétiens, nous faifons une partie de l'Eglife qui eft vierge & incorruptible, & nous fommes indifpenfablement obligez de nous rendre faints de corps & d'efprit, pour nous préparer au dernier avenement de ce divin juge de tous les hommes.

X.

Avons-nous donc foin de regler nos fens felon les loix qu'il nous a impofées, & de les tenir foumis à la foi & à la fouveraine raison Tâchons-nous de ne rien regarder, de ne rien entendre & de ne rien dire, qui ne fe rapporte à la gloire de Dieu ?

Fréquentons-nous fouvent les Eglifes, les Hôpitaux, les maifons des

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