Imágenes de páginas
PDF
EPUB

pour

Rom. 8:

2.2.

pêchent que Jefus-Chrift ne foit nous, qu'il ne prie & n'intercede pour notre falut; s'il nous juftifie, qui ofera nous condamner? S'il eft notre juftice, v.33.346 & la propitiation de nos pechez, nous 1. Joan. ferons affés remplis de fon efprit pour participer faintement à fon corps. Nous fommes irreprochables & inno cens, & en état d'approcher de JefusChrist, fi nous réparons tous les jours par une continuelle pénitence, les fau tes que nous commettons tous les jours: & quoique notre vie foit mêlée d'une infinité de taches, qui la défigurent; néanmoins on peut dire qu'el le eft pure & fans tâche, fi nous avons foin tous les jours d'effacer ces taches par les gémiffemens continuels d'un cœur contrit & humilié.

5. Nous fommes veritablement morts au monde & à nous-mêmes, comme le doivent être tous ceux qui reçoivent la fainte Euchariftie, fi nous fommes fideles à vivre conformément aux vœux de notre batême, fi Jefus-Chrift eft le feul fondement & l'unique fin de nos actions. Il eft vrai qu'il n'y a3.12. pas un de nous qui ne bâtifle fur ce fondement, du bois, du foin & de la paille; mais pourvû que nous conferEee iiij

1. Cor.

Apoc.

32. II.

vions dans notre cœur le feu d'une veritable charité, il brûlera & confumera ce bois & cette paille; & nous ferons faints, non en ne faifant point de fautes, mais en n'en faifant point qui nous féparent de Jefus-Chrift; & en réparant par une continuelle pénitence, celles que nous ne pouvons éviter. 6. C'eft donc une regle certaine que ceux qui ne commettent point de pcchez mortels, & qui travaillent fidelement à punir & à corriger les autres pechez où ils tombent quelquefois, manque de vigilance & par foibleffe font en état de communier avec profit, & le doivent faire plus ou moins, felon la mesure de la grace qu'ils ont reçûe, & felon que l'efprit de Dieu les y engage: & il eft fans doute, que fi leurs communions font réglées par un conducteur fidele, qui n'ait pas moins de zele que de lumiere; elles leur feront de puiffans moiens pour détruire ce qui refte en eux du corps du peché; pour les aider dans leurs foibleffes, pour les combler de nouvelles graces, & les fanctifier de plus en plus: Qui fanctus eft, fanctificetur adbuc.

[blocks in formation]

CHAPITRE IV.

Sentiment de S. François de Sales, fur la neceffité d'aimer Dieu pour communier avec fruit.

Aint François de Sales, que perfonne n'a jamais accufé de trop de rigueur, nous marque nous marque très-diftinctement quel eft le degré d'amour qu'il faut neceffairement avoir pour nous diftinguer des payens & des Juifs, des chiens & des pourceaux, qui font indignes de manger le pain des enfans, & qui font rejettez de la table de Jefus-Chrift, parce qu'ils ne font point faints.

Saint de

ہو

s

[ocr errors]

1. Il faut,dit ce faint Evêque,pour meriter le nom de chrétien, avoir " au moins un amour de Dieu domi- " nant dans le cœur. Cet amour qui fuffit, mais qui eft neceffaire à tous " pour être fauvé, ne confifte pas feulement à aimer Dieu plus que notre propre vie, mais auffi à l'aimer generalement, abfolument & fans au- " cune reftriction, plus que tout ce que nous aimons, ou pouvons aimer;"

[ocr errors]

en forte que cet amour de Dieu foit plus fort que toutes les autres affec,, tions, & regne fur toutes les paffions de notre ame.

دو

Un homme aime le fiecle, & appar tient au fiecle, lorfque quelqu'une des cupiditez du fiecle, comme la convoitife de la chair, la convoitife des yeux, ou l'orgueil de la vie domine dans fon cœur. Au contraire, on aime Dieu, & on eft à Dieur, quand on a pour paffion dominante un defir continuel de plaire à Dieu, de le fervir, de l'aimer, de faire fa volonté : & un homme ne peut pas croire raifonnablement être en cet état, lorfqu'il voit que fa vie, fes actions, fes defirs, fes deffeins, n'ont pour objet que le monde & la vanité du fiecle, & que les chofes de Dieu ne font que la moindre & la plus negliglée de fes occupations.

وو

رو

رو

رو

2.Le commandement d'aimer Dieu, dit ce faint, nous enjoint un amour élû entre mille; c'est l'amour qui doit prévaloir fur tous nos amours, & regner fur toutes nos paffions; & c'eft ce que Dieu demande de nous, ,, qu'entre tous nos amours, le fien foit le plus cordial, dominant fur notre », cœur, le plus affectionné, occupant

دو

3

<<

[ocr errors]

toute notre ame; le plus general,
employant toutes nos puiffances; le "
plus relevé, rempliffant tout notre
efprit; & le plus ferme, exerçant
toute notre force & toute notre vi- "
gueur. Quiconque aime Dieu de cet- "
te forte, fera toûjours prêt de préfe-
rer les bonnes graces de Dieu à tou-
tes chofes, & de perdre tout ce qu'il
a au monde pour conferver ce qu'il
doit à cette divine bonté. C'eft l'a- "
mour d'excellence, ou l'excellence "
de l'amour, qui eft commandé à "
tous les hommes en general, & à "
chacun en particulier,auffi-tôt qu'ifs "
ont l'ufage de raifon. Amour fuffi- "
fant à chacun, & neceffaire à tous
pour être fauvé. "

[ocr errors]
[ocr errors]

.

Voilà ce qui eft abfolument neceffaire pour être en état de communier, felen la doctrine de ce faint Evêque. Nul fans cet amour ne peut être un Matthe veritable chrétien, ni par confequent 26. 18 ) digne d'être affis à la table de JefusChrift. Ce divin fauveur ne fait fa pâque qu'avec fes difciples bien-aimés, & ne communique point fes faveurs aux étrangers. Il eft vrai qu'il appelle tout le monde à fon banquet; mais il en rejette ceux qui ofent s'y

« AnteriorContinuar »