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des Conciles, & comment il avoit déc cidé que ces faintes Affemblées ont une autorité fupérieure pour régler celle du Pape. Și le Concile avoit été alors dans le fentiment où font aujourd'hui les Ultramontains, auroit-il fouffert que Gerfon parlât de la forte? Quelque Pere du Concile ne fe feroitpas élevé contre lui, & contre fa Harangue? On ne connoifsoit pas encore alors la faulleté des Décretales; & cependant on étoit perfuadé que la jurifdiction du Pontife Romain étoit foumife à celle de l'Eglife affemblée. C'est ce que depuis ce tems-là la Faculté de Théologie de Paris n'a ceffé de foutenir avec un zéle ardent & conftant.

L'Auteur expofe enfuite les droits, diftingués de la primauté,que le Pape a acquis avec le tems. C'eft par la conceffion des Evêques, que l'abfolution de certains pechés lui eft refervée. Ce fut vers l'onziéme fiécle que les Evêques commencerent d'envoyer à Ro me des hommes coupables de quelques grands crimes, afin de leur ren dre par ce moyen l'abfolution plus difficile & la pénitence plus laborieufe. Dans la fuire les Papes ont prétendu fe réferver 'plufieurs autres cas mais en France on n'a point eu égard à

toutes ces referves, & il n'y en a que cinq qui y ayent lieu; parce que les Evêques ont bien voulu s'y foumettre ce que l'on ne condamne point. Cette matiere eft traitée exactement par M. du Pin dans fon Ouvrage fur les Excommunications. Tom. 2. 3 Partie.

l'E

Un des Cenfeurs de M. F. avoit prétendu que dans la difpute de S. Cy prien contre le Pape Etienne, il ne s'a giffoit que d'un point de difcipline. L'Auteur fait voir d'après M. Bolluet, 19. que S. Cyprien & fes Sectateurs regardoient la rebaptifation des Heretiques comme une chofe décidée par l' criture, in Scripturis fanctis declaratum eft (Ep. Firmil. apud Cypr.) 2°. que S. Augustin a regardé le dogme de la rebaptifation comme une herefie. Haretici quidem eftis (dit-il aux Donatif tes) quod in rebaptifando diverfum fequimini.

Par rapport à l'infaillibilité du Pape, M. F, a dit que la Lettre de S. Leon fut examinée dans le Concile de Calcedoi ne. Un de nos Moines Flamands pré. tend que quand les Peres de Calcedoine examinerent la Lettre de S. Leon ce ne fut que pour s'affurer fi la copie qu'ils en avoient, étoit fidele & exacte, & tout au plus, pour s'inftruire, com

me quand on lit l'Ecriture & les Peres? Pour détruire une réponse fi ridicule on renvoye le Moine aux Actes du Concile. Les Magiftrats, qui affiftoient au Concile de la part de l'Empereur, demanderent que tous les Evêques s'expliquaffent nettement fur cette queftion, fçavoir, fi la doctrine contenue dans la Lettre de S. Leon s'accor doit avec la décifion du Concile de Nicée. Quelques-uns avoient formé des doutes fur cette Lettre, ne la croyant pas orthodoxe. Singuli Reverendiffi mi Epifcopi doceant, (dirent les Of ficiers de l'Empereurft expofitis 318 Patrum & poft hac 170 Patrum * confonat Epiftola S. Leonis. Si les Peres du Concile avoient été dans le fentiment de l'infaillibilité du Pape, ils auroient fans doute répondu (comme font aujourd'hui nos Evêques Ultramontains) qu'il ne leur appartient pas de fuger des décifions des Souverains Pontifes, & que s'ils les examinent, c'eft feulement pour s'inftruire. Ce n'eft pas cependant ce que répondirent les Evêques affemblés à Calcedoine. Ils examinerent la Lettre, & déclarerent que

* C'est-à-dire, des Peres du Concile de Ni cée & de celui de Constantinople.

s'ils la recevoient, c'étoit après s'être affurés de fa conformité avec les anciennes décifions. Tout cela eft conforme aux principes indubitables de la Théologie Françoise, aujourd' hui une des plus fçavantes qui foit dans toute l'Eglife. Cette cinquiéme Partie contient encore plufieurs autres articles également curieux & importans, foutenus de preuves démonftratives & fenfibles, qui juftifient parfaitement le plus profond & le plus judicieux Hif torien Ecclefiaftique qui ait paru, & dont l'Ouvrage immortel eft l'appui de nos Libertés.

de l'Aca

demie.

Tous ceux qui ont du goût pour les Difcours fleurs du Panegyrique, ont dû être fort fatisfaits des deux derniers Difcours prononcés dans l'Académie Françoise à la réception de M. de Foncemagne. Ce nouvel Académicien commença ainfi fon Remerciement. » MESSIEURS,

tout ce qui peut fatisfaire l'ambition » d'un homme de Lettres & toucher un » cœur fenfible, fe réunit dans la gra» ce que vous m'accordez. Qu'il eft » doux d'être couronné par les mains

de l'amitié! « Seroit-il moins doux de l'être par les mains d'une fevere & équitable indifference? Il pourfuit

ainfi. » Le Public accoutumé à voir

ور

» que vous ne manquez jamais de resfources pour réparer vos pertes, s'eft formé une longue habitude de pen» fer que l'Académie n'en fait réelle»ment aucune. « Cela eft bien fort. Auffi le modefte Académicien ajoûte tout de fuite. » Si le Public eroit avoir

que

acquis le droit d'exiger quelque pro»portion entre la réputation laiffent après eux les Hommes illuftres qui vous font enlevés, & les efperances que donnent ceux qui les » remplacent, je ne puis qu'être allar"mé de l'humiliante comparaifon à la

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quelle je m'expofe en ce moment. » Il fied toujours de fe mettre au-deffous de fon prédéceffeur, & il n'y a jamais eu de nouvel Académicien qui ait manqué à cette bienféance. Au refte ik eft peu humiliant, dans le parallele avec un homme d'un mérite rare, de n'être pas mis au niveau. M. de F. peint luimême fi bien feu M. Rabutin de Buffi, Evêque de Luçon, & il donne une fi haute idée de fes vertus & de fes talens, & furtout de fa Science du monde, qu'on feroit furpris de retrouver aifément toutes ces perfectons. Les regrets touchans de l'Académicien au fujet d'un Mort illuftre, qui avoit fçu l'attacher

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