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en tout 1,800 hommes ; ce qui faisoit 22.5 par Escadron.

taire.

Les Loix féviffoient très-févèrement contre les Difcipline Milifautes d'indiscipline. On puniffoit de mort tout Soldat qui, pendant le combat, avoit quitté son rang, ou pris la fuite. Quelque temps après, on ceffa de leur infliger la peine de mort, pour leur rendre la vie plus infupportable que la mort même par le déshonneur dont on les flétriffoit, jufqu'à ce qu'ils eussent fait des prodiges de valeur pour réparer leur ignominie.

Les fautes effentielles contre le fervice, étoient punies de même; une Sentinelle endormie étoit mise

a mort.

Si un Soldat, pendant la marche, s'écartoit de fon rang, on l'obligeoit à fe tenir de bout pendant un certain temps limité, portant un faisceau d'armes ou un autre fardeau. De tout temps il a fallu des peines pour contenir les mauvais fujets, & des récompenfes pour encourager les bons. Cette portion intéressante de la discipline n'étoit pas oubliée; la bravoure, le talent étoient récompenfés par l'avancement & par des marques honorables. Après une bataille, on tenoit registre de ceux qui s'étoient diftingués; on envoyoit leurs noms dans leur Patrie. S'ils furvivoient à leur renommée, les acclamations dont ils jouiffoient à leur retour, fous les yeux de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs amis, les dédommageoient des peines qu'ils avoient effuyées. S'ils avoient fuccombé en défendant leur Pays, la certitude qu'ils avoient, que leur nom survivroit, que leur mémoire feroit honorée ; que cet

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Divifion des Troupes Gréques.

honneur rejailliroit fur toute leur famille, leur faifoit trouver de la douceur dans leurs derniers moments. & ils penfoient moins à la mort, qu'à la gloire qui devoit les immortalifer.

Les Troupes des Grecs pouvoient fe diftinguer en celles de terre & celles de mer. Ils n'avoient pourtant pas des Soldats affectés plutôt à l'un de ces fervices qu'à l'autre. Le Fantaffin devenoit Marin, & le Marin Soldat, fans aucune difficulté. On ne voyoit que le bien de la République; l'intérêt perfonnel fe taifoit. Les troupes de terre étoient composées d'Infanterie & de Cavalerie.

L'Infanterie étoit de deux espèces, l'une lourde & pefamment armée, l'autre plus légère. Les Soldats: qui compofoient la prémière s'appelloient Hoplites, & ceux qui formoient la feconde, fe nommoient Vélites.

L'Infanterie pefante d'Athènes s'étoit acquife la plus grande réputation. Ce fut elle qui, à la fameuse bataille de Marathon, n'étant forte que de dix mille hommes, battit une Armée de Perfes, pofée de cent mille, & la força de regagner fes

vaiffeaux.

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Les armés de Peltes d'Athénes n'avoient pas une armure affez pefante pour ne pas pouvoir le détacher du gros de la Troupe, & harceler l'Ennemi; mais ils l'avoient affez folide pour former un corps défenfif, & capable de résistance. Les armés de Peltes étoient fi bien dreffés à garder leur rang, qu'ils ne redoutoient que la feule Phalange des Lacédémoniens; car les

pesamment-armés des autres Grecs ne pouvoient tenir

contr'eux.

La Cavalerie étoit auffi de deux efpéces, les Cava-liers de la première fe nommoient Cataphractes; ils portoient une armure complette qui leur couvroit tout le corps, & leurs chevaux étoient auffi bardés, c'eft-àdire tout couverts de fer.

Ceux de la feconde n'avoient le corps couvert qu'en partie de leurs armes ; il y en avoit de deux claffes, les Lanciers & les Jaculateurs.

Les Lanciers joignoient l'Ennemi de près avec la lance, & fe mêloient dans le combat ; quelques-uns portoient un écu; on nommoit ceux-ci Ecuffonnés.

Les Jaculateurs combattoient de loin avec des armes de jet, & avec l'arc & les fléches.

