gauche de leurs Troupes, fuivant la place qu'ils occupoient, & formoient un rang en avant de la Phalange. Des diftances que les Soldats obfervoient N diftinguoit trois fortes d'intervalles dans les files & les rangs de la Phalange, suivant l'ordonnance qu'on vouloit lui faire prendre. Le Soldat mis fimplement en rang, pour les marches, pour les revues, lorfque rien n'empêchoit qu'on ne donnât une grande étendue à la Phalange, & lorfqu'il n'étoit pas queftion de combattre, occupoit en tout fens quatre coudées, c'eft à dire, cinq de nos pieds,la largeur de l'homme & fon épaiffeur comprises. f. 1.pl.3. Quand on marchoit au combat en ordonnance ferrée il n'occupoit plus que deux coudées ou deux pieds & demi. fig. 2. pl. 3. Et lorfqu'on étoit en ordonnance preffée, il n'occupoit qu'une coudée ou quinze pouces, fig. 3. pl. 3. On prenoit cette ordonnance pour attendre l'Ennemi & le recevoir de pied ferme. Ils avoient dans cette difpofition plus de force & de fermeté pour rompre l'impétuofité d'un premier effort; le front de la Phalange contenant 1,024 hommes, devoit occuper par confequent une longueur de 4,096 coudées, ou de 853 toifes 4 pieds, & en profondeur 1 2 toifes 8 pieds, lorfqu'elle étoit difpofée en distance ordinaire. Lorsque la diftance étoit ferrée, elle occupoit en Longueur cinq ftades & quarante-huit coudées, Ou 426 toifes 5 pieds, & en profondeur 6 toifes 4 pieds. Enfin en ordonnance preffée, elle n'avoit en, largeur que deux ftades & demie & 24 coudées, ou 213 toifes deux pieds & demi, & trois toifes! deux pieds en profondeur. DES ARMÉS A LA LÉGÈRE, ou VÉLITES. ES Les Armés à la légère étoient ordinairement de moitié moins nombreux que les Hoplites. Ils étoient auffi formés de 1,024 files ou décuries; elles n'étoient que sur huit de hauteur; voici les noms des Troupes particulières dont la réunion formoit le corps entier des Vélites, Ce corps compofé de 8,192 hommes se nommoit Épitagme. L'Épitagme f. 1. pl. 4. se divisoit en deux Stiphes, composées chacune de 4,096 hommes dont 512 de front. A Les deux Stiphes étoient compofées de 4 Épixenagies, formées chacune de 2,048 hommes, dont 256 de front. B Les 4 Epixenagies étoient formées de 8 Siftèmes, compofés chacun de 1,024 hommes, dont 128 de front. C Les 8 Siftèmes de 16 Xenagies, fortes chacune de 512 homme, dont 64 de front. Les 16 Xenagies contenoient 32 Pfilagies de 256 hommes chacune, dont 32 de front. 32. Les Pfilagies étoient formées de 64 Hecatontar chies,fortes chacune de 128 hommes fur 16 de front. D 64. Les Hecatontarchies étoient compofées de 128 Pentacontarchies de 64 hommes chacune fur huit de front. E 128. Les Pentacontarchies formoient 256 Sistases, compofées chacune de 32 hommes fur 4 de front. F Il y a donc dans la Troupe des Vélites, nommée Epitagme", 2 Sftiphes, 64 Hecatontarchies, 128 Pentacontarchies, 2.56 Siftafes. TABLE du nombre d'hommes dont étoit compofee chaque Troupe du corps des Vélites. Ce Corps avoit de plus huit Officiers fupérieurs; quatre Epixenargues, & quatre Siftématarques. TACTIQUE DES GRECS. CHEZ HEZ tous les Peuples, la Tactique a eu le même objet, celui de faire manœuvrer une Troupe pour la rompre, & la former dans tous les fens poffibles, de la manière la plus courte, la plus fûre, & la moins compliquée. L'instruction particulière d'un Individu, d'une petite Troupe, d'une Division regarde la Tactique de détail; c'est elle qui apprend à ces fractions des plus grands Corps à manœuvrer avec précision, & à concourir par leur instruction & la précision de leurs moyens à l'ensemble & à l'orde, fans lefquels les Armées ne feroient que des masses informes incapables de rien exécuter. La grande Tactique traite des mouvements & des opérations des Corps confidérables, & des grandes manœuvres de la guerre. La Tactique s'est donc toujours divisée en Tactique de détail, & grande Tactique. De la Tactique de détail des Grecs. ON a toujours regardé une Troupe comme un Corps mobile & flexible, dont la destination étoit d'être mû dans tous les fens, & porté d'un lieu à un autre, fuivant les circonftances & la volonté de celui qui le commande. On a cherché les moyens les plus prompts & les plus commodes pour le faire mouvoir. Cette recherche a donné naissance à un Art, & il de la pique. Tourner du côté n'y a pas d'Art fans des mots techniques, & des noms qui lui font confacrés. Les moyens qu'on emploie aujourd'hui font encore à peu-près les mêmes que ceux dont on se servoit autrefois. Les à droite, les à gauche, demi-tours, quarts, demi-quarts de converfions étoient connus des Grecs, mais fous d'autres dénominations. Par exemple, le Soldat Phalangifte étant armé d'un bouclier & d'une pique, & portant le bouclier au bras gauche & la pique à droite, on lui faifoit le comTourner du côté mandement de (tournez du côté de la pique) pour lui faire faire un à droite, & celui de (tournez du côté du bouclier) pour lui faire faire un à gauche. Ce mouve→ ment à droite & à gauche se nommoit déclinaison. On l'employoit pour fe rompre par l'autre flanc, ou bien pour s'étendre vers l'une où l'autre aîle, dans l'intention de déborder l'Ennemi, ou s'empêcher d'en être débordé. du bouclier. Déclinaison. L'inverfion. La converfion. La reverfion. l'un ou Deux déclinaifons de fuite faites du même côté, fe nommoient une inverfion, parce qu'elle renverfoit abfolument la pofition particulière de chaque Soldat, on voit que ce mouvement eft le même que notre demi-tour à droite. Fig. 1. pl. 5. La converfion étoit comme chez. nous un mouvement par lequel la Troupe entière, ou chaque fubdivifion de la Troupe tournoit tout d'une piéce & fans fe rompre du côté de la pique, ou du câté du bouclier, en décrivant un demi-quart, ou un quart de cercle. Fig. 2. pl, s. La reverfion ramenoit la Troupe fur |