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un trône de grace & de bonté, où les plus grands pecheurs trouvent leur Rom. 8. falut. Si nous fommes crucifiez avec '7. ce divin Sauveur, nous ferons glorifiez avec lui: fi nous aimons celui qui nous a prévenu de fon amour, il n'y a point de pechez qui ne puiffent être couverts fous cette charité infinie. La pechereffe de l'Evangile doit nous Luc. 7. fervir d'exemple, elle ne fe contente pas d'embraffer un des pieds de Jefus» Chrift, mais elle les baife tous deux ; elle les arrofe de fes larmes, & elle y répand des parfums. Elle craint, mais elle efpere; elle s'humilie, mais elle aime; & enfin elle obtient la rémiffion de beaucoup de pechez, parce qu'elle a beaucoup aimé.

45.

Si nous ne fentons pas en nous une ferveur & un amour égal à celui des faints, il ne faut pas que cela nous décourage. Il fuffit que nous aimions en quelque maniere, parce que fi notre amour, quelque petit qu'il foit, eft veritable, il y a lieu d'efperer qu'il croîtra peu peu jufqu'à la perfection qu'il doit avoir. Si nous fommes foibles & imparfaits, ne laiffons pas d'efperer, parce que Dieu fauve les foibles mêmes & les imparfaits. IPC. 138.

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les regarde avec bonté, & il les écrit dans fon livre. Afin qu'ils ayent part au bonheur des faints, il fuffit qu'ils n'aiment pas leurs imperfections, qu'ils en gémiffent de tout leur cœur, & qu'ils tâchent ferieusement de marcher dans la voie où Dieu les a engagez. Quelques petits & méprifables qu'ils foient, s'ils ne font point en cette vie feparez du corps de JefusChrift, ils lui feront éternellement unis en l'autre. Ainfi les imparfaits ne doivent pas s'abandonner abfolu ment à la crainte, mais travailler à acquerir la perfection.

Il est certain, qu'en quelque lieu que nous nous mettions, nous n'aurons jamais une parfaite paix, & que notre vie fera par tout une tentation continuelle. Néanmoins fi nous ne perdons point la vûe de Dieu, la lumiere qui l'accompagne toujours ne nous abandonnera pas, & il ne nous fera pas difficile d'éviter des pieges que nous verrons manifeftement.

Nous fçavons que comme Dieu envoye des troubles aux pecheurs, & leur rend pénibles les voies où ils fe font engagéz, afin qu'ils les quittent, & qu'ils entrent dans celles de la veri

té; il permet auffi que le démon qui tient dans une fauffe paix les ames qu'il poffede, faffe tous fes efforts pour tourmenter celles qui font à Jefus-Chrift, afin qu'elles fe dégoûtent de la pieté qu'on ne peut fuivre qu'avec de grands travaux. Cet ennemi tâche de ne leur faire rencontrer dans le defert où elles font, que des eaux ameres, que des montagnes ftériles & une terre capable de devorer fes habitans. Son deffein eft de nous épouvanter par la vûe des maux dont il nous menace. Il defire que notre cœur s'abbatte & fe dégoûte; que nous défefperions de fortir de tous les périls qu'il nous reprefente; qu'enfuite nous abandonnant à la lâcheté, nous murmurions contre Dieu; que nous fouhaitions de retourner en Egypte, & que nous préferions notre ancienne fervitude à la liberté que Dieu donne à fes enfans. Mais toutes ces tentations ne nous paroîtront rien, fi nous confiderons que quelque étroite foit la voie où nous fommes, Jefus-Chrift y eft avec nous: & lorfque nous ne ferons plus dans la pen-, fée de chercher notre repos en nousmêmes ni en aucun autre lieu de la

que

terre, nous trouverons en lui la paix Matth. que le monde ne nous fçauroit don

8.23. ner.

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Les Apôtres étant auprès de JefusChrift & dans le même vaiffeau, ne laifferent pas d'avoir peur d'une tempête qui s'éleva tout d'un coup, & qui les menaçoit de naufrage. Nous apprenons de-là que les plus juftes, & ceux qui fe tiennent proches de Jefus-Chrift, font expofez à des dangers continuels, & contraints de naviger parmi de grands orages qui les épouvantent. Mais fi dans cet état même de foibleffe & d'infirmité nous nous fouvenons que Jefus-Chrift est avec nous; fi nous le prions comme les Apôtres, de nous fauver dans le danger où nous fommes de périr; fi nous écoutons fes paroles, & fi nous croyons d'une foy vive & ferme, que les tempêtes lui obéiffent quand il leur commande de ceffer nous recouvrerons bientôt le calme, & nous n'aurons rien à craindre au milieu des plus grands périls, parce que nous aurons plus d'égard à la toute-puiffance de Dieu, qu'à nos foibleffes.

DE S

SCANDALES

Que caufe le commerce trop libre, entre les hommes & les femmes ; & particulierement de la conduite des Directeurs fur ce fujet.

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l'égard des perfonnes de pieté, il ne l'eft pas neanmoins dans tous les ju

gemens qu'il en fait. Il eft vrai que lorfqu'il improuve les actions les plus faintes, & qu'il les traite d'hypocrifie ou d'excès, nous ne devons pas nous en relâcher pour lui plaire & pour avoir fon approbation. Mais lorfqu'il condamne des actions qui font en effet mauvaifes, il eft bon d'être de fon fentiment, & de les condamner avec lui.

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