Ceux-ci fe divifoient encore en deux espéces. Les uns ne faisoient usage que du dard qu'ils lançoient de loin; on les appelloit Tarentins; les autres, après avoir jetté un ou deux dards affez légers, fe mêloient avec Í'Ennemi, & le combattoient corps à corps; ils s'appelloient Chevaux-Légers.

Les Armées étoient donc compofées d'Hoplites ou pefamment-armés, de Vélites, où d'armés à la légère, d'armés de Peltes, de Cavaliers cataphractes, de Lanciers & Jaculateurs, & de Chevaux-Légers. On pourroit encore ajouter deux autres efpéces d'armes, les Chariots & les Elephants.

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DES ARMES DES GRECS.

L'ARMURE DES GRECS, auffi-bien que de la plûpart des autres Nations étoit dès les fiécles les plus reculés, le cafque, la cuiraffe, le bouclier, la lance, les dards, l'épée, l'arc & la fronde, la pique, les javelots.

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rage,

Lorfqu'Homère parle de la colère d'Achille contreAgamemnon, au fujet d'une Captive que celui-ci vouloit lui enlever; « Achille, dit-il, transporté de délibéra d'abord dans fon cœur s'il tireroit fon épée, s'il tueroit Agamemnon ou s'il retiendroit fa colère», &, dans la fuite de cette même difpute," Achille dit encore à Agamemnon: « Mais de toutes les autres chôfes qui font dans mes Vaiffeaux, il n'y » en a pas une feule que tu puiffes m'enlever malgré moi; &, fi tu veux, tu n'as qu'à en faire l'expérience, pour faire éclater ton pouvoir aux yeux des Grecs. >> On verroit bientôt ma pique teinte de ton fang". Il eft prouvé qu'ils avoient auffi une cuiraffe ou au moins une cotte-de-mailles; en parlant d'Ajax, qui commandoit les Toyens, le Poëte dit qu'il n'étoit armé que d'une cotte-de-mailles ; ce qui prouve que

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l'armure ordinaire étoit une cuiraffe..

Plufieurs d'eux méprifoient l'art de lancer le javelot; ils joignoient toujours l'Ennemi, & à grands coups de piques ils perçoient les boucliers & les cuiraffes. (Iliade).

Au fiége de Troie, les Grecs avoient parmi eux

des Archers. Philoctéte étoit le plus adroit de tous à tirer de l'arc. Il commandoit sept Vaiffeaux, fur chacun defquels il y avoit cinquante hommes bien deffés à combattre à coups de fléches. (Iliade).

Piraichmes étoit à la tête des Péoniens, qui se servoient de dards, attachés à une courroie, par le moyen de laquelle ils retiroient à eux leur dards pour les relancer une feconde fois. (Iliade).

Pâris s'avança à la tête des Troyens, couvert d'une peau de Léopard, & armé d'un arc & d'une épée ; il tenoit dans les mains deux javelots, garnis d'acier. (Iliade).

Tandis qu'Hector rangeoit les bataillons des Troyens, pour faire une espéce de fufpenfion d'armes, les Grecs, qui ignoroient fon deffein, lançoient des pierres contre leurs Ennemis, & faifoient pleuvoir fur eux une grêle de traits & de fléches. (Iliade).

Pâris, mari de la belle Hélêne, fe couvre d'armes magnifiques; il met d'abord des cuiffards bien travaillés, qui s'attachoient avec des agraphes d'argent ; il prend enfuite la cuirasse de son frère Licaon, qui étoit de la même taille que la fienne, & un baudrier, d'où pendoit une large épée. Il fe charge d'un grand & pefant bouclier, & couvre la tête d'un cafque d'un travail exquis, au haut duquel il avoit pour aigrette une queue de cheval, que le vent agitoit, & qui lui donnoit un air redoutable. Enfin il prend un javelot, qu'il accommode à sa main; Ménélas paroît armé de même. (Iliade).

Ce paffage feul de l'Iliade, montre quelle étoit

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