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Loïque.

lorfque leurs Maladies n'exigeront pas une Médecine plus étendue, ou du moins lorfqu'ils feront entre les mains de Médecins, qui se conduiront par les principes du Chirurgien de Village.

Роёте не- Il paroit depuis peu un Poëme Heroïque de plus de 400 vers, (qu'on fuppofe imprimé à Utrecht) intitulé l'Amour vengeur, premier Ouvrage (fi l'on en croit l'avis qui eft à la tête ) d'un jeune homme de 22 ans. Voici le billet que j'ay reçû de la part de l'inconnu qui me l'a envoyé. Vous êtes prié, Mr. de faire part au Public de l'admiration qu'excitera en vous la lecture de cePoëme Epique, le feul que notre Langue puisse fe vanter d'avoir enfanté. A Paris, ce 12 Novembre 1736. Les 4 premieres pages de ce Poëme que j'ai lûës, m'ont fait prévoir que je ne ferai jamais en état d'en rendre compte au Public, ni par confequent de lui faire part de mon admiration. Je prie l'Inconnu, de se Contenter de cette annonce.

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OBSERVATIONS

SUR

LES ECRITS MODERNES.

LETTRE XCIV.

8. Tomes.

Es feptiéme & huitiéme Tomes des Caufes céCaufes celebres & intereffames, re- lebres 7. & cueillies par M. G... de P... Avocat au Parlement, paroiffent depuis plufieurs mois, & ont à peu près tout le mérite des volumes précédens, au moins quant à la forme. » J'ai eu l'am» bition ( dit l'Auteur dans l'Avertisse»ment qui eft à la tête du feptiéme » Tome) d'avoir une Cour nombreufe de » Lecteurs, duffai - je avoir bien des Critiques; car tant pis pour l'Ouvra"ge dont on ne dit rien: c'eft à coup » fûr un Livre qui moifit chez le Li» braire. « Vous voyez que tout ce qu'on a dit ou écrit fur le caractere des Ouvrages de M. G. de P. ne l'a aucunęment mortifié, Qu'on vienne me dire Tome V11.

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après cela que la Critique décourage les Auteurs, & éteint les talens. Ceux de cet Ecrivain ont-ils ceffé de briller depuis que fes nobles travaux ont été l'objet de tant de railleries & de rifées? Car pour ce qu'on appelle Critique folide & ferieufe, on peut dire que perfonne n'a encore pris la peine de l'exercer à l'égard de les Livres, qui vrai~ femblablement n'auront jamais aucun examen à redouter.

Quoiqu'il en foit, la paffion de l'Auteur eft d'être lû, non-feulement des hommes, mais des femmes. » Je ne le » diffimulerai point, dit-il; j'ai sou» haité même d'avoir des Lectrices. On »voit que dans ce deffein je devois tâ

cher de plaire aux gens de Palais, & >> aux gens du beau monde. « Les gens de Palais par cette diftinction font exclus du beau monde : c'est une claffe à part. Nous verrons bientôt les peines que l'Auteur s'eft données, pour s'attirer des Lectrices, & pour plaire au beau monde. Il craint lui-même qu'on ne l'accufe d'avoir trop voulu donner à l'agrément. Cependant » En tachant, » dit-il, de plaire aux gens du monde & » aux gens de Palais d'un goût délicat, » qui pensent comme eux, je me suis attaché au ftile, à celui qui a pour

but d'arranger plûtôt les penfees que les paroles, & de les rendre d'une ma»niere vive & naturelle : car un ftile trop chatié, trop limé, affoiblit » énerve les idées. «Si l'Auteur avoit tenu parole dans ces deux derniers volumes, il auroit eu le bonheur de les préferver du principal défaut qui regne dans les précédens, où les gens de PaLais font affez convenus avec les gens du beau monde, qu'il n'y avoit pas une médiocre confufion d'idées, ni une legere abfence de Logique.

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On croiroit peut-être que le fort de l'Auteur feroit l'imagination, fi l'on n'avoit égard qu'à fa déclaration : mais il y a de la difference entre avoir une belle imagination, & fe l'imaginer. Ce qui eft certain, eft que M. G. de P. négligeant assez le raisonnement ne s'attache, de fon propre aveu, dans tous les Livres qu'il lit, qu'à ce qui eft le fruit de l'imagination. » Je ne » puis, dit-il, laiffer échaper cette occafiond'expliquer ma pensée fur l'art » des Ouvrages d'efprit. «O! l'heureuse occafion, qui nous procure la connoiffance de la méthode curieufe qu'a toujours fuivie M. G. de P. dans fes études, & par laquelle ce Fleau redoutable d'un Ariftarque moderne eft parvenu au

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degré de réputation dont il joüit! Ecou tons. Dès que j'ouvre un Livre, dit-il, mon premier objet eft de regarder fi un Auteur a de l'imagina-. » tion; s'il peint bien ce qu'il exprime, s'il » en donne une idée nette & vive. S'il » le fait d'une maniere naturelle & fin

دو

guliere, c'eft, felon moi, un Ecri» vain diftingué... Rien n'est plus rare » que de voir des Auteurs, qui peignent » bien leurs penfées, & qui les fçavent » bien arranger: ceux-là feuls meri» tent, felon moi, le nom d'Ecrivain. Je refuferois fur ce pié-là ce nom à bien des Auteurs, « Que M. G. de P. eft fevere! Quoi un Ecrivain qui fe diftingue par la force & la folidité du raifonnement fans être doüé d'une imagination brillante, fans avoir le don de peindre d'une maniere vive, naturelle

دو

finguliere, ne merite pas le nom d'Auteur. M. G. de P. juge-t'il ici en homme du beau monde, juge-t'il en homme du Palais? Mais le célebre Nicole merite-t'il le nom d'Auteur? Il avoue lui-même dans une de fes Lettres, qu'il n'avoit aucune difpofition à réuffir dans les Ouvrages qui demandent de l'invention & de la beauté d'efprit. » Le » talent de peindre & d'embellir par des images, n'eft pas inféparable des meil

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