Imágenes de páginas
PDF
EPUB

L

LABAT, [ Jean-Baptiste ] Dominicain, né

à Paris, mort dans la même ville en 1738, âgé de 75 ans.

Quoiqu'il paroiffe tomber quelquefois dans les travers des Ecrivains voyageurs, qui obfervent mal & exagerent toujours, on trouve néanmoins des détails vrais & intéreffans dans fon Nouveau Voyage aux Ifles de l'Amérique. Il y donne une idée affez étendue de l'Hiftoire Naturelle de ce pays, des Mœurs, de la Religion, du Gouvernement & du Commerce de fes Habitans. Ce Voyage eft écrit avec un ton de liberté & de franchife qui plaît, malgré la proxilité de l'incorrection du style. L'Auteur le compofa, dit-on, fur les lieux.

Le P. Labat a fait auffi l'Hiftoire de fes Voyages en Espagne & en kalie, qui font beaucoup moins lus, depuis que tant de Voyageurs ont écrit fur ces mêmes Contrées.

Il a donné encore d'autres Relations historiques de divers pays, & rédigé les Mémoires du Chevalier d'Arvieux, Envoyé du Roi de France à la Porte. Ces Mémoires ne font pas à l'abri de reproche, ou, pour mieux dire, ils fourmillear

de fautes de toute efpece, comme on peut en juger par une très-bonne Critique publiée contre eux dans le temps, fous le nom d'un Secrétaire de l'Ambaffadeur Méhémet Effendi.

LABBE, [ Philippe ] Jésuite, né à Bourges, en 1607, mort à Paris en 1667.

On feroit une Bibliotheque de tous les fruits de fon travail. Ses Ouvrages, prefque tous en Latin, forment une immenfité de volumes in-folio. Les plus connus font la grande Collection des Conciles, la Concordance chronologique, la Bibliotheque des Bibliotheques, & le Chronologue François. On chercheroit vainement dans ces Ecrits de la pureté, de la précision & du goût. L'Auteur a un peu trop négligé ces qualités qui donnent un nouveau luftre à l'érudition. Peut-être a-t-il trop écrit pour fe former à bien écrire.

LABÉ, Į Louise CHARLY, dite ] furnommée la Belle Cordiere, parce qu'elle étoit femme d'un Marchand de cordes, née à Lyon en 1526, morte en 1566.

Elle cultiva la Poéfie dans un temps où les moindres principes de goût étoient encore inconnus. Ce qui prouve qu'elle étoit née avec de vrais talens, c'eft que, malgré la barbarie de fon Lecle, on remarque dans fes Poéfies, des traits

d'efprit & de délicateffe qui font le plus grand

plaifir. L'Allégorie, intitulée, Débats de folie & d'amour, est un Ouvrage plein d'images, de naturel, de fineffe, dont le fujet eft auffi ingénieux, que la morale en eft utile.

LA BEAUMELLE. Voyez BEAUMELLE.

LABOUREUR, [ Jean LE ] Aumônier du Roi, né à Montmorency, près de Paris, en 1623, mort en 1676.

Tous fes Ouvrages, hiftoriques ne font bons qu'à être confultés par ceux qui travaillent fur l'Hiftoire, & qui font bien aife de s'épargner la peine de puifer dans les fources, en feuilletant les Ouvrages des Auteurs qui ont fait les frais du premier travail.

1. LACOMBE, [Jacques] Avocat, puis Libraire, né à Paris en 1724.

Après avoir tâché de fe rendre utile au Public par des Ouvrages, tels qu'une Traduction de Siphylis, de Fracaftor; l'Histoire des Révolutions de l'Empire de Ruffie, l'Histoire de Chrif tine, Reine de Suede; l'Abrégé chronologique de l'Hiftoire Ancienne, celui de l'Hiftoire du Nord, le Dictionnaire Portatif des Beaux-Arts,

la Poétique de M. de Voltaire ; de l'amour

[ocr errors]

es Lettres, il eft paffé à celui de la Librairie. Peut-être lui a-t-il paru plus doux & plus avantageux d'acquérir, par cette voie, un certain empire dans la Littérature, que fes talens ne lui auroient pas procuré. Il faut cependant convenir que fes Compilations annoncent des connoiffances, de l'ordre, du difcernement, & qu'elles pourroient contribuer à l'inftruction, fi elles ne favorifoient trop la pareffe, par la méthode fuperficielle des abrégés.

M. Lacombe pourroit rendre des fervices plus réels aux Lettres, en ufant avec plus de fermeté de la furintendance qu'il s'eft établie fur un grand nombre de nos Journalistes; car il a fu foumettre au joug de fa preffe, non-feulement tous les petits Journaux, mais encore le Mercure. Ce dernier Recueil fur-tout, qu'on a vu autrefois intéreffant par le choix des Pieces & l'impartialité des jugemens, ne paroît être, depuis qu'il en a la direction, qu'un dépôt de fadeurs & de délires philofophiques qui commencent à fatiguer le Public éclairé. Comment le vrai goût pourroit-il ne pas être foulevé par la fumée infipide de tant d'encens prodigué à des Ouvrages médiocres? & le bon fens ne pas être révolté par l'enthoufiafime que l'efprit de parti y affiche dans toutes les occafions ?

Ce Journal, deftiné dans fon origine à re

à

cueillir les prémices des Mufes naiffantes, à offrir aux yeux de la Nation les premiers germes des talens capables de flatter fes efpérances, à former un mêlange intéreffant des traits de délicateffe, d'agrément, de force & de fenfibilité qu'a produits l'imagination françoife; à rendre compte de ce que les Sciences & les Beaux Arts enfantent tous les jours; encourager les Artiftes par de juftes éloges, ou à les éclairer par des critiques lumineuses: ce Journal borne à présent tout fon mérite à des Logogryphes dignes du feizieme fiecle, à des Contes d'une froideur qui glace l'efprit, ou d'une extravagance qui égare le fentiment & corrompt le goût ; à quelques Pieces fugitives en l'honneur des Héros littéraires du temps, admifes par préférence für d'autres Productions plus propres à être goûtées ; à des analyfes infidelles ou partiales, qui contredifent ouvertement les regles de la Littérature ou celles. de la décence: ce Journal enfin n'eft plus qu'un théatre burlefque où l'on voit toujours reparoîtreles mêmes Acteurs, tenir les mêmes propos, reffaffer les mêmes principes, décrier les Grands Hommes, & déifier les plus minces avortons.

Nous ne prétendons pas imputer à M. Lacombe ces défordres dont il fera la premiere victime, puifque le décri de ce Journal ne peut qu'entraîner la diminution des Soufcripteurs. Mais ne devroit-il

« AnteriorContinuar »