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que ce fut à cette occafion que l'épreu ve du Congrès fut, par l'Arrêt de 1677;. entierement abolie. La profcription de cet ufage fi ridicule & fi fcandaleux, eft dûë uniquement au zele & à l'éloquence de M. de Lamoignon, alors Avocat Général. Combien d'autres >

obligations Themis n'a-t'elle pas à. cette illuftre famille Patricienne, qui depuis fi long-tems eft l'apui des Loix, l'amie des Lettres, & l'ornement du premier Tribunal du Royaume?

M. G. de P. à jugé à propos de compofer la plus grande partie de fon hui

tieme volume de l'Hiftoire du fameux Procès de Cinq- Mars & de Thou, qu'on trouve toute entiere dans le 7.volume de l'Hiftoire univerfelle du Préfident de Thou de l'Edition de Londres..

Ce qui eft principalement de lui dans ce morceau,- confifte dans fes Ré-flexions fur le motif de vengeance que le Cardinal de Richelieu eut, en faifant périr François de Thou fils de P'Hiftorien. Pour cet effet il raporte les endroits qui concernent Antoine du Pleffis grand Oncle du Cardinal dans l'ouvrage du Préfidént de Thou, & il les traduit à fa maniere. Par exemple il rend ainfi ces paroles: Pramiffus Antonius Pleffius Richelius homo perdita vi

ta, cum Sclopetariis equitibus plane fui fimilibus, &c. ON PREPOSA Antoine du Pleffis de Richelieu homme d'une vie diréglée, avec des Mousquetaires à Cheval de même trempe que lui, &c. Par Cafarodunum il entend la Ville d'Autun, & il ignore que c'eft la Ville de Tours, ou Richelieu avec fa troupe commit cette indigne action, dont il eft parlé dans la même Hiftoire. Je ne releverai point quelques autres infidelitez de cette traduction ; comme, pulfatis per lafciviam obviis, que le traducteur n'a point du tout rendu. Mais je fens que je critique ferieusement M. G. de P. J'en demande pardon, & je ceffe de parler de lui.

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Qu'il me foit permis neanmoins de rappeller ici un endroit, tiré de la feüille XXI du Pour & Contre. tom. 2. p. 23. Rien n'eft plus utile pour ceux qui fe confacrent au Barreau, que la lecture des Plaidoyers, ou » des Memoires des célébres Avo» cats. Mais comme il y en a une infi»nité, un Recueil de tous ces écrits » feroit immenfe. Il faut donc le bor»ner à un petit nombre, qui concernent les Caufes célébres. Il y avoit Ce morceau regarde le Livre dès Caufes

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long-tems qu'on fouhaittoit un Re »cueil de cette efpece. Mais il faudroit qu'un homme d'efprit, & d'ailleurs » éclairé, fe chargeât de ce foin; qu'il fçut faire avec une élégante netteté » le plan des Caufes, & avec une jus "telle méthodique l'extrait des moïens "de part & d'autre ; qu'il ne rendît pas >ces Caufes confufes & ennuyeufes, par » le mauvais arrangement des faits & » des preuves, & par des redites fati" guantes ; qu'il eût enfin le talent ou la » faculté d'être court & précis. «

L'envie me prend, Monfieur, d'effayer ici de marcher glorieufement fur les pas de M. Gayot de Pitaval, & de donner à fon exemple l'extrait d'une Caufe fingu liere & affez recente. Elle vaut bien celle des Pipeurs, celle de l'Oculifte, celle du Souflet donné à la jolie Demoifelle. D'ailleurs elle concerne le droit Public, & eft curieufe. Commençons. Mais garde-toi de rire en ce grave fujet. La condition des Domestiques étant Caufe fin ce qu'il y a de plus bas dans l'opinion des hommes, doit-on leur refufer le droit de paffer à un état plus relevé ? Cette queftion fut difcutée il y a a quelque-tems au Parlement de Rouen voici ce qui y donna lieu.

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Le nommé Jean-Baptifte Euftache,

guliere.

après avoir été dix ans domeftique d'un Avocat, qui l'avoit employé les dernieres années à écrire fous fes confultations, & à faire fes extraits, fe crut capable de faire quelque chofe de mieux; la fucceffion de fon Pere mort depuis peu, & dont il étoit le feul héritier, fecondant fes vûes, il fe préfen ta chez un Procureur au Parlement, qui le recut en qualité de Clerc. Ils étoient contens l'un de l'autre, lorf que la tranquillité d'Euftache fut troublée, par les nobles fentimens de quelques Clercs du Palais, qui prétendirent qu'on ne devoit pas admettre par mi eux un homme, dont la condition paffée les deshonoroit. Ils préfenterent une Requête à la Communauté des Procureurs, par laquelle ils demanderent qu'il fût chaffé. Les Procureurs arrêterent qu'on attendroit le retour de M. le prémier Préfident, alors ab fent, pour le prier d'en délibérer avec M. le Procureur Général.

Les Clercs, que ce retardement impatienta, s'adrefferent au Procureur Général, auquel ils parurent fi animés contre Euftache, que ce Magiftrat prudent fut obligé de faire dire au Procu reur de ne pas laifler aller ce jeune Homme au Palais, de peur qu'il ne lui arrivât quelque malheur. Les Clercs

regarderent ce confeil, comme un or dre d'expulfer le Clerc par provifion en attendant le retour de M. le premier Préfident. Les Procureurs le crurent auffi-bien que leurs Clercs, & par un Réglement de Communauté, ils arrêrerent que ce prétendu ordre du Procureur Général feroit éxécuté définitivement, & qu'il feroit défendu à tous Procureurs de prendre aucun Clerc, qui eût été Domeftique, fous peine de cinquante livres d'amende.

M. de Pontcarré étant de retour à Rouen, Eustache lui préfenta fa Requête. En même tems les Clercs du Pa-Fais, pour appuyer leur prétention firent imprimer un Mémoire, dans le quel ils rapportent l'Hiftoire de l'établiffement de la Bazoche, par Philippe le Bel. Ce Prince, difent-ils, prévoyant dès-lors les progrès que la jeu neffe pouvoit faire dans cette Ecole, & les fervices qu'elle feroit en état de rendre à la Patrie, choisit de jeunes hommes de bonne famille, pour fervir à inftruire les Procès, & les rendre capables de de-venir Procureurs, aufquels on donna le nom de Clercs. L'Etude des Procureurs,ajou-toient-ils, eft une Academie de Pratique, où les jeunes gens, qui veulent parvenir à être Procureurs, fe familia

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