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pierre, mais dans le cœur, nous donne la force néceffaire pour accomplir tout ce qu'elle commande. Ils ne difent. point, qu'on ne refifte jamais à cette force, & qu'on n'y peut refifter, lors même qu'on accomplit ce que cette Loi ordonne. Dailleurs on voit dans un endroit du nouveau Breviaire, que fous la nouvelle Loi, comme fous l'ancienne, il n'y a point d'homme qui ne peche; & par tout, que nous n'abufons que trop fouvent des graces, dont nous. pourrions faire ufage.

Il réfulte de tout ce que vous venez de lire, que le nouveau Breviaire de Paris a été en butte à de miférables. chicanes, indignes qu'un homme d'ef prit s'y arrête, & qui ne peuvent impofer qu'à des ignorans & à de petits. génies, femblables aux Auteurs de ces. pitoyables objections. Cet excellent Breviaire, le plus parfait qui ait encore paru, quoique non exempt de défauts* eft feul capable d'immortalifer le grand Prelat, dont la mémoire, indépendam ment de ce present facré qu'il a fait à fon Diocèfe, fera toujours précieuse à

Les Auteurs du Breviaire de Rouen ont fait paroître plus de critique, par rapport aux Legendes; & ceux du Breviaire de Lifieux plus de difcernement, par rapport aux Capons

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fon Troupeau, qui le révére & l'aime On attend avec impatience la fuite de cette Réponse fi folide.

Suite du

l'Hiftoire

J'ai à vous rendre compte de la fuite du troifiéme Volume de l'Histoire de la Chine, où il s'agit des Sciences des Chinois, & de leurs progrès dans les troifieme beaux Arts. Leur Philofophie morale Volume de eft en général la même que la nôtre, de laChine parce que la raifon eft femblable dans tous les Pays, & que Dieu a gravé dans les cœurs de tous les hommes des regles fures & invariables pour leur conduite fur la terre. Les hommes ne font partagés fur la Morale, que par rapport à certaines conféquences particulieres,éloignées des principes généraux,

Morale des

La Philofophie morale des Chinois fe réduit à cinq principaux devoirs ; aux devoirs des Peres & des Enfans, du Prince & des Sujets, du Mari & de la Chinois. Femme, du Frere aîné & des Cadets. & des Amis entre eux. C'eft fur le ref pect qu'on doit aux Parens & aux Maîtres, que les Chinois ont principalement établi les fondemens de leur Morale & de leur Politique. Ils font per fuadés, que fi les enfans font foumis parfaitement à ceux dont ils tiennent la vie, & fi les Peuples regardent le

Souverain & les Magiftrats comme leurs Peres, toute la Nation ne fera qu'une famille bien réglée. Les Loix donnent aux Peres un pouvoir abfolu fur leurs familles : ils ont même le droit de vendre leurs enfans. Il est défendu aux Magiftrats d'écouter l'accufation du Fils contre le Pere, à moins que fa Requête ne foit fignée du Grand-Pere. La profonde vénération des Enfans pour leurs parens fubfifte encore après leur mort; le Deüil dure trois ans, & durant tout ce tems-là on ne doit être occupé que de fa douleur : il faut quitter fa Charge, & vivre dans la retraite. C'eft cette piété filiale, qui eft le principe de tous les honneurs qu'à la Chine on rend aux Ancêtres.

Les Chinois fe traitent mutuellement avec une honnêteté refpectueuse, qui pafleroit en Europe pour comique & ridicule. Les Artifans, les Domeftiques, les Payfans fe font des compli mens, fe mettent à genoux les uns devant les autres, lorfqu'ils fe difent adieu, & n'omettent rien des ufages auffi incommodes que puérils, que pref crit la politeffe Chinoife. Ces principes de la Morale des Chinois font prefqué auffi anciens que leur Monarchie; ils ont été enfeignés par leurs premiers

Sages dans ces Livres Canoniques, qui font fi refpectés dans tout l'Empire. On trouve ici (p. 131. & fuiv.) deux Ouvrages de Morale, d'Auteurs Chinois, l'un traduit par le P. Hervieu, l'autre par le P. d'Entrecolles, Jefuites. Ce font des Maximes très-fages, mais dont la plus grande partie concerne les coutumes du Pays. Ces deux Ecrits peuvent fervir à faire connoître le caractere & les mœurs de cette Nation.

Ce que l'Auteur rapporte de la Logique & de la Rhétorique des Chinois, Mufique. fe réduit à peu de chofe. Leur Mufique eft fi imparfaite, dit-il, qu'à peine elle en mérite le nom. Ils ont cependant plufieurs Inftrumens à cordes & à vent. Du refte ils goutent beaucoup la Mufique Européane, & font fort furpris de nos Caracteres, ou Notes, aufquels nous attachons les fons.

Ils font affez habiles dans l'Arithmé- Arithmétitique, & ils connoiffent les quatre prin- que. cipales Regles; mais ce n'eft point par le calcul qu'ils pratiquent ces Regles; & ils n'ont rien de femblable à nos chiffres compofés de neuf figures & du zero. Ils fe fervent, pour compter, inftrument compofé d'une petite planche traversée de haut en bas de dix ou douze petites verges paralleles, avec

d'un

Mathéma

tiques.

une féparation vers le milieu. Dans chacune de ces vergés font enfilées de petites boules d'os ou d'ivoire, qui gliffent aifément. Les deux qui font en haut fe prennent chacune pour le nombre quinquenaire, & les cinq qui font en bas, pour de fimples unités. En af femblant ces boules, ou en les féparant, ils comptent à peu près comme nous faifons avec des jettons; mais avec une facilité & une promptitude admirables. Nos Européans avec leurs chiffres ne fçauroient atteindre à la rapi dité avec laquelle les Chinois fupputent les plus grandes fommes.

Les autres parties des Mathématiques, fi l'on excepte l'Aftronomie ont été entierement inconnues aux Chinois avant leur commerce avec les Européans dans ces derniers fiécles. Cette Nation, naturellement orgueilleuse, se regardoit comme la plus fçavante du monde, & elle joüiffoit en paix de cette idée flatteufe, parce qu'elle ne connoiffoit aucune autre Nation, qui ne fût moins éclairée qu'elle. Elle fut enfin détrompée par l'habileté des Miffionnaires qui parurent à la Cour. L'idée que ces Etrangers donnerent de leur capacité, fetvit beaucoup à faire eftimer la Religion qu'ils prêchoient, Le

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