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par l'amour que nous communiquons
avec Jefus-Chrift; c'eft l'amour
par
que nous nous en nourriffons; & c'eft
cet amour, quand il eft parfait, qui
détruit tout ce que nous fommes, &
qui nous change fi parfaitement en
tout ce qu'il eft, que nous ne fommes
plus qu'un même corps & qu'un mê-
me efprit avec lui.

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2. La vie fpirituelle, comme celle du corps, a fes âges differens: elle a fon commencement, fon progrès & fa perfection. Nous naiffons & nous devenons les enfans de Dieu par la grace du batême, ou par celle de la penitence nous croiffons & nous avançons dans cette vie par les bonnes œuvres qui font les operations du Saint Efprit; & puis en participant à la divine Euchariftie, nous fommes unis & incorporez pleinement en Jefus-Chrift, nous devenons plus parfaitement les membres du corps dont il eft le chef; nous croiffons en lui & par Eph. 4. lui jufqu'à l'âge de l'homme parfait, & 3• jufqu'à la plenitude de Dieu.

14.

3. Comme dans le myftere de l'incarnation le Verbe devient chair, & Joan. cette chair eft remplie de la divinité qui habite en elle; un Dieu devient Fff

Tome I.

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homme, eft revêtu de toutes les foibleffes humaines, excepté de l'ignorance & du peché; un homme devient Dieu, & participe à toutes fes grandeurs, & cet homme-Dieu eft J. C. Ainfi dans le mystere de la Sainte Euchariftie, il fe fait comme une feconde incarnation; car en communiant à la chair du fils de Dieu, elle devient la notre, & la notre devient celle du Fils de Dieu. Nous devenons avec lui un même Jefus-Chrift, comme il est un même Dieu avec fon Pere.

Hebr. 7.

26. 1.3.

4. Comme par le myftere de la croix, fi nous y prenons part, nous fommes entez dans la chair crucifiée de Jefus-Chrift mourant, & nous naiffons du fang qu'il a répandu pour nous; ainfi dans la fainte Communion, en nous nourriffant de cette même chair & de ce même fang de JefusChrift reffufcité immortel, élevé audeffus de tous les cieux, & affis à la droite de fon Père, nous devenons tout ce qu'eft Jefus-Chrift, comme il eft le Fils de Dieu. Le faint Efprit nous rend auffi témoignage que nous fommes les enfans de Dieu. Comme il a Dieu pour Pere & qu'il lui eft égal, nous avons le même Dieu pour Pere,

& nous lui fommes femblables. 5. Le corps de Jefus-Chrift depuis qu'il eft reffufcité, ne meurt plus: il eft monté au ciel, où il eft revêtu 'd'une gloire infinie. Voilà les avantages que nous recevons de la fainte Communion; c'eft par elle qu'étant morts à notre ancienne vie, nous vivons d'une vie mortelle : c'eft par fa vertu que nous fommes vivifiez, que les cieux nous font ouverts, & que nous y entrons pour y demeurer à jamais avec Jefus-Chrift.

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La chair dont nous vivons dans l'Euchariftie, & celle du verbe éternel, & toute remplie de fa divinité; & elle eft comme un canal facré pour nous communiquer la même divinité, pour la répandre dans notre cœur, pour la faire paffer dans toutes les puiffances de notre ame, pour nous en revêtir au-dehors; en forte que nous devenions entierement femblables au Fils de Dieu même, que nous foyons tous en lui, & lui tout en nous.

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DE LA SAINTE COMMUNION.

Se préparer à la Sainte Communios, en s'acquittant de fes devoirs.

1.

I

L feroit à fouhaiter que, comnous avons befoin tous les jours de nouvelles forces pour nous acquitter de nos obligations, nous puiffions auffi nous approcher tous les jours de Jefus-Chrift par la fainte communion, nous nourrir de fa chair & de fon fang, & puifer dans cette fource infinie de graces, celles qui nous font neceffaires pour achever en nous l'ou· vrage de Dieu, & pour arriver à la perfection qu'il nous demande. Mais comme une communion fi frequente fuppofe une vertu extraordinaire, il faut tâcher au moins de vivre en forte que nous puiffions nous approcher fouvent de l'Autel.

2. Puifque Jefus-Chrift a voulu, at tacher à la manducation de fon préJoan. 6. cieux corps l'efprit & la vie; & qu'il nous a appris, que fi nous ne mangeons fa chair & ne bûvons fon fang, nous n'aurons point la vie en nous.

540

Nous ne devons pas nous difpenfer de la fainte communion par de vaines craintes, ni par des fcrupules mal fondez; mais furtout nous devons prendre garde de ne nous en rendre pas indignes, en manquant à nos principaux devoirs, tels que font l'obéiffance à nos fuperieurs, la priere, la mortification des fens, la charité envers nos freres, ou en nous en acquittant trèsnegligemment.

N'avoir que Dieu pour but dans fes Communions.

Ous devons faire faintement & feulement pour Dieu une action fi fainte & fi divine; c'eft pourquoi quand nous aurons quelque jufte raifon de nous en difpenfer, n'y étant pas affez préparez, nous ne devons pas prendre la liberté de nous en approcher des motifs humains, pour par fuiyre la coûtume, pour n'être pas remarquez, pour ne paroître pas moins devots que les autres: par attache par complaifance, par un faux zele, par une devotion déreglée, par l'im

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