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ciles, dans une Brochure où un Ouvrage de Philofophie. La Religion dédaigna toujours de pareilles armes, & défavouera quiconque ofera y recourir contre fes Adverfaires.

HUET, [Pierre-Daniel] Evêque d'Avran ches, de l'Académie Françoife, né à Caen en 1632, mort à Paris en 1721.

Tous fes Ouvrages abondent en une érudition qui étonne l'efprit & fuppofe l'étude la plus longue, la plus immenfe & la plus réfléchic. Son Traité de l'Origine des Romans offre tane de recherches curieufes, de remarques inftructives de décifions judicieuses en matiere de goût, qui lui donneroit une place diftinguée parmi les Littérateurs, quand il n'auroit pas d'autres titres.

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La Démonftration évangélique eft d'un autro genre. Cet Ouvrage, le plus riche, le plus complet, le plus décifif qu'on ait en matiere de Religion, réunit à la multitude des preuves histo riques, un ordre & une force de ftyle qui en rendent la lecture intéreffante. Ceux qui fe plaignent de n'y pas trouver affez de raifonnemens, ignorent que la Logique (dont on peut abufer) n'eft pas toujours propre à éclairer & à convaincre l'efprit; que l'enchaînement des faits conduit de lui-même & fans peine à la connoif

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fance de la vérité. Les Ecrivains qui ont attaqué la Religion, se font attachés à des faits particuliers qu'ils ont ajustés à leur maniere, pour en tirer parti en faveur de l'incrédulité. M. Huet les préfente tous fans déguisement; il y joint les autorités propres à les appuyer; il en rend la conféquence facile & victorieufe à tout efprit jufte & dégagé du préjugé des paffions. C'eft par-là que fon Ouvrage eft devenu claffique dans toutes les Théologies de l'Europe. Il le compofa avant ⚫ d'avoir embrafflé l'Etat eccléfiaftique, où il n'entra qu'à l'âge de 46 ans Louis XIV, qui connoiffoit tout fon mérite, lui donna l'Évêché d'Avranches, l'affocia au grand Boffuet pour l'éducation de M. le Dauphin, en qualité de Sous-Précepteur. Ce fut M. Huet qui traça le plan & dirigea l'exécution de tous ces Commentaires utiles qu'on nomma Dauphins. Il fe démit de foa Evêché, afin d'avoir plus de temps à donner à l'étude, & fe retira enfuite à la Maison Professe des Jéfuites de Paris, où il paffa les vingt dernicres années de fa vie.

On a encore de cet Auteur plufieurs Ouvrages de Géométrie, de Philofophie, de Morale, de Politique, d'Hiftoire, de Critique, de Grammaire, de Poéfie Grecque & Latine, dont la plupart font eftimés. Son Hiftoire du Commerce & de la Navigation des Anciens, est dans la

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maniere de l'Auteur, c'est-à-dire qu'on y trouve une érudition fage & éclairée par un jugement exquis. Son Traité philofophique de la foiblesse de l'Esprit humain, lui a suscité des Cenfeurs. Il eft vrai qu'il y foutient des paradoxes, mais ces paradoxes n'ont rien qui puiffe faire croire qu'il ait douté des vérités de la Religion, comme un des Coryphées de la Philosophie n'a pas craint de l'affûrer. Telle eft la rufe ordinaire des Incrédules ils s'efforcent d'affocier à leur Secte tous les Grands Hommes, en jetant malignement des nuages fur la fincérité de leur foi. M. Huet n'a jamais rien dit ni rien avancé qui puisse favorifer cet odieux artifice. Il fut toujours aufsi fidele à fes devoirs que zélé pour la gloire de la Religion, & mourut dans des fentimens dignes des Ouvrages qu'il avoit publiés pour la défendre.

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JACOB,

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ACOB, [Louis] Carme, Bibliothécaire du Cardinal de Retz, né à Châlons-fur-Saone, en 1608, mort à Paris en 1670 ; un de ces Ecrivains laborieux qui n'ont d'autre mérite que celui des recherches, & dont les Ouvrages ne laiffent pas d'être quelquefois très-utiles.

Ceux du P. Jacob ont tous pour objet l'Hiftoire Littéraire, & quoiqu'ils offrent des inexactitudes, & foient écrits en Latin barbare, ils lui ont mérité un rang diftingué parmi les Erudits du Siecle dernier. On prétend que fa Bibliographie Parifienne, dans laquelle il rendoit compte de tous les Livres qui s'imprimoient à Paris, a donné la premiere idée des Journaux & que ce ne fut que d'après cette espece de Catalogue que M. Sallo conçut le deffein du Journal des Savans. Si cette anecdote eft hafardée, du moins eft-il certain que Baillet, le P. Nicéron, Bayle & du Pin, ont beaucoup puifé dans les Ouvrages de ce Religieux. Celui dont ils ont tiré le plus de parti, a pour titre Bibliotheca pontificia, où l'Auteur donne un Abrégé de la Vie des Papes, une Notice dés Ecrits publiés par eux & contre eux; ce qui fuffit.

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pour ranger le P. Jacob parmi les Compilateurs utiles.

JACQUELOT, [ Ifaac] Théologien Protestant, né à Vassy, en Champagne, en 1647, mort à Berlin en 1708.

Il paffe pour un des meilleurs Prédicateurs de fa Secte. Quelques-uns des nôtres en ont, fans doute, jugé de même; car il est facile de reconnoître dans leurs Difcours plufieurs morceaux de cet Auteur.

Jacquelot cut de grands démêlés avec Bayle & le Miniftre Jurieu. Ces démêlés produifirent beaucoup d'Ecrits qu'on ne lit plus. On a de lui un Traité de l'existence de Dieu, préféré à celui de Fénélon pour la méthode, la force & la chaîne des raisonnemens. Il y démontre cette vérité, en réfutant, d'une maniere victorieufe, les atomes d'Epicure, les argumens de Lucrece, & le systême de Spinofa. L'Histoire universelle, fupérieurement envisagée, vient à l'appui de ces raifons, & ne laiffe rien à defirer dans fa démonstration. Nous avons encore de lui un Traité de l'infpiration des Livres facrés, dont la premiere partie eft très-eftimée. Le ftyle de cet Auteur eft coulant & rapide, mais incorrect, négligé ; défaut ordinaire à ceux qui écrivent en pays étranger, où l'Ecrivain oublie fon langage, & où les Lecteurs ne font pas difficiles à contenter,

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