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inférés dans le Recueil de Poéfies choifies, qui

N'a fait de chez Sercy qu'un faut chez P'Epicier.

Liniere étoit l'ami de St. Pavin, aussi débauché & aussi impie. Il ne fera pas inutile de remarquer que tous les deux ont été & font encore regardés comme des Philosophes,

LIONNE, [Hugues DE ] Miniftre d'Etat, né en 1611, mort à Paris en 1671.

Il a laiffé des Mémoires & une Hiftoire de Jes Négociations à Francfort. Ces deux Ouvrages, médiocres pour le ftyle, peuvent fournir des lumieres à ceux qui veulent s'inftruire dans la Politique, ou, pour mieux dire, la Politique changeant à-peu-près comme les modes, les Ouvrages anciens, en ce genre, ne peuvent être regardés que comme ces monnoies qui n'ont plus de cours, & qu'on garde par curiofité.

LISLE, [ Claude DE ] né à Vaucouleurs en 1644, mort à Paris en 1720.

Quoique la Géographie ait été le principal objet de fes travaux & la premiere fource de la réputation qui lui procura des Eleves de la premiere qualité, & entre autres, le Duc d'Orléans, depuis Régent, il mérite quelqu'eftime pour la parris

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hiftorique. Sa Relation du Royaume de Siam fur-tout, peut être regardée comme un Ouvrage fagement écrit.

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M. de Lifle eut deux fils, Guillaume de Lifle, Membre de l'Académie des Sciences Premier Géographe du Roi, & Nicolas de Lifle, dont les excellens Mémoires fur des objets d'Astronomie & de Mathématique, font recherchés dans les Recueils de l'Académie des Sciences.

LOMBARD, [Théodore] ci-devant Jéfuite, né dans le Vivarais en 1699.

Il a remporté douze Prix à l'Académie des Jeux Floraux,& deux à celle de Marseille, fans que toutes ces Couronnes aient pu lui faire une réputation dans la Littérature; tant il eft vrai que les Tribunaux littéraires ont peu d'influence fur le fuffrage du Public!

LONDRES, [Théophile - Ignace ANSQUERS DE] Abbé, né à Quimper en 1728.

Rien n'a paru de lui, depuis fes Variétés philofophiques & littéraires qui doivent faire blâmer l'inaction de fa plume. Avec une-imagination vive, nne ame fenfible, un esprit nourri de la bonne Littérature, le talent de rendre avec intérêt les idées, comme on en peut juger par l'Ouvrage que nous venons de citer, il eût été

en état d'enrichir notre Littérature de plufieurs excellentes Productions. L'Auteur s'eft propofé dans celle-ci, comme il le dit lui-même, d'inftruire & de plaire. Il y a réuffi, fans tomber, d'un côté, dans la morgue du pédantisme, & fans rien facrifier, de l'autre, au ton de frivolité qui regne aujourd'hui dans tout ce qu'on appelle Production agréable. Il a eu l'art d'y femer des traits hiftoriques & légers qui donnent du reffort à la morale, & n'ôtent rien à sa folidité. Il y a fur-tout d'excellens morceaux contre les faux Philofophes, dont il peint avec énergie les travers & les inconféquences.

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LONG, [ Jacques LE ] Oratorien. Voyez

LELONG.

LONGCHAMPS, [ Pierre DE ] Abbé, né dans le Poitou en 1736.

Nous connoiffons de lui plufieurs Ouvrages de Poéfie qui nous ont paru très-eftimables, mais dont la gloire femble le toucher peu. Ce n'est pas apparemment fur ces fortes de Productions qu'il fonde fa réputation. Il s'est attaché à un genre qui exige plus de talens, & plus propre à lui donner une place diftinguée parmi les Ecrivains utiles. Le Tableau hiftorique des Gens de Lettrés, dont il a déjà publié plusieurs volumes,

fait defirer qu'il puiffe donner à cet Ouvrage toute fon étendue. Il n'eft point encore arrivé au regne de François I, &, par cette raison, nous fommes fâchés de ne pouvoir pas profiter de fes lumieres.

On ne peut fe diffimuler toutes les difficultés de la carriere que parcourt M. l'Abbé de Longchamps. Il y a déjà acquis une juste gloire ; mais les temps critiques ne font pas encore arrivés. Le rifque n'eft pas effrayant, lorsqu'il s'agit d'apprécier le mérite des Morts. Si on ne décide pas felon les idées du Public, on a le Public, à la vérité, contre foi, avant qu'il soit désabusé ; mais fon zele n'eft jamais fi ardent celui des particuliers. Au contraire, quand il s'agit de parler des Vivans, l'amour-propre s'éveille, les orages grondent, & les écueils fe multiplient de tous côtés.

que

Il n'eft point de Littérateur qui ne se croie des droits aux fuffrages de fes contemporains. Ces droits ne font pas toujours réglés par l'équité : la vanité en établit les titres, la vanité en prend la défenfe, & l'animofité est toujours le prix de quiconque ofe fe déclarer le juge de leur valeur. Que faut-il donc faire ? Les Morts, du fond de leur tombeau, n'appellent point des sentences prononcées contre eux; les Vivans sont toujours prêts à crier à l'injuftice & à être in uftes, pour prouver qu'on a tort de les attaquer. Le Public

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doit-il être la victime d'une foule d'Ecrivains médiocres qui l'ennuient, ou qui corrompent le goût? Les Génies les plus diftingués peuvent-ils fe croire irréprochables? &, en rendant juftice à leurs talens, eft-on obligé de fe taire fur leurs défauts ? N'eft-il pas à craindre que ces défauts, quelquefois féduifans, ne contribuent à la ruine de la Littérature? La République des Lettres feroitelle un Etat anarchique où chaque Tyran fût en droit d'établir des loix arbitraires? Et quand des Journalistes, de leur propre mouvement, certaine fcience & pleine puiffance, auront approuvé ce que le bon goût réprouve, ou condamné ce qu'il admet, leurs Décrets feront-ils fans appel comme fans infaillibilité ? Rien ne feroit plus contraire aux progrès des Arts, qu'une fi aveugle foumiffion. C'eft précisément contre la féduction de certains Juges & les applaudiffemens du Parterre abufé, que le Zélateur du bon, du vrai, du beau,doit s'élever avec le plus de force. Ce font les raisons qui prouvent en ce cas, non des autorités, ni des fuffrages trop décriés par l'abus qu'on en a fait.

Voilà ce qui rend une Histoire littéraire le plus difficile peut-être de tous les Ouvrages; car, indépendamment des recherches, du discernement, de l'impartialité, de l'honnêteté même, il faut encore une adreffe plus qu'humaine pour dire

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