Imágenes de páginas
PDF
EPUB

», il transporte,

[ocr errors]

vafte & puiffant génie, fon langage eft fplendeur, fa parole eft magnificence (e).

,

Voici un autre genre d'Eloquence qui a bien son mérite. Le Pere Bourdalouë s'attacha à mettre la raifon dans fon jour; il pofoit d'abord fes principes; & après les avoir bien prouvés, & amenés à une propofition générale, il defcendoit dans un détail où toutes les conditions des hommes étoient repréfentées au naturel : fes penfées étoient folides, & il favoit les expofer avec une éloquence noble & preffante. Après avoir pris dans M. Rollin le parallele de MM. Boffuet & Flechier, qu'il me foit permis de prendre dans M. l'Abbé Goujet l'éloge de M.Maffillon, Prêtre de l'Oratoire, depuis Evêque de Clermont.,, On remarque, dit ce célebre auteur dans les Sermons de M. Maffillon, les princi» paux traits de cette éloquence qui fait amener les vérités & les placer dans ,, tout leur jour; qui tantôt s'infinue dans le cœur par les charmes d'une diction fine & délicate, & tantôt fait trembler le vice & foudroie l'impieté

دو

دو

دو

دو

[ocr errors]

دو

(e) C'eft l'expreffion de l'Auteur d'Aurelia.

ELOQUENCE.

ELOQUENCE.

,, par la force du raisonnement & des mouvements qu'elle met en œuvre,,.

[ocr errors]

Le Pere Tarraffon fe forma fur M. Maffillon. Pouvoit - il fe propofer un meilleur modele? ce digne éleve prit de fon maître ce ftyle intéreffant qui tient l'auditeur en haleine. Clair dans fes expreffions, il n'a ni obscurité, ni rudeffe; il brille fans affectation. Il s'éleve fans enflure; il puise fes pensées dans fon fujet, & tâche toujours de faire en forte qu'elles repondent à la majesté de la parole de Dieu.

Le Pere Mascaron, felon M. Rollin, eft moins orné que M. Flechier, mais il fait mieux cacher fon art; il est moins fublime que M. Boffuet, mais il eft plus correct & plus élégant. A l'éloquence du corps, fi néceffaire à un Orateur, le P. Mafcaron joignit une éloquence naturelle cultivée par l'étude, dirigée par le jugement, épurée par un goût exquis.

Dans les Oraifons funebres du P. de la Rue & de l'Abbé Anfelme on trouve, dit le favant Bibliothecaire cité ci-deffus, une beauté majestueuse, une douceur ,, forte & pénétrante, un tour noble & » infinuant, une grandeur naturelle & à

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors][ocr errors][ocr errors]
[ocr errors]

la portée de tout le monde ; & fi ces grands orateurs fe font propofés de célébrer dignement la vertu des morts on fent que leur but a été auffi d'en infpirer l'amour aux

vivants

que

930

[ocr errors]

Il eft plus facile de faire des images, de fuivre un raisonnement : les jeunes Prédicateurs en qui l'imagination domine, imiterent ce que la méthode du Pere Bourdaloue leur offroit de plus facile, & ils multiplierent les portraits à l'infini: les gens fages ne fe laifferent point entraîner par cet exemple, & perfuadés que pour toucher il faut aller droit au cœur, ils eurent foin d'écarter tous les ornements étrangers; ils ne s'appliquerent qu'à mettre en œuvre les plus fortes raifons pour perfuader, & les plus puiffants refforts pour émouvoir. De nos jours, on voit dans M. FAbbé Seguy le Logicien exact, le Théologien folide, l'Crateur pathétique.

Pendant que l'Art de la Chaire paroiffoit avec éclat, il s'éleva un adverfaire redoutable, qui fit fes efforts pour le profcrire. M. Dubois de l'Académie Françoise par un zele amer voulut exclure l'Eloquence de la prédication de l'E

ELOQUENCE,

vangile (f). M. Arnauld combattit ce fenELO- timent, & couronna fa carriere littéraire QUENCE, par l'Ouvrage le plus beau & le plus fort qui ait été fait fur ces matieres (g): à M. Dubois fe joignit le Pere Lamy Bénédictin (h), qui fut refuté à fon tour par M. l'Evêque de Soiffons (i) d'une maniere auffi vive que polie; & le Public demeura perfuadé que les vrais Ifraëlites peuvent confacrer au vrai Dieu les dépouilles des Egyptiens.

(f) Dans la Préface de fa traduction des Sermons de S. Auguftin.

(g) C'est le pénultieme de fes écrits.

[blocks in formation]

de foi

RETHORIQUE.

RHÉTORIQUE

L

.

Es préceptes, dit Ciceron (k), n'ont pas fait les hommes éloquents; mais les hommes éloquents ont donné lieu aux préceptes par les obfervations qu'on a fait fur leurs Difcours : le corps de ces obfervations rédigées avec foin, & réunies fous certains chefs, eft appellé Rhétorique : l'origine de cet Art doit être rapportée aux Grecs.

[ocr errors]

Empédocle né au commencement de Des Grecs. la foixante & treizieme Olympiade, est le premier qui ait donné des préceptes de Rhétorique. Il fut fuivi de Corax & de Tifias. Ceux-ci eurent plufieurs disciples, qu'on appella Rhéteurs, mais qui déshonorerent cet Art par le mauvais goût qu'ils tâchoient d'introduire. Platon arrêta le mal par les réflexions fen

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »