voudra fe préparer férieusement & de longue main à faire de grandes chôses, on sera fûr de réussir. Quel peuple à-jamais réuni dans un dégré auffi éminent que nous, les moyens de les exécuter? Les armes ne font plus les mêmes. La force de nos Armées, le grand nombre de bagages dont elles font fuivies, l'Artillerie nombreufe qui les accompagne, les rendent plus lourdes à remuer, & les soumettent à des calculs plus étendus; mais les grands Principes font les mêmes. Le Génie eft de tous les temps & de tous les pays. Les Anciens font nos Maîtres, & ce font eux qui nous ont donné les premières leçons d'un Art que nous avons perfectionné. C'eft dans ces fources précieufes que les Gustaves, les Condés, les Turennes, les Saxes, &c. ont puifé le talent qui leur a procuré l'inappréciable avantage d'être utiles à leur Patrie. Nous courons la même carrière; la profeffion des armes nous ouvre, comme à eux, les portes de l'Immortalité. Les Conquérants du Monde, les Alexandres, les Céfars, &c. vivent encore dans leurs exploits. L'efprit de ces grands Hommes n'est pas éteint. Recueillons-en avec soin les précieuses étincelles, pour réchauffer au feu de leur génie, l'émulation & les talents. Cet Ouvrage n'est qu'une portion d'un autre beau coup plus considérable, auquel je travaille, & que je compte donner au Public, fi ce premier effai de mes travaux eft reçu de lui avec l'indulgence que je lui demande, & dont le motif qui m'anime me rend digne. Je traite dans ce Volume de la Conftitution Militaire des Egyptiens, des Grecs, des Rois d'Afie, des Carthaginois & des Romains. J'ai cherché à mettre le plus d'ordre & de netteté poffibles dans les détails qui ne nous ont été tranfmis jufqu'à préfent, que d'une manière très-longue & peu claire. Je me fuis principalement attaché au génie des Nations dont je parle, à leur organisation Militaire ; &, comme à la fin de cet Ouvrage, je fais le récit des principaux événéments qui peuvent donner une idée de l'Art Militaire, dans ces fiécles reculés, j'ai fait un Précis des différentes Guerresque ces Nations ont eues à foutenir. Il me femble qu'on auroit quelque chofe à défirer, fi l'on fçavoit le détail (je fuppofe) de la Bataille de Mantinée, & qu'on ignorât entre quels Peuples, & à quelle occafion elle: s'eft donnée. • J'ai puifé dans les Auteurs anciens & modernes les plus eftimés, comme Diodore de Sicile, Thucidide, Hérodote, Xénophon, Homère,, Végéce, Élien, Polibe, le Chevalier Folard, M. Rollin, M. Guichard & plufieurs autres, les Notes dont l'ensemble forme cet Ouvrage. Je me fuis fouvent permis d'abréger, & de rapprocher les objets, pour réunir plus de chôses à la fois. Il y a cependant des morceaux entiers, que je n'ai pû me dispenser de rapporter tels qu'ils font dans les Originaux. Les tronquer & les changer eût été un vol fait au Public & au bon goût. Être utile aux jeunes Militaires, leur applanir des difficultés, payer à ma Patrie, par ce léger service, une trèsfoible portion de ceux que je voudrois lui rendre, font les motifs puiffants qui m'ont déterminé à sacrifier mon amour-propre, en donnant au Public ce fruit de mes études & de mes recherches dans l'Antiquité Militaire. AVERTISSEMENT. L'AUTEUR AUTEUR n'ayant pas été à-même de fuivre auffi exactement qu'il l'auroit défiré l'exécution des Planches de cet Ouvrage, engage ceux qui en entreprendront la lecture, à jetter les yeux fur l'Errata, dans lequel il a cherché à remédier, autant qu'il lui a été poffible, aux négligences & aux omiffions de la Gravure. xij Contenues dans ce Livre. Page vij xij Tableau général de l'évaluation des Monnoies & Mefures Ce qu'étoient les Grecs avant le fiége de Troie. Des caufes qui ont rendu les Grecs guerriers. Jeux Olympiques, Ifthmiques & Néméens. 43 |