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la vérité fans offenfer les oreilles délicates

Nul n'eft content de fa fortune,

Ni mécontent de fon efprit.

Quelles que foient ces difficultés, nous ne les croyons pas capables de décourager un homme fage. Son premier foin doit être pour le vrai, & fa derniere inquiétude pour les murmures.

Au refte, M. l'Abbé de Longchamps a enrichi la Littérature Françoise d'une Traduction auffi fidelle qu'élégante, des Poéfies de Properce & de Tibulle, dont les critiques féveres de quelques Journalistes n'ont pu affoiblir le mérite dans l'opinion publique.

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LONGEPIERRE, [ Hilaire-Bernard DE REQUELEYNE, Sieur DE ] né à Dijon en 1659, mort à Paris en 1721.

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Sa Traduction en Vers François des Odes d'Anacréon & de Sapho, des Idylles de Mof chus, de Bion & de Théocrite, eft au deffous de l'attention d'un Lecteur délicat, qui cependant n'en doit pas mépriser les remarques. Il a compofé auffi un Parallele de Corneille & de Racine: ce qui en réfulte de plus clair, c'eft qu'avec un jugement peu fain, un goût médiocre, un ftyle lourd, incorrect & diffus, il n'auroit pas

dû prendre fur lui de juger du mérite de ces

deux Poëtes.

M. de la Monnoye a eu la bonté de comparer la Tragédie d'Electré & celle de Médée, aux Tragédies de Sophocle & d'Euripide, fur le méme fujet; mais ces deux Pieces font auffi éloignées de reffembler à celles des deux Poëtes Grecs, que la Mule tragique de Meffieurs Lemiére & Marmontel ressemble peu à celle de Corneille & de Racine. On représente pourtant encore la Médée de Longepierre, tandis qu'on ne représente plus Denys le Tyran, Ariftomene, Cléopatre, &c. Idoménée, Artaxerce, Guillaume Tell, &c.

LONGUERUE, [ Louis DUFOUR DE ] Abbé des Sept-Fontaines & du Jar, né à Charleville én 1652, mort à Paris en 1733.

Outre le Grec & le Latin, il favoit les Langues Orientales & toutes celles de l'Europe. A en juger par la maniere dont il a écrit dans la nôtre, on feroit tenté de penfer qu'il n'en poffédoit parfaitement aucune. On a de lui une Description hiftorique de la France ancienne & moderne, qu'il fit, dit-on, de mémoire ; ce qu'on croit fans peine, par l'inexactitude qui y regne. Ses Remarques fur le fameux Cardinal Volfey, font affez judicieuses.

On a imprimé fous le titre de Longueruana', an Recueil de pensées & de prétendus bons mots,

qui, s'ils font véritablement de lui, donneroient une idée peu favorable de fes mœurs & de fa Religion.

LONGUEVAĻ, [Jacques] Jésuite, né près de Péronne en 1680, mort à Paris en 1735.

Aucun de nos Ecrivains ne paroît avoir eu plus de talent pour l'Hiftoire, & fur-tout pour l'Hifroire Eccléfiaftique, où les difcuffions doivent être fondues avec adreffe dans le corps du récit. Les huit premiers volumes de l'Hiftoire de l'Eglife Gallicane, & même le neuvieme & le dixieme, quoiqu'ils ne foient pas tout-à-fait de lui, peuvent fervir à confirmer cet éloge. L'intérêt & l'utilité y fixent tour-à-tour l'efprit du Lecteur, que l'Hiftorien fait captiver par un mélange de méthode, de clarté, de critique, d'élégance. Tous les objets font préfentés fous un jour qui aide autant le jugement que la mémoire. On aime à y voir les événemens racontés fans erthoufiafme, & développés avec impartialité. Les Difcours préliminaires montrent fur-tout l'homme inftruit & laborieux, dont l'érudition n'obscurcit point le difcernement; l'Ecrivain auffi ingénieux que fage, qui fait animer les fujets les plus arides, & nous offrir les débris de l'antiquité, dégagés de la rouille du temps, & embellis par T'habileté de fon pinceau; pardeffus tout, on

eft touchés du ton de refpect avec lequel fa plume en traite les différentes matieres, fentiment qui prouve autant en faveur de la piété de l'Auteur, que de fes lumieres.

C'est dans de tels Ecrivains qu'il faut apprendre à juger fainement de la Religion & de fes dogmes. On y puife des lumieres propres à éclairer l'ignorance, & des fentimens capables de respecter la vertu ; double mérite dont nos Auteurs philofophes font bien éloignés.

Ceux qui ont défapprouvé les louanges que nous donnons à cette Hiftoire, ne la connoissent pas fans doute, ou s'en font rapportés, pour fon mérite, à des jugemens légers ou partiaux. Qu'ils la lifent attentivement, ils feront bientôt de notre avis; & s'ils redoutent la peine de la lire', qu'ils n'en jugent du moins que d'après les Connoiffeurs défintéreffés, & nous ferons égalemens d'accord.

LORENS, [Jacques DU] né à Châteauneuf, dans le Thimerais, mort en 1648, âgé d'environ 75 ans.

Mauvais Poëte, dont les Ouvrages font juftement méprisés. Il a pris la peine de compofer une trentaine de Satyres, qui ne font que de plates déclamations contre quelques abus de fon Siecle, & le plus fouvent contre les défagrémens

du Mariage. Du Lorens eft éloquent fur ce dernier article. Il avoit, dit-on, un aiguillon bien propre à exciter fa mufe fatyrique, une femme acariâtre, qui ne lui laiffoit point de repos. Après l'avoir maintefois célébrée dans fes Satyres, il lui fit cette Epitaphe, affez heureuse dans fa fimplicité :

Ci gît ma femme: oh ! qu'elle eft bien,
Pour fon repos & pour le mien.

LORET, [Jean] né en Normandie, mort

vers 1666.

Celui-ci étoit auffi Poëte, & mauvais Poëte Il fit long-temps une Gazette en vers burlesques, où il annonçoit les Nouvelles de la Cour & de la Ville, d'une maniere propre à faire rire fes Contemporains. Le Surintendant Fouquet s'en amufa fans doute, puifqu'il fit du rimeur un de fes Penfionnaires; mais il feroit difficile de s'amufer aujourd'hui de la lecture de ces Gazettes, qu'on a pourtant pris la peine de recueillir dans trois gros volumes.

LOUBERE, [Simon DE LA] de l'Académie Françoife & de celle des Jeux Floraux, né à Toulouse en 1642, mort en 1729.

Véritable Chryfologue, il favoit un peu de tout, & rien à fond. Les Mathématiques, l'Hiftoire

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