Imágenes de páginas
PDF
EPUB

2. Il faut, felon S. Bafile, qu'il foit affez fort pour nous faire mourir au peché, au monde & à nous-mêmes; pour nous purifier d'efprit & de corps, pour nous rendre faints & ir reprochables; en forte que nous ne 2.Cor. 5. vivions plus que pour celui qui a voulu vivre & mourir, afin d'être notre

[ocr errors]

ad He

vie.

Hom.17. 3. Il faut, felon S. Chryfoftome, que
in Epift. cet amour nous rende faints; puifque
ceux qui ne le font pas,
fe doivent re-
tirer de cette table qui n'eft que pour
les faints: Sancta fanétis.

bræos.

Traité 16. fur

S. Jean.

Ce n'eft pas affez d'avoir quitté le peché, mais pour profiter de cette viande des forts, il faut être affermi dans les bonnes œuvres, enraciné dans la charité, & plein du Saint Esprit.

وو

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

4. Les fideles, dit S. Auguftin, qui veulent fe nourrir du corps de Jefus-Chrift, doivent être eux-mêmes le corps de Jefus-Chrift. Mais commert arriver à cet état ? Qui peut nous unir à ce chef, finon le lien 5, parfait de la charité? Comment devenir les membres du corps de Jefus-Chrift, finon en vivant de fon efprit & de fon amour ?

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

5. Jefus-Chrift, dit Theophilacte,

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

m'invite à fa table avec fes amis: " Mangez, vous qui êtes mes proches, dit-il, enyvrez-vous mes freres; c'est-à-dire,vous qui par vos actions & par la fainteté de votre vie témoignez que vous êtes mes freres, nour- “ riffez-vous de mon corps & de mon “ fang. Or qui peut faire une fi étroi- “ te & fi divine alliance qu'un parfait

[merged small][ocr errors]

6. Ceux qui veulent vivre de cette manne facrée qui est tombée du ciel, doivent être fortis d'Egypte, & bien avant dans la folitude. Il faut qu'ils ne foient plus occupez aux ouvrages de terre & de boue; qu'ils foient délivrez de la tyrannie de Pharaon; & enfin ils ne fauroienr goûter avec plaifir ce pain des anges, s'ils n'ont un grand amour, & s'il fe pouvoit éclairé & ardent comme celui des anges.

d

CHAPITRE III.

Comment fe peut accorder cette extrême foibleffe où nous sommes toujours en cette vie, avec la grande perfection que l'on doit avoir pour communier avec fruit,

Q

I. Uelque grace que nous ayons reçûe de Dieu, & quelques fiJob. 7.1. deles que nous lui foyons, notre vie ne laiffe pas d'être un continuel com

Galat. s. bat. La chair s'éleve contre l'efprit, & l'efprit contre la chair. Le vieil & le

17.

22,

nouvel homme fe font une guerre Ifai. 48. très-violente. S'il eft certain que les impies n'ont point de paix ; on peut dire en un autre fens, que ceux mêmes qui fervent Dieu, n'en auront que dans le ciel.

2. Nous fommes bien éloignez de la fainteté de S. Paul; cependant cet Apôtre dit lui-même, que le bien n'habite point en lui c'eft-à-dire Rom, 7 dans fa chair; qu'il fent dans fes membres une loi de peché, qui s'éleve

18.

[ocr errors]
[ocr errors]

1

contre la loi de Dieu, qui empêche
qu'il ne faffe le bien qu'il defire,& qui
lui fait faire le mal qu'il voudroit ne
pas faire. Il faut avouer que les perfon-
nes les plus éclairées & les plus fortes,
font pourtant environnées de tenebres
& de foibleffe. Nous n'aurions pas be. Mare
foin de veiller & de prier continuelle-13 33.
ment, comme l'Evangile nous le
commande, fi nous n'avions des en-
nemis à combattre, & fi nous n'étions
pas à tout moment en danger de tom-
ber dans leurs embuches.

3. Si nous nous arrêtons à ce fond
de
corruption qui eft en nous, à cette
cupidité qui vit & qui agit toûjours
dans notre cœur, au nombre infini de
pechez dont notre vie eft pleine; nous
avons fans doute grand fujet de gémir,
& de demander à Dieu qu'il nous re-
tire des tenebres & de la corruption où
nous fommes: mais fi nos fautes ne
font pas telles, qu'elles puiffent é-
teindre le feu de l'amour que nous a-
vons pour Dieu; fi cet amour eft plus
fort que tous les autres amours, s'il re-
gne en nous & empêche que la cupidi-
té n'y établiffe fon empire; fi nous ne
recevons que des plaies legeres; & fi
nonobftant ces plaies nous combat-
Ece iij

tons avec affez de courage pour em porter la victoire: cet amour n'eft-il pas une veritable fainteté ? & celui qui la confervé & qui tâche de le faire croître, ne peut-il pas dire à Dieu avec le prophête; Seigneur, gardez mon Pl. 85.ame, parce je fuis faint. Et bien loin que cette parole foit l'effet de la vaniS. Augu-té & de l'orgueil;n'eft-elle pas un aveu ftin fur & une reconnoiffance que Dieu feul eft l'auteur de l'amour que nous avons pour lui, & l'unique fource de toute notre fainteté ?

2.

ces paro

les.

4. Nous fommes morts au peché, quoique nous en commettions encore un grand nombre, lorfqu'aucun n'empêche que Jefus ne vive en nous, & Coloff.;. que notre vie ne foit cachée avec lui en Dieu. Je vis, mais ce n'eft pas un homme charnel qui vit en moi. Si je ne vis plus à la chair, ni au fang; fi j'obéis à Jefus-Chrift; fi le Saint Efprit eft en moi, Je ne vis plus, mais Galat. Jefus-Chrift vit en moi.

30.

Qu'est-ce que notre fainteté & notre juftice, fi on la compare avec celle de Dieu ? Et combien devrions-nous craindre, s'il nous jugeoit fans avoir égard à fes mifericordes? Mais fi nos pechez ne font pas tels; qu'ils em

« AnteriorContinuar »