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fupériorité de fon modele. Si M. l'Abbé Ducreux, Auteur des Siecles Chrétiens, avoit un ftyle moins inégal, ce feroit à lui qu'il appartiendroit de continuer cette Hiftoire, puifqu'au ftyle près, fes Siecles Chrétiens annoncent toutes les qualités qu'on exige dans un Historien de l'Eglife.

Nous avons encore de M. l'Abbé Fleury plufieurs Ouvrages eftimés, dont les plus connus font ceux qui ont pour titre : Mœurs des Ifraëlites, & Maurs des Chrétiens. Le premier offre un tableau fidele de la vie, de la conduite, des ufages, du gouvernement des Hébreux: le fecond, écrit avec une candeur & une onction peu communes, eft en même temps une Introduction à l'Hiftoire Eccléfiaftique, & une éloquente apologie de la Religion.

On ne doit pas négliger de parler de fon Traité du choix & de la méthode des Etudes › où il décrit la marche convenable à chaque Science en particulier; ni de fon Livre des Devoirs des Maîtres & des Domestiques, où une philofophie chrétienne prcfcrit aux uns des regles de conduite conformes à l'ordre & à l'humanité, & aux autres des leçons propres à regler leur dépendance & à rendre leur fort plus heureux.

2. FLEURY, Avocat au Parlement de Paris, La patrie. Il s'appelle François-Thomas, & non

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Jacques; il est vivant, & non mort : double erreur, dont nous nous étions rendus coupables dans la premiere Edition, & qu'il nous a joliment reprochée par une Lettre inférée dans le Mercure du mois d'Avril 1773.

Nous voudrions bien pouvoir également, en faveur de cette Lettre, réformer ce que nous avons déjà dit de fes Poéfies, & nous joindre aux fix Journalistes qui ont honoré ce Poëte d'éloges fort au deffus de fes efpérances, comme il nous en affûre; mais les raifons de M. François-Thomas Fleury ne nous ont pas paru affez concluantes. Il a beau foutenir qu'il s'est débitẻ deux mille exemplaires de fon Recueil; il n'a pas fait attention, fans doute, que deux mille Acheteurs ne fuppofent pas toujours deux mille Lecteurs, & encore moins deux mille Approbateurs. D'ailleurs, en avançant qu'on ne lit point fes Poéfies, nous n'avons pas prétendu dire qu'on ne les a point lues, mais bien qu'on ne les lifoit plus. L'étonnement qu'on a témoigné des plaintes de M. Fleury, eft malheureusement venu à l'appui de cette affertion. Nous n'aurons pas plus d'égard à la priere qu'il nous fait de fupprimer fon article dans cette Edition. Il faut inftruire, autant qu'on le peut, les jeunes Auteurs › par les difgraces de la médiocrité. C'est pourquoi nous répéterons :

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» Le Recueil de fes Poéfies offre une Collection de Fables, d'Epîtres, de Chanfons, » de Madrigaux, d'Epigrammes, qu'on peut placer parmi les Ouvrages qu'on ne lit point; » de la Profe en mefure & en rime, voilà tout » ce qu'on auroit à regretter. Ses Chanfons » pour la plupart, ont eu cependant de la vogue » dans les Sociétés Bourgeoifes. La Mufique, » fans doute, eft le principe de cette petite >> fortune ; car il est certain que M. Fleury a le » talent de parodier les Airs, & d'y appliquer »des paroles avec justesse.

FONCEMAGNE, [Etienne LAUREAULT DE ] de l'Académie Françoise & de celle des Inf criptions, né à Orléans en 17...

Nous ignorons s'il a fait d'autres Ouvrages, que fes Lettres à M. de Voltaire, au fujet du Teftament politique du Cardinal de Richelieu; mais ces Lettres, écrites avec autant de politeffe que de jugement, donnent une idée avantageufe de fon efprit, de fon érudition, & de la facilité de fon style. Il n'y a peut-être que M. de Voltaire dans le monde, capable de perfifter, après les avoir lues, nous ne difons pas à croire, mais à foutenir que le Miniftre de Louis XIII n'est pas l'Auteur du Teftament qui porte fon nom. Les raifons de M. de Foncemagne font fi claires, fi Tome II.

H

folides, fi bien appuyées fur l'hiftoire, fur la vraisemblance, qu'il eft impoffible de ne pas abandonner le fentiment de l'Hiftorien du Siecle de Louis XIV, qui n'a paru le foutenir depuis avec tant d'acharnement, que pour s'épargner la honte d'une rétractation. A quoi fert donc la Philofophie, i la conviction, au lieu de l'afi veu de l'erreur, ne produit que de l'opiniâtreté? Il faut cependant remarquer, à la louange de M. de Voltaire, qu'il a au moins foutenu cette querelle fans humeur, & même avec politeffe.

FONT DE ST. YENNE, [N. DE LA] de l'Académie de Lyon, fa patrie, né en 17..

Ses Réflexions fur la Peinture, fes Obfervations fur le Poëme de l'Art de peindre, fes Lettres critiques fur Cénie, fur l'Hiftoire du Parlement d'Angleterre, & fur quelques autres. Ouvrages, n'ont eu qu'un fuccès momentané. On remarque cependant beaucoup d'efprit & de facilité dans ces différentes Brochures mais elles devoient néceffairement mourir, parce que les circonftances qui y ont donné lieu, n'exiftent plus.

FONTAINE-MALHERBE, [Jean] né dans le Diocefe de Coutance en 17...

Argillan, ou le Fanatifme des Croisades, Tragédie en cinq actes, le Gouverneur, Drame en

profe, le Cadet de Famille, Comédie en un acte & en vers, n'ont eu, jufqu'à préfent, que les honneurs de l'impreffion, & ne méritent tout ou plus de figurer que fur les Théatres de Société, où l'on accueille tout ce qui eft nouveau. Ces Pieces ne laiffent pas de fuppofer beaucoup d'efprit & même un certain talent dans M. FontaineMalherbe; mais ce n'eft que par un vrai talent qu'on peut fe diftinguer de la foule des Poëtes Dramatiques, qui, chaque jour, devient plus nombreuse, fans que l'Art faffe les moindres progrès.

Les petites Pieces de Poéfie que cet Auteur a préfentées au Concours des Prix de l'Académie Françoise, n'ont obtenu, jusqu'à préfent, que les lauriers de l'acceffit. Ce feroit toujours beaucoup, fi le Public eût confirmé les éloges du Tribunal; mais le vernis philofophique, répandu fur le Poëme de la Rapidité de la Vie, & fur le Difcours en vers fur la Philofophie, n'en a pas impofé aux vrais Connoiffeurs fur le défaut d'intérêt, de poéfie & de vrai talent qu'ils y ont remarqué; ce qui n'a pas empêché de regarder ces deux Poëmes comme très-fupérieurs à ceux qui ont eu le Prix.

FONTAINES: [ Pierre-François GUYOT DES] Voyez DESFONTAINES.

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