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confoler leur donne une marque fer fible de leur reconciliation quand il les foutient, en forte qu'ils ne retombent: plus dans leurs défordres, & qu'ils perfeverent dans les bonnes œuvres.

9. Il y a de differentes fortes de pechez mortels; quelques-uns ne font que les effets d'une paffion violente, mais paffagere: S'ils font fuivis d'une prompte & folide penitence, s'ils ne demeurent pas long-tems dans notre ame, ils n'y apportent pas une fi dangereufe corruption. Tel feroit le crime de celui qui ne s'étant jamais ényvré qu'une fois feulement pour s'être rencontré dans une compagnie de gens de débauché, en feroit incontinent après une penitence très-fincere, qui fe puniroit foi-même très-feverement. pour fatisfaire à la juftice divine, & ne retomberoit jamais dans ce défordre ni dans aucun autre capable de lui faire perdre la grace de Dieu.

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Mais celui au contraire qui fe porte de tout fon cœur à commettre ce même peché, qui le commet plufieurs fois, qui y prend plaifir, qui s'y attache, qui en cherche les occafions qui en contracte une forte habitude, fe rend beaucoup plus coupable de

vant Dieu, & fon crime demeurant
long-tems dans fon ame,
la corrompt
infiniment davantage & rend la peni-
tence bien plus difficile.

10. C'eft cet état miferable que decrit faint Auguftin, en parlant de lui- L. 8.c.s même dans fes Confeffions. Je fou- « pirois, dit-il, étant attaché non par « des fers étrangers, mais par ma pro- «< pre volonté qui étoit plus dure

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que & le fer le démon la tenoit en fa a puissance: il en avoit fait une chaî- « ne & il m'en avoit lié. Car en fe a déreglant dans la volonté, on s'en- « gage dans la paffion; en s'aban- « donnant à la paffion, on s'engage & dans l'habitude, & en ne réfistant « pas à l'habitude, on fe fait une néceffité de demeurer dans le vice; ainfi cette fuite de corruption & ∞ de défordres font comme autant d'anneaux enlaffez les uns dans les « autres qui formoient cette chaîne o avec laquelle mon ennemi me te- a noit captif dans une cruelle fervitu- « de α.

11. Voilà d'où vient l'extrême difficulté que les grands pécheurs ont à fe convertir, leur volonté étant trèscorrompue & leur efprit entierement

obfcurci, ils prennent le mal pour le bien, ils l'embraffent de tout leur cœur, ils fe trouvent heureux dans les plus grands crimes, ils s'y portent de toutes leurs forces, ils s'y engagent ils les réïterent fouvent, ils en contractent de fortes habitudes, ils tombent dans une efpéce de néceffité de pecher, ils font comme abbatus fous le poids de leurs crimes, leur ame devient efclave de leurs paffions déreglées, & ils y font liez non avec des chaînes de fer, mais par une volonté plus dure que le fer: ils refiftent à Dieu d'une maniere incomprehenfible, ils rejettent fon joug & ne veulent point vivre fous fon obéïffance, quoiqu'il foit un Dieu de bonté & de mifericorde ; ils le méprifent & renoncent à fes promeffes, pour fe mettre fous la domination du démon qui les tient dans la fervitude par autant de liens qu'ils ont contracté d'habitudes criminelles.

CHAPITRE

CHAPITRE VII.

De l'ignorance qui refte dans les perfonnes qui fervent Dieu, & qui eft en eux une fource de peché.

C

Ene font pas feulement les grands pecheurs qui tombent dans des fautes d'ignorance, les plus juftes mêmes doivent gémir de la nuit où ils marchent pendant qu'ils font encore en cette vie. Ils ne peuvent pas dire comme les impies, que le foleil de Sap.5. 64 justice ne s'eft point levé fur eux, mais ils ont fouvent raifon de fe plaindre avec David, de ce qu'en diverfes ren- Pf. 31.8. contres ils manquent à leurs devoirs 34. 734 pour ne les pas connoître.

118. V.

125.144.

169. P

Ils fant obligez de demander à Dieu 24. 7. pardon des fautes que l'ignorance leur fait faire. Leurs lampes ne s'éteignent jamais entierement, mais leurs yeux font fouvent appefantis par le fommeil, & ils ne veillent pas toujours avec affez de foin fur les defirs de leurs cœurs pour les conferver dans Tome 1.

C

une parfaite & entiere pureté ; leurs fens les furprennent d'ordinaire, & leur font faire beaucoup de fautes qu'ils voudroient bien ne point faire, & ils leur font omettre beaucoup d'actions où l'efprit de Dieu les porte.

Puifque nous voyons par experien– ce, que nous fommes très-aifément furpris par une nuit dans laquelle nous ne pouvons faire que des fautes, nous fommes obligez fi nous voulons fervir Dieu avec fidelité, d'employer tout ce que nous avons de foi à purifier l'œil de notre cœur, & à prier continuellement Jefus-Chrift qui eft ve nu au monde pour éclairer les hommes,de faire croître, de plus en plus, ce qu'il nous a donné de lumiere, & de nous retirer des voyes dangereufes de notre ignorance.

CHAPITRE VIII.

De la cupidité qui refle dans les juftes & qui eft en eux une fource de plufieurs pechez.

N voitife, non-feulement des grans

Ous appellons cupidité ou con

